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Un visiteur
5,0
Publiée le 1 mars 2010
Ce film est une merveille! Les acteurs sont excellents, les images sublimes, la mise en scène impeccable. Quant à l'histoire, elle est dure, prend aux tripes et nous tient en haleine tout du long. En fait, tout est beau dans Tetro. C'est du VRAI cinéma, très éloigné de l'immense majorité des films actuels. Un vrai leçon de la part de Maître Coppolla!
Une ambiance, une trame et des acteurs envoutants (sans parler de la musique et de la très grande réalisation de Monsieur Ford Copolla) pour un excellent film à ne vraiment pas râter !
Avec "Tetro", Francis Ford Coppola nous prouve une fois de plus qu’il sait faire de magnifiques images. Servi par une excellente distribution, une superbe photographie en noir et blanc, un scénario original et auto-biographique, le film à tout pour être un chef-d’œuvre, mais… Mais il manque un peu de consistance à cette histoire, en somme assez commune, où peut-être y a-t-il trop, pour n’être ici que survolé et suggéré ! Dès le début nous sommes séduit par ce chatoyant noir et blanc, par une image soignée, propre, presque rassurante. Là nous suivons ce jeune homme, Bennie (alias Alden Ehrenreich, une découverte Spielberg) qui cherche son frère Tetro (l’énigmatique Vincent Gallo) en plein problème d’identification. Se mêle à cela des secrets de famille, la rivalité père-fils, l’auto-destruction, la renaissance, la recherche de ses origines et l’amour aussi … autant de choses qui font que l’histoire part dans tous les sens avec mille façons de la lire. Mais rien n’est laissé au hasard, les références sont excellentes et multiples. Parfois trop. On pense à Lynch, à Almodovar… Puis il y a le coup de génie du réalisateur, le petit truc en plus du vrai pro : le noir et blanc en cinémascope est dédié au présent, le 16/9ème en couleur est réservé aux flash-back et les références cinématographiques sont en format 4/3.
C’est sûr, tout le monde n’est pas Mr Francis Ford Coppola !
Cependant, on est assez loin de ses grands "Rusty James" (sauf ici pour l’image) ou "Dracula" (de loin, celui que je préfère) mais ce "Tetro" se laisse voir de façon très agréable.
Benjamin (Bennie) n'a pas encore 18 ans, mais il est en rupture de ban avec sa famille, spécialement avec un père tyrannique. Serveur sur un paquebot il profite d'une escale forcée en Argentine pour renouer des relations interrompues depuis 10 ans avec son demi-frère. Angelo est devenu Tetro ; en amputant son patronyme ("Tetrocino") il s'est reconstruit une autre vie, loin du despote paternel. Mais ce dernier est né en Argentine avant d'en partir pour mener aux Etats-Unis une carrière brillante de chef d'orchestre... et c'est là que Tetro se réfugie ! Ses retrouvailles avec Bennie vont amener inéluctablement la révélation d'un douloureux secret de famille, lors même que le jeune homme découvre, décode et achève une pièce dont Tetro trainait le texte comme un boulet depuis l'asile d'où Miranda, sa douce compagne, l'avait sorti. L'histoire est des plus noires, et d'ailleurs elle se raconte au présent en noir et blanc expressionniste - les rares séquences en couleurs sont pour indiquer du passé juste ce qu'il est nécessaire, des couleurs très travaillées façon technicolor, façon "Chaussons rouges".... La mise en scène est remarquable de précision, les personnages, principaux et secondaires, sont fouillés pour les premiers (le duo fraternel, Miranda aux aguets, le pater familias loin géographiquement, mais tellement douloureusement présent), picaresques et attachants pour les seconds (voir ainsi le premier cercle des amis et connaissances de Tetro : Abelardo, Alone etc.). Coppola sait par ailleurs tirer le meilleur parti cinématographique des décors naturels argentins, en jouant particulièrement avec la lumière, élément essentiel de sa dramaturgie (de la "Boca" populaire de Buenos Aires aux paysages perdus de la Patagonie). Vincent Gallo en écorché vif magnifique, cumulant les culpabilités, domine la distribution, parfaite et cosmopolite, où l'on retrouve avec plaisir par exemple l'Espagnole Carmen Maura (Alone) et l'Autrichien Klaus Maria Brandauer (le père).
Coppola trouve sa limite dans un scénario empesé au décorum baroque ; noir et blanc à l’appui d’un propos intellectualisant. Coppola fait son Bergman. Lourd Francis. Grandes qualités néanmoins, images léchées, dialogues easy-going au service de comédiens impeccables. Mais que reste-t-il au fond ? Coppola pêche par son manque de puissance que ne cache plus ici sous la débauche de moyens habituelle. Le roi est nu et surfe sur sa réputation j'en ai bien peur.
Si ce film n'a que très peu fait parler de lui, il est pour moi l'un des meilleurs produits depuis très longtemps! Scénario excellent, très bon jeu d'acteurs, mise en scène originale. Tetro est l'histoire d'un secret de famille horrifiant et bien gardé, découverte petit à petit telle une ficelle que Coppola déroule sous nos yeux ébahis. On y palpe l'ambiance argentine un peu comme l'Espagne dans les films d'Almodovar. Un chef d'oeuvre marquant qui mériterait de faire bien plus de bruit!