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velocio
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1,0
Publiée le 23 décembre 2009
Cette année à Cannes, le dernier film de Copolla n'avait pas droit à la Sélection Officielle et c'est la Quinzaine des Réalisateurs qui l'a accueilli. De fait, ce film de plus de 2 heures est loin d'être un chef d'œuvre (NB : je dois avouer que le seul film de Coppola qui m'ait totalement convaincu était "Peggy Sue got married"). Certes, la mise en scène est très brillante et la photo, très beau numérique cinémascope noir et blanc (à l'exception des flashbacks, tournés en couleur retravaillée a posteriori) est superbe. Par contre l'intérêt qu'on peut porter au film est étonnamment variable : on s'ennuie, puis, d'un seul coup, on s'intéresse, puis on s'ennuie de nouveau. Ce ressenti sinusoïdal est, il faut le dire, assez rare. L'histoire tourne autour de rapports familiaux entre un chef d'orchestre argentin d'origine italienne, son frère ainé et ses 2 fils (à moins que ...). Des rapports tendus, très tendus. Le sujet est, à coup sûr, très personnel pour Coppola, dont le père Carmine était musicien et qui avait un oncle, Anton, compositeur et chef d'orchestre. On notera que le film a été tourné (beaucoup) en Argentine et (un peu) en Espagne.
Encore un bon moment de cinéma concocté par Francis Ford Coppola. On assiste à une intrigue rondement bien menée. Absolument humaine et prenante, elle mêle des personnages à la fois déboussolés et torturés par leur passé commun. L'histoire est surprenante d'originalité et maintient un suspens particulièrement étrange. Ceci dit, on peut se sentir un peu déconcerté par moments... Malgré des lenteurs facilement perceptibles, les scènes se succèdent à un rythme régulier et nous envoutent avec une bande-son bien adaptée. Le final est inattendu et sonne comme un nouvel élan pour les personnages. Ces derniers sont tous complémentaires et magnifiquement interprétés par un casting talentueux et convaincant. Insistons aussi sur la réalisation qui est tout simplement exceptionnelle et qui est indéniablement le vrai point fort de ce film. Force est de constater que le noir et blanc donne clairement de la force à l'intrigue avec une flopée de plans esthétiquement irréprochables. Pour résumer, "Tetro" est un excellent long-métrage qui mérite le détour.
Chronique familiale intime un peu abstraite. Mais qu'importe, le fond du sujet n'est rien, car le fond ici c'est la forme. Toutes les possibilités du numérique sont mobilisées au service de l'image. Coppola, l'un des noms dont s'honore l'histoire du cinéma, s'émerveille, comme un enfant, de découvrir les nouvelles ressources laissées à sa portée : un clavier complet et tout neuf de moyens expressifs, sur quoi il tapote, pour se faire la main, quelques gammes.
« J'ai trouvé une formule pour faire des films. Je les finance moi-même. Et je choisis un pays dans lequel j'ai envie de passer un an. » dixit maître Coppola au journal "Le Monde", lorsque celui-ci présenta son dernier "Tetro". Difficile de faire plus franc. Si seulement tous les auteurs qui finançaient leurs vacances par des films le disaient avec autant de sincérité que l'a fait Coppola pour ce "Tetro", on économiserait plus facilement notre temps et notre argent. Car oui, "Tetro" c'est le retraite bien méritée du grand maître que fut Francis Ford Coppola. Visiblement il prend du bon temps en Argentine, il a d'ailleurs invité deux trois potes et, l'espace de quelques semaines, ils ont filmé ensemble ce "Tetro" avec la caméra numérique qu'ils avaient emmené avec eux. Malgré tout sera-t-on reconnaissant auprès de ce bon Francis - et c'est d’ailleurs à cela que l'on distingue les grands princes des vils saltimbanques embourgeoisés - c'est que lui au moins, a quand même soigné la forme. En effet, reconnaissons au moins dans ce "Tetro" un très joli noir et blanc (Super ! De quoi justifier deux heures le cul vissé dans une salle obscure...) mais aussi qu'il a au moins l'honnêteté de nous raconter une histoire (...pas comme Jim Jarmusch qui nous impose une simple séance photo avec son dernier "Limits of Control"). Mais bon, une fois que l'on a mis à part cela, que nous reste-t-il ? Une simple tranche de la vie du maître superficiellement immortalisé en pellicule. Ceux qui aiment perdre leur temps dans les cinémas ou qui se satisfont pleinement de l'autocontemplation d'un auteur s'y retrouveront peut-être, mais pour les autres, "Tetro" sera à classer au rang des spectacles coquets certes, mais ennuyeux et pompeux surtout...
"Tetro" marque le retour d'un géant et confirme la renaissance artistique de Coppola après "Youth without youth". "Tetro" est un drame familial filmé dans un magnifique noir et blanc, la réalisation est audacieuse et l'interprétation juste. Vincent Gallo (dans la vrai vie, un trou du cul mégalo et narcissique) est à l'aise dans le rôle titre, un écrivain narcissique, mégalo et raté et le reste du casting est simplement époustouflant. Coppola nous offre une nouvelle oeuvre aussi bizarre que mégalo, que l'on pourrait qualifier soit de personnelle soit de narcissique selon son opinion de l'auteur. Mais son talent reste indéniable et "Tetro" est une expérience cinématographique à ne pas rater.
Tetro est une expérience particulière pour moi, Coppola est peut-être le réalisateur que j'admire le plus mais je n'avais jamais eu l'occasion de voir un de ces films au cinéma. C'est maintenant chose faite. Tetro est un très bon film, inégal aussi. Certains passages sont d'une beauté remarquable. C'est vrai que le scénario n'est pas sensationnel, mais visuellement c'est un chef d'oeuvre. Et les acteurs sont tous remarquables. Tetro est un petit chef-d'oeuvre intimiste de la part d'un Coppola plus jeune que jamais.