Lorsque l'on pense boxe et cinéma, en général, Rocky vient immédiatement en tête, le film présentait une amérique prolétarienne qui rêve du rêve américain. Avec Fighter on abandonne l'idée du parcours initiatique à la Rocky pour tomber dans un film plus social, on est dans cette amérique là, mais on la filme différemment, avec un côté presque documentaire. Alors malgré que l'histoire soit vraie, on peut penser voir une autre version de la même histoire, même si évidement les détails changent.
Rocky arrivait à parler du courage, de la volonté, de la détermination, de cette envie de s'en sortir et j'ai l'impression que c'est ce que Fighter essaye de faire sans y parvenir vraiment. On a deux frères, un paumé exubérant et un autre paumé renfermé, que ça soit inspiré d'une histoire vraie ne change pas la banalité du propos, le bon frère et le mauvais frère, la rédemption etc.
On a un film qui n'ose pas faire du cinéma. On est tout le temps dans le cliché. Les scènes de famille je les ai déjà vu 100 fois, j'en peux plus. à un moment je dis stop, c'est toujours filmé de la même façon, on raconte toujours la même chose. Toute cette partie du film est juste mauvaise, c'est éculé, et ça n'apporte rien de neuf, on a compris au bout de 20s que ce mec était vampirisé par sa famille, pourquoi en rajouter ?
L'histoire d'amour est banale et conventionnelle au possible, et puis merde on a Amy Adams filmée en décolté plongeant, le ventre nue, pendant tout le début du film, et puis elle se retrouve à baiser en soustif et petite culotte. C'est un détail, mais moi je n'y crois pas. Surtout que la scène sert à rien en elle même. Pourquoi filmer une actrice comme une pute si ce n'est même pas pour la montrer un peu nue ? Filme la correctement, et vire cette scène inutile, ça rajoutera de la crédibilité. (oui parce que le pourcentage de la population qui fait l'amour en sous vêtement doit être bien bas).
Reste quoi ? un Bale survolté, je ne dirai rien sur lui, il fait ce qu'on lui demande, et un Wahlberg inexpressif. Mouais.
Une histoire déjà vue cent fois ? avec la petite famille qui se réunie à la fin dans la rédemption la plus artificielle possible ?
Surtout qu'il n'y a pas de mise en scène.
Ah si pendant un combat il a foutu ralenti atroce et ridicule.
Si on veut voir un bon film sur une histoire de frères, faut aller voir du James Gray. Là au moins on assume le côté symbolique, et tragique à l'ancienne.
Je ne vois pas l'intérêt de raconter une histoire vraie si elle est banale, et de la filmer banalement, alors qu'on pourrait faire des tas de choses.
Si je ne me trompe pas Aronofsky était attaché pendant un temps au projet, je me demande ce qu'il aurait fait, il aurait sans doute assumé le côté symbolique pour en faire quelque chose de plus assumé, du moins à ce niveau là.
Sinon comme dans tous les films du genre, on se tape une scène avec une musique rock où ils vont s'entraîner. Mec, on fait ça depuis une éternité, arrête, c'est moche, et on y croit plus.
Pareil après la défaite, ne met pas la petite musique triste, moi ça m'énerve, je le vois dans tous les film. Pense à moi.
Sinon le film parvient à être très bon dans son final vicéral (si on exclue Adams qui vient donner son bisous avec une artificialité qui empêche d'y croire.
Le combat est bien foutu, dynamique, vraiment prenant, le film aurait dû être ça, un match de boxe, le mec me fait somnoler gentillement pendant 1h30 et se réveille sur la fin, quel dommage. Il montre avec le final qu'il pouvait faire mieux.
Le film arrive à être bon lorsqu'il sort de ce cliché ambulant qu'il trimbale avec lui, la scène de l'arrestation qui est pas terrible possède un moment très vrai, un policier sachant que Wahlberg est boxeur va lui casser la main, Hourrah, c'est méchant, brutal, atroce. J'aime. Il y a une authenticité à ce moment là.
Idem dans le combat final Adams dit qu'il doit s'assoir, mais non le père lui explique qu'il ne doit pas s'assoir, sauf qu'on le voit en arrière plan et on entend pas ce qu'il dit, c'est pas didactique, mais on a compris l'idée et en plus on rentre dans une valeur de plan cinématographique, à ce moment là il a fait de la mise en scène.
Bon après c'est pas nul nul, mais voir le même film à chaque fois ça commence à me saouler.