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Kloden
128 abonnés
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4,5
Publiée le 15 janvier 2016
Trois lapins humanoïdes dans une parodie absurde de sitcom. Le pitch, bien trop compendieux au vu de la puissance finale de cette websérie, a déjà de quoi interloquer, mais je peux vous assurer que rien ne vous prépare au visionnage de cet OVNI complètement expérimental, qui refuse totalement une forme de narration clarifiée pour revenir à ce que Lynch a fait de plus abscons et de plus souterrain, soit Eraserhead et ses court-métrages d'étudiant. Avec ses dialogues emmêlés, ses personnages désarticulés et sa bande-son oppressante, Rabbits décrit un système en total dysfonctionnement. On peut y voir la représentation d'un modèle familial, à travers ce déguisement de sitcom dont Lynch détourne les codes de façon doublement perturbante : premièrement parce que la sitcom se voulait avant tout comme un lieu de confort et de rire qui se voit ici retourné en théâtre d'une horreur cauchemardesque, deuxièmement parce que la reprise littérale des codes de ce genre télévisuel se sert bien de leur exagération pour créer un continuum dans la folie, qui s'insère du monde de Rabbits vers nous à travers des voies horriblement pénétrantes. L'image rêvée des gentils petits lapins en famille ne tient pas deux secondes devant un environnement et des personnages immédiatement déshumanisés. Mais le pire, c'est que par le climat de menace permanent plus que par leurs actes ou leurs dialogues (qui demeureront absurdes et désincarnés), Lynch fait porter sur ces lapins une peur insupportable qui finit par leur conférer une vraie "humanité", et pousse naturellement à s'unir avec eux dans cette peur inidentifiable. La pièce familiale, qui dégoûtait de prime abord par son absence totale de toute vie naturelle, finit quand même par redevenir un refuge, devant des apparitions diaboliques et la conscience ubiquitaire que la mise en scène laisse d'un extérieur qu'on imagine de plus en plus comme un cauchemar sans nom. Je me suis alors pris d'une compassion absurde pour ces lapins ironiquement condamnés à se terrer, à vivre dans leur pièce vide de toute vie une existence qui n'a rien de vivant, sous peine de connaître pire ailleurs. Et alors que s'ouvrait une nouvelle fois la porte de l'appartement et que les personnages, glacés d'une terreur muette (peut-être cette même terreur qui les figeait depuis toujours dans ces attitudes si absