Dead Silence est le troisième long-métrage du malaysien James Wan, après le méconnu Stygian (dont il partageait la réa' avec Shannon Young) et du célebrissime SAW. Après le succès (plus ou moins compréhensible) de la maintenant culte saga de films à hémoglobine, de moins en moins intéressants, Wan se lance dans le film rétrospectif d'une période où commencent à réellement se développer les films de genre, notamment fantômatiques et vampiriques. Wan a ici opté pour le film dit de fantôme.
Après la mort mystérieuse de sa femme, un jeune homme revient sur les lieux de son enfance accompagné de la marionnette de ventriloque qu'il a reçu sans trop de raison apparente peu avant le meurtre de sa moitié, afin de tenter de se disculper des accusations qui lui sont portées quant à un probable homicide volontaire. Il apparaîtra que cette marionnette n'est pas si amorphe qu'elle en a l'air (au contraire de Ryan Kwanten, presque nul ... médiocre) et qui semble être possédée par l'esprit de sa génitrice, une marionnettiste un peu beaucoup barge du nom de Mary Shaw.
Mené par un James Wan un peu moins en forme que dans Saw, et un Leigh Whannell (scénariste de la saga à hémoglobine, qui s'était avéré assez talentueux), Dead Silence commence sur une scène qui, techniquement et musicalement parlant, laisse entrevoir le style du jeune réalisateur qu'il avait imprimé dans Saw, à savoir qu'on pourrait croire à un prologue d'un misérable Saw 568. Pas spécialement bluffant ni trop original pour le coup, et une mise en pied pas tout à fait convaincante (à l'instar du reste du film). Il est dommage que Wan ce soit arrêté à un casting aussi passable. Le directeur de casting pour le coup, aurait mieux fait de raviser son jugement, car putain, ce Ryan Kwanten souffre d'un balais dans le derche assez conséquent, et reste comme amorphe, pour reprendre un terme précédemment employé, sans jamais donner de vie à son personnage. La mort de sa femme ne semble pas réellement l'affecter, son enterrement non plus, et les apparitions fantômatiques lui paraissent "presque" normales. Je vous laisse en juger par vous-même, mais personnellement je l'ai trouvé bien antipathique.
Côté lumière c'est du bon boulot, Leonetti (Honey, Death Sentence) nous apporte une vision lumineuse du film tout à fait convenable, parfois proche d'un travail digne d'un Sleepy Hollow de Burton.
L'idée de prévenir le spectateur des apparitions (tout comme dans le premier jeu Silent Hill sur PsOne, que je trouve somme toute proche du film avec la préquelle, plus récente, Silent Hill : Origins) m'a parut une bonne chose, tant pour faire monter l'adrénalyne que pour mettre le spectateur proche d'une ambiance à la Chambre 1408.
Côté dénouement, on en vient à un final twist caractéristique de Whannell, que je ne vous divulguerai pas. Il me vient à penser que c'est une façon pour lui de trouver un épilogue à ses écrits, et qu'il ne pourrait faire sans ... Mais bon, au final, c'est un raccourci facile, mais cela reste construit et intelligent, alors ... On ne lui en voudra pas trop.
Dead Silence est une signature bien plus intéressante que le bien moyen Death Sentence que nous a imposé le père Wan en 2008, et reste un film à voir pour les fans du genre. Certes, c'est kitsch à 400%, mais ça se laisse regarder. Cependant, le jeu très moyen des acteurs de foire et les raccourcis scénaristiques parfois pesant peuvent rendre le visionnage pénible. A voir donc, si vous avez du temps. Enfin elle est loin, très loin la magnificence de Saw.