Présenté en cinéclub, comme un film découverte, Tetro a conquis quasiment toute l'audience. Un noir et blanc qui récèle des pointes de rouge,, un format large qui magnifie Buenos-aires mais autant les scènes d'intérieur, une scène de rencontre entre Tetro et Miranda dans un atelier radiophonique pour malades psychiques,ce film recèle de richesses qui le rendent plus délicieux à chaque projection. Une vraie pépite à découvrir.
Cinéma 3 - vo - décembre 2017.
Critique précédente:
Avec un nom simple comme titre, FF Coppola nous propose une œuvre personnelle, délicate, dont on peut tomber amoureux insidieusement.
J'ai revu avec grand plaisir cette pépite de cinéma, et admiré la modestie des moyens de celui qui a connu la démesure, le succès et frôlé la faillite dans le passé à l l'époque de Apocalypse Now.
Le rythme du tango dans La Boca, le quartier populaire où est né cette musique à Buenos-aires, berce la découverte progressive de l'histoire de cette famille d'artistes éclatée sous la pression d'un père musicien, célèbre et autoritaire. Dans la subtilité de ce film noir et blanc, les flashbacks sont en couleur! Et la vérité sera mise à jour par le projectionniste Tetro, le frère fantasmé qui cache son passé !!
Le scénario est riche de personnalités simples, la compagne attentive, le cafetier et sa femme acariatre, l'acteur de théatre qui se la joue, la critique littéraire appelée à propos "Alone". Les langues cohabitent avec facilité, l'espagnol des argentins et l'anglais des exilés new-yorkais, dans des décors filmés avec maitrise. Des références jonchent le parcours de ce film plus riche qu'il n'y parait: l'écriture à l'envers de Leonardo da Vinci, le bouquet de fleurs de Sur les Quais de Kazan, les personnages d'opérette.
Un père et deux fils, deux frères et des impairs. Coppola portait cette histoire depuis longtemps dans ses tripes. Il nous la raconte avec force.
DVD en vo - aout 16
L'ambiance de Buenos-aires est subtile, musicale, envoutante, présente dès le début.
Les acteurs ont des gueules nouvelles, sont crédibles, leur jeu est mis en valeur par un tournage en noir et blanc de toute beauté.
le scénario ciselé distille suspens et analyse psychologique du début à la fin; histoires de paternité, d'amour(s) fidèles ou volés, de famille, de rivalité, entre frères, entre écrivains et critiques.
les personnages secondaires sont aussi bien ficelés.
Bravo Coppola, vous avez encore le pouvoir de nous étonner après tant de chefs-d’œuvre. Mais cette fois-ci avec des moyens beaucoup plus intimistes, pas de grands effets de manche ou scènes d'actions démesurées. L'affrontement des générations, entre père et fils, reste en fil conducteur, avec la réussite et le génie en arrière-plan.
VO CINE fév 2010