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    Le Plongeon
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    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    689 abonnés 3 012 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 janvier 2023
    La virtuosité de The Swimmer tient au choix d’une forme en perpétuelle réinvention pour incarner un scénario psychologique voire psychanalytique. Soit l’alliage d’une liberté visuelle et d’un guidage narratif avec, comme point de jonction, le passage d’une piscine particulière à l’autre comme dispositif. L’intelligence du réalisateur consiste à personnaliser chacune des piscines fréquentées, de sorte à matérialiser à l’écran la lente dégradation mentale et physique du personnage principal. La première apparition de Ned fait de lui un corps, presque nu – il le sera à une reprise –, caractérisé par son errance : il surgit d’un bosquet pour surprendre des amis, refuser un verre d’alcool qu’on ne cessera ensuite de lui proposer, et piquer une tête dans l’eau. Son ambition est, en effet, de rentrer chez lui en nageant (« to swim home » en anglais), ce qui nécessite de s’introduire sur les propriétés privées d’anciens amis et voisins jusqu’à regagner son domicile ; or, à mesure qu’il s’en rapproche vont se dégrader ses relations sociales, allant jusqu’au lynchage public et la solitude dernière sur le seuil d’une porte qu’il avait autrefois ouverte.
    Le film ressemble à un long rêve éveillé, qui se teinte de tonalités cauchemardesques : la babysitter ne prend pas au sérieux le renouvellement d’une offre qu’elle sait impossible et s’écarte du père de famille dont elle était jadis éprise, le ressassement automatique des questions sur l’épouse et les deux filles diffuse un air de suspicion généralisée sur la lucidité du personnage principal, les critiques violentes que ce dernier essuie de la part de l’une de ses maîtresses révèle un passé tourmenté… La piscine évolue en même temps qu’il prend conscience de la fiction dans laquelle il vit : en tant qu’espace strictement défini et délimité, elle commence par représenter un refuge intérieur idéal situé hors du temps que consacre une lumière blanche prise de face ; c’est alors pour Frank Perry l’occasion de jouer avec les clichés du divertissement ensoleillé, avec ses corps bronzés et athlétiques, ses bavardages sans intérêt et ses beuveries sans fin. Ned préfère l’eau aux alcools servis, se montre grossier en s’imposant dans la piscine des autres qui, peu à peu, change de connotation : elle préfigure le risque lorsqu’elle est vidée et qu’un enfant manque d’y tomber, puis l’engloutissement quand des dizaines d’enfants et de parents la fréquentent ensemble. La clausule éteint le soleil par une pluie battante, la pénombre glacée prend le pas sur la lumière blafarde initiale.
    C’est dire que le parcours du héros, descente aux Enfers, passe par l’esthétique ; il est redoublé par la dégradation physique de Ned qui, d’athlète magnifique, se foule la cheville et clopine. Ses pieds sont meurtris, ensanglantés, au point qu’il faut les laver plusieurs fois. Burt Lancaster l’incarne à merveille, séduisant, terrifiant et bouleversant à la fois, au service d’un chef-d’œuvre qui brosse le portrait d’un homme tour à tour incarnation du rêve américain et déchu dans un microcosme bourgeois où règnent hypocrisie, vide et ennui.
    groil-groil
    groil-groil

    92 abonnés 185 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 juillet 2007
    Un type en maillot de bain moulant - Burt Lancaster - traverse toute une banlieue chic à proximité de la fôret, pour soi disant rentrer chez lui. Sauf qu'il a décidé de rentrer uniquement en nageant, en passant d'une piscine à une autre, traversant tous les jardins des villas du voisinnage.
    Sur ce pitch plus que surréaliste, Frank Perry réalise un film aussi hallucinant que désespéré, visiblement réalisé et joué sous LSD du début à la fin.
    Mélange de mélo, de psychédelisme "summer of love" et d'expérimental, c'est l'un des films les plus fous pondus par le nouvel Hollywood. L'image léchée rappelle Robert Mulligan mais la mise en scène dérape souvent vers de l'expérimental pur (certaines scènes ne sont par exemple filmées qu'en cadrant le soleil, provquant un éblouissement général, et montées comme du Vertov).
    Comme si cela ne suffisait pas, le récit n'est qu'un enchaînement d'absurdités malsaines ou dérangeantes.
    Bref c'est absolument génial, tordu, et fondamental !
    La_Mort_Dans_L_Oeil
    La_Mort_Dans_L_Oeil

    28 abonnés 248 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 juillet 2010
    On comprend mieux pourquoi ce film a disparu des écrans. Les équipes devaient être bien défoncées en tournant. Personne n'a du penser à développer les rushes avant le montage, du coup, ils se sont retrouvés avec des kilomètres de péloche très mal filmée, très mal cadrée, mal éclairée, mal photographiée, de vagues tentatives expérimentales assez hasardeuses et largement loupées. Le monteur n'étant pas bien net non plus, cela donne un film bizarre, au sujet déjà singulièrement original mais tellement fou qu'on ne peut que vouloir voir où tout ça nous mène. Et comme il se tient fermement à son sujet, on y va. On ne s'ennuie pas, mais la seule valeur de ce film, c'est son statut indéniable de curiosité, et il vaut le déplacement uniquement pour cette raison et pour les scènes kitschissimes (la baby sitter fétichiste qui se fait des films avec l'homme marié ; leur course avec sauts d'obstacle au ralenti dans le manège à chevaux ; les dialogues sirupeux). Ce n'est pas très agréable à regarder, mais le début est assez cocasse : un gars pied nu, seulement vêtu d'un maillot de bain, égaré de façon inconnue et en tout cas inquiétante dans la nature débarque à l'improviste dans la piscine d'amis qu'il n'a pas revu semble-t-il depuis quelque temps. Wouah, quel temps magnifique !! Que le ciel est beau, et bleu ! Quelle merveilleuse lumière ! L'eau de la piscine est si fraiche et transparente ! L'installation de filtres ultra-performants m'a coûté un bras ! Comme tu portes bien ton maillot, il te va à ravir !! Comment vont tes enfants ?! Oh, un nuage dans le ciel ! Là, le soleil lui cogne dans les yeux, du coup il échafaude dans un déraillement obstiné son projet maniaco-dépressif de regagner sa propriété en nageant de piscine en piscine. "I'm swimming home. Pleaaase, come with me..." Évidemment, le vernis impeccable va se craqueler sérieusement, et de drink en drink, les plongeons vont nous entrainer peu à peu vers le fond... et la vérité... http://www.youtube.com/watch?v=yIegoQAayFs
    Parkko
    Parkko

    160 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 mars 2014
    Ce film m'a laissé un peu sur le côté. Même complètement. Je crois que si on adhère pas au principe de base on est un peu mis sur le côté. Cette idée de rentrer chez soi en passant de piscine en piscine est plus un prétexte pour nous montrer la ville et ses habitants, mais bon ça devient vite pénible quand une fille sur deux rencontrée par le héros est une ex du protagoniste principal. En fait je sens que tout dans ce film est un prétexte à une situation. C'est exactement ça, c'est des prétextes et tout sonne faux. Et puis au final, pour faire quoi ? J'ai troué ça terriblement vain. Le film se termine, il y a une sorte de cliffhanger ou de climax a fond mais en fait ça ne donne rien du tout pour ma part. J'ai trouvé la mise en scène mollassonne, bref ce swimmer ne m'a vraiment pas emballé...
    ffred
    ffred

    1 702 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 juin 2019
    Jamais entendu parler de ce film de 1968. Bien écrit et bien réalisé, on passe un moment très étrange. Ça commence de façon plutôt légère puis devenir de plus en plus sombre jusqu'à un final glaçant. On ne sait rien du passé (ou presque), du présent et de l'avenir du personnage. Burt Lancaster, en maillot de bain (et même moins) d'un bout à l'autre, est magnifique. Une sorte de drame social tourné comme un thriller. Aussi bizarre sur la forme que sur le fond. Une curiosité.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 151 abonnés 5 135 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 septembre 2017
    En guise de plongeon, il amorce une sacrée déconvenue sur sa vie car tout est regret, amertume et surtout envie de changement. Mais le retour en arrière est impossible. En guise de final on se retrouve dans une piscine surpeuplée où il ne trouve plus sa place et où la superficialité surnage avec les mesquineries et les tracas quotidiens.
    Une vision originale d'un esprit humain qui cherche en vérité un nouvel élan.
    Max Rss
    Max Rss

