Cela faisait longtemps que j'entendais parler, par ci par là, d'un certain Fright Night. Curieux comme toujours, j'espérais tomber sur un chef-d'oeuvre du cinéma aux dents longues; sa réputation le précédait de loin, de très loin. A m grande déception, le film ne se situe pas au niveau auquel je l'attendais, mais force est de constater qu'il se trouve, tout de même, parmi les grands films du genre. Premièrement, son âge se trouve sûrement être sa plus grande qualité; car là où les autres films du genre ont vieilli, celui ci n'a pris que très peu de rides. Autant dans sa mise en scène que pour son maquillage, Vampire, vous avez dit Vampire? ne peine pas à convaincre son spectateur qui, un casque sur la tête et dans le noir, ne tardera pas à connaître une froide frayeur. Alors cela pourra vous paraître stupide, mais mince, ce film est terrifiant, dans les bonnes conditions. En gros, c'était à la fois une déception doublée d'une bonne surprise. Non content de tomber devant un chef-d'oeuvre de film portant sur le thème récurrent des vampires, je me suis au moins tapé un bon vieux film d'horreur à l'ancienne, et qui demeure encore intact de nos jours. Convaincant, crédible et terriblement angoissant, le film tient notamment ses plus grandes peurs grâce à la mise en scène très honorable de Tom Holland, acteur/scénariste/réalisateur assez récurrent dans le monde de l'horreur. Et ce qui plaît le plus, avec ce film ci, se trouve notamment dans l'aspect complètement décomplexé de son horreur; dans l'excès complet, avec des maquillages qui envoient du patté dans la gueule de mémé, le métrage impressionnera notamment dans le visage même des vampires, et surtout de la femelle, tout bonnement terrifiante et réussie comme peu l'ont été dans le genre, toutes époques confondues. Son visage est original et terrifiant; une terrible vision d'horreur, cauchemardesque à souhait. Et le film à 31 ans... Ça change des vampires qui scintillent au jour. Y'a quand même un sérieux problème quand les monstres qui sortent de nos jours sont moins effrayants que ceux qui sortaient y'a plus de trente ans. Sérieusement. La même pour les "loups" garous. Niveau effets spéciaux, c'est donc très bon; à noter, par ailleurs, que le visage si particulier du vampire en chef, un certain Jerry Dandrige, a été repris par Robert Rodriguez pour son film Une Nuit en Enfer
( c'est d'ailleurs QT qui le portait, le masque du visage, similaire en bien des points )
. Ce qui m'en fait venir à un point important de l'oeuvre : son aspect "hommage à tous ces séries b géniales portant sur le thème des monstres au cinoche". Ici, les clins d'oeil foisonnent, et il tiendra aux plus pointus de relever les détails les plus infimes, et par là même les plus géniaux. Bon, j'en ai relevé tout un tas, tant les films de monstres classiques me passionnent, mais je vais faire le tris, et vous parler d'un seul avec intérêt et profondeur. Outre le fait qu'une séquence entière est calquée sur le Terminator de Cameron ( dans la discothèque ), sûrement en guise d'hommage à un film mythique, un certain détail a attiré mon attention : le nom du chasseur de vampires, Peter Vincent. Amusant. Pourquoi? C'est simple. Il est un fait concernant les films de la Hammer : chaque Dracula, chaque film de monstre était accompagné de la figure du chasseur : Peter Cushing pour Dracula, Vincent Price pour Je suis une légende ( mais je vous avouerai bien moins connaître ce dernier que le premier ). Voyez-vous où je veux en venir? Peter pour Cushing, Vincent pour Price. Le métrage se constitue donc d'un hommage vibrant à ces figures de l'espoir humain face au désespoir engrangé par ces créatures terrifiantes et spectaculaires. Un personnage traité non pas sans un cynisme réjouissant, et une ferveur de tous les instants. Inoubliable Roddy McDowall. Malgré ce plaisir que j'ai eu à la visionner, le film souffre, tout de même, de passages hors-épouvante réellement daté, et franchement lourd, ainsi que de personnages parfois trop caricaturaux. Le scénar est très bon, par contre, et les acteurs, tous très convaincants ( mention particulière pour l'interprète de Dandridge, charismatique au point d'en devenir fascinant ), tellement qu'ils rendent dès lors leurs personnages très attachants. Un grand film, c'est certain, mais on est loin du chef-d'oeuvre annoncé.