La famille a toujours été un thème très utilisé dans les films de Francis Ford Coppola, que ce soit dans la trilogie "Le Parrain" ou même quelque années plus tard avec "Jack" dans lequel Robin Williams, atteint d'une forme de progéria, se voit porter l'amour de ses parents, en particulier de sa mère. Avec "Tetro", qui est totalement différent des longs métrages mentionnés, c'est l'image du père qui est mis en valeur, avec celle du frère. Pour faire court, un jeune garçon, Bennie (Alden Ehrenreich) se rend à Buenos Aires afin de retrouver son frère Angelo (Vincent Gallo), énigmatique écrivain ayant rompu tout liens avec sa famille. A son arrivé, il se rend compte qu'Angelo se nomme à présent Tetro, ayant éradiqué dans son esprit toute forme de son passé.
Rapidement, les deux principaux protagonistes se voient échanger quelque querelles, à propos d'un troisième homme, leur père. Bennie cherche à savoir quel à été la cause de l'exilement de Tetro. Ressortirons des secrets de famille, même ceux les plus enfouis et sois disant oubliés jusqu'à ce que la figure du père, pourtant invisible sur les lieux de l'action, devienne un individu omniprésent dans les souvenirs des deux frères, dans leurs discussions, etc..., l'ombre paternel planant.
Il est remarquable de voir comment Coppola n'a rien perdu de sa fibre artistique et de son talent pour filmer des scènes à ambiance. L'utilisation du noir et blanc ajoute une certaine touche de mystère et l'alternance entre ce procédé et les séquences en couleur, pour les souvenirs de l'écrivain, éxecute pleinement l'envie de Francis Ford de faire un film à la fois réaliste et lyrique, destiné à l'art et essai. Même si "Tetro" n'atteint pas l'instensité dramatique et scénaristique des chef d'oeuvres "Apocalypse Now" et "Le Parrain", il n'en est pas loin. On pourrait même au départ comparer les rapports entre Gallo et Ehrenreich avec ceux d'Al Pacino et de John Cazale dans "Le Parrain II", pour ce qui est de ces échanges verbaux laissant paraître une touche de violence, même si au final Coppola choisi une toute autre direction pour les deux personnages, une direction à la fois terrible mais dominé par l'amour qui leur a longtemps été destiné mais qui jamais n'a pu, jusqu'à présent, ressortir.
Coppola signe avec "Tetro" l'un de ses meilleurs films, porté magistralement par Vincent Gallo et le jeune Alden Ehrenreich, épatant, pour une oeuvre maîtrisée et intense, dramatique et magique.