    198 abonnés 1 767 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 octobre 2024
    Faut quand même dire les choses comme elles sont les mecs : voici un film avec une des histoires les plus jetées que le cinéma de l'époque ait pu offrir. Et pour cause, il est ici question d'un homme qui, pour rentrer chez lui, décide de passer par toutes les piscines qui se trouveront sur son chemin. "I'm swimming home", comme il le dit plus d'une fois. Perry ne vous expliquera jamais les motivations de cet homme. Même si, de temps en temps, on a envie de penser à un "simple" étalage d'arrogance. Où diable, ce "Plongeon" veut-il en venir ? Une critique de la bourgeoisie américaine de l'époque ? Une charge pleine d'acide à l'encontre du Rêve Américain et des nombreuses désillusions qu'il a engendrées ? On penchera davantage vers cette solution. Plus le film avance, plus le personnage est confronté à son passé. Il en ressort le portrait d'un mec qui aurait dû tout avoir mais qui, en raison de coups du sort et de suffisance, a fini par tout perdre, y compris ce à quoi il s'attendait le moins. Pour un rôle aussi complexe, il fallait bien tout le talent de Burt Lancaster, en pleine forme (dans tous les sens du terme) et qui vampirise l'écran. Film maudit à voir impérativement.
    Alasky
    Alasky

    350 abonnés 3 402 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 avril 2022
    Film inclassable, original et j'ai aimé la performance de Burt Lancaster, un rôle plutôt complexe pour l'acteur. Quelques longueurs m'empêchent cependant d'attribuer une meilleure note au film, mais dans l'ensemble le film n'est pas désagréable à voir.
    Yves G.
    Yves G.

    1 461 abonnés 3 488 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 septembre 2021
    Ned Merrill (Burt Lancaster) décide par un beau dimanche d'été, alors qu'il est de sortie chez des amis dans une riche banlieue du Connecticut, de rentrer chez lui de façon originale : non pas en reprenant sa voiture mais, vêtu de son seul maillot de bain, en nageant dans chaque piscine des propriétés que son chemin traverse. Commence pour lui un long chemin qui se révèle progressivement un retour aux sources.

    "The Swimmer" est un film qui appartient à la mythologie de Hollywood. Il a été produit par Sam Spiegel, un nabab autoritaire qui, de mèche avec Burt Lancaster, décida de renvoyer le réalisateur Frank Perry. Son remplaçant, le jeune Sydney Pollack - qui n'est pas crédité au générique - tourna de nouvelles scènes et en retourna d'anciennes, changeant plusieurs acteurs.

    Le résultat est passablement déconcertant. Le film tout entier repose sur un motif aussi simple qu'étonnant : l'histoire d'un homme qui rentre chez lui en nageant (l'expression en anglais est encore plus synthétique et marquante : to swim home).

    Son héros, Burt Lancaster, de chaque plan, n'y porte qu'un seul costume - sauf dans une scène où il l'enlève : un maillot de bain noir. À cinquante ans passés, la star américaine est au sommet de sa gloire. Il a eu un Oscar pour "Elmer Gantry", a triomphé dans "Le Guépard" et "Le Prisonnier d'Alcatraz". L'ancien acrobate de cirque a un corps d'athlète, tout en muscles. Mais son visage buriné et sa bedaine naissante trahissent son âge. Prendrait-on aujourd'hui le risque de montrer le corps ainsi affaibli d'une star vieillissante ?

    "The Swimmer" est adapté d'une nouvelle de John Cheever publiée dans "The New Yorker" en 1964. Accessible en ligne aujourd'hui, cette courte nouvelle fait douze pages à peine. Son motif se résume à presque rien. Le film dure pourtant quatre-vingt-quinze minutes. Un danger le menace : la succession de saynètes, une pour chacune des piscines traversées par notre star en maillot. Mais, le film, fidèle à la nouvelle, prend lentement une teinte surréaliste, alors que le trouble de Ned grandit autour de la solidité de ses souvenirs. Il se termine par une scène d'anthologie qui laisse un souvenir durable.
    Yetcha
    Yetcha

    880 abonnés 4 398 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 octobre 2013
    L'originalité du scénario nous explose littéralement à la figure et nous donne ici à voir une merveilleux voyage au travers des personnalités diverses et des situations variées. Un vrai voyage au sein de l'Homme et de sa propre histoire. Un succès commercial raté pour un film qui, rétrospectivement, est un des meilleur de Lancaster. A ne surtout pas rater si vous ne le connaissez pas encore...
    this is my movies
    this is my movies

    702 abonnés 3 087 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 mars 2016
    En voilà un vrai film culte qui se révèle passionnant dès qu'on essaie de plonger dans l'exploration de son sous-texte, de ses multiples métaphores, des secrets qu'il cache si bien à propos de son personnage principal, joué par un B. Lancaster qui signe une performance marquante, gigantesque, hallucinante. Il est entouré par des visages qui ne diront rien à ceux qui ne maîtrisent pas le cinéma US des années 60 à 70 (ce qui est mon cas) mais les acteurs sont très bons. Le film n'évite pas certains écueils de cette époque et marque avec beaucoup de puissance le coup d'envoi du Nouvel Hollywood (il sera tourné en amont des autres films initiant le genre mais sortira un peu après à cause du département marketing qui se révélera incapable de vendre le film à un public pas préparé à un tel choc). Le film ausculte avec beaucoup d'acidité et de cruauté les fissures du rêve américain, s'ingéniant à employer son acteur principal qui décalque avec délice certains passages de sa filmo tout en soutenant le projet quand bien même il ne s'entendra pas trop avec le réal, viré et remplacé par S. Pollack le temps d'une scène qui sera retournée avec une actrice différente également, le tout aux frais de l'acteur. Bref, un film indispensable au cinéphile, qui déroute parfois, intrigue, dérange, passionne avant de nous lancer un peu KO spoiler: devant un final apocalyptique
    . D'une grande maîtrise visuelle, avec quelques plans inspirés et une belle partition musicale. D'autres critiques sur
    stanley
    stanley

    66 abonnés 756 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 février 2014
    The Swimmer, film injustement méconnu, est une merveille et d'une finesse qui va en se bonifiant au cours de son déroulement. Burt Lancaster, dans un de ses plus grands rôles, joue un personnage en perdition, qui refuse de voir le temps passer et qui semble encore se comporter en hérault des fifties alors que nous sommes à la fin des années soixante. D'ailleurs, le film parait au départ hors d'époque mais au vu des dialogues, de la dérision et des jeux de caméra on se rend compte que les années 60 sont déjà bien entamées. La qualité de la photographique du film de Franck Perry est d'une grande beauté et assume la diversité des plans, parfois proches ou lointains. La musique est sublime et magnifie le romanesque désenchanté de l'intrigue. La scène centrale de sa relation avec la jeune fille conclue par cette course sur le manège est un chef d'oeuvre. Le film est très dur pour son héros, à bout de course au propre comme au figuré, rejeté souvent par ses voisins au fur et à mesure que l'intrigue avance. A la fois road movie minimaliste, film choral et rite initiatique, le film hypnotise. La fin, surprenante, renvoie à un cinéma hautement romanesque à la lisière du fantastique des films des années 40. The Swimmer est une rareté à découvrir.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 726 abonnés 12 426 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juin 2013
    Dès les premières scènes, le ton est donnè! Ce sera un film ètrange, insolite et bleutè! De ces trois tendances est nè un film magnifique et triste! Avec une insensèe envie de faire mais un pèriple tellement difficile à assouvir en même temps où chaque villa franchie est une ètape! C'est dans ce contexte instable, que nous allons suivre le destin tragique de Ned Merrill et de plusieurs rencontres pas franchement enchantès de le voir nager dans leurs piscines respectives! Le talent de "The Swimmer" est d'èvoquer un parcours pas comme les autres en forçant en même temps l'estime de la critique amèricaine! Pourquoi ? Parce qu'en retraçant et mêlant dans un fascinant dèfi la vie complexe de Ned Merrill, Frank Perry, que l'on sent captivè par ce destin noir et implacable sur lequel il fait planer une richesse symbolique, tente en accolant diverses pièces de ce puzzle, de percer les secrets et de traquer les dèmons de cet homme athlètique qui refuse de vivre avec son temps! Tous les thèmes et les traits de caractère des personnages secondaires dèrivent parfois dans le clichè mais le rèalisateur parvient toujours habilement à conserver l'èquilibre! Sans doute en partie grâce à la prestation saisissante de Burt Lancaster qui porte littèralement le film sur ses èpaules! Si les adjectifs sont faibles pour qualifier sa performance (pieds-nus, Lancaster est vêtu d’un simple maillot de bain pendant tout le film), on ne peut être qu'èbloui par la beautè de Janet Landgard (la blonde) et Janice Rule (la brune), deux rencontres que l’on peut difficilement oublier! Film unique en son genre, "The Swimmer" ressemble finalement à un chemin de croix en sublimant la joie de vivre (la première partie) et l'angoisse la plus absolue (les dernières brasses de Merrill). Même si vous êtes allergique au chlore, c'est à ne pas manquer...
    Shephard69
    Shephard69

    334 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 mars 2018
    Un film bien étrange à mi-chemin entre "Easy rider" et "Point limite zéro". En utilisant le symbole de la piscine comme signe extérieur de richesse, le réalisateur Frank Perry livre une critique très onirique, philosophique du fameux "American way of life" et de la bourgeoisie des classes moyennes américaines entre splendeur superficielle et regrets amers. Une mise en scène qui a beaucoup vieilli, un rythme assez irrégulier. Certainement pas le meilleur film dans le genre mais à voir comme une curiosité.
    SebD31
    SebD31

    90 abonnés 553 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 novembre 2012
    Ce véritable "ovni" du cinéma américain commence par un plan remarquable où l'on voit apparaître le personnage interprété par Burt Lancaster, venu de nulle part et courant à grandes enjambées vers une somptueuse villa du Connecticut. C'est là que débute un surprenant périple où cet homme mystérieux, va prendre conscience de la fragilité de son existence et de la fatalité de la vie.

    Il s'apprête à rejoindre à la nage sa villa, en traversant chaque piscine de son voisinage. Perry puis Pollack, seront derrière la caméra pour filmer cet étrange film. La mise en scène très kitsch, haute en couleur, avec des ralentis poussés à l'extrême, fait encore plus ressortir le côté superficiel d'une société bourgeoise américain vide de sens et statique, figée dans une époque par peur de découvrir un avenir dont elle ne connaît pas l'issue.

    Les préjugés raciaux (la scène ou Lancaster sans s’en rendre compte blesse moralement le chauffeur afro-américain de l’un de ses voisins) et sociaux (la scène de la grande party entre autres) de cette "Amérique", sont surlignés au fil des rencontres que Lancaster va faire lors de son périple. Chaque personnage est plus individualiste et méprisant envers lui, lui qui représente l'échec après avoir connu la réussite. La longue traversée qu'il entreprend n'est qu'un prétexte pour dénoncer les travers d'une « Amérique » de plus en plus individualiste et qui ne laisse pas de place à ce qui ne sont plus au sommet de la pyramide sociale. Cet homme, qui a jadis fait parti de cette société, se rend compte un peu plus à chaque nouvelle rencontre, de l’inconsidération et de l’indifférence dont il faisait preuve vis-à-vis de son entourage. Lui qui croyait avoir tout réussi, n’avait en fait réussi que socialement, et ce confort matériel le protégeait des autres et le rendait aveugle. Désormais, il a raté sa vie personnelle, perdu tout ce qu’il avait, dont sa famille. C’est cette lente descente vers la dure réalité de ce qu’il a été encore hier, qui sera la chose la plus difficile à accepter. Il s’humanisera sans doute au fil du film mais il est trop tard, perdu à jamais dans son désespoir et sa solitude. Son personnage représente bien sûr une métaphore de la haute société américaine.

    « The Swimmer », de par son ton désenchanté et pathétique, sa construction narrative inhabituelle pour ce genre de production et la beauté de ses images, n’en finira pas de hanter la mémoire des cinéphiles. A voir absolument.
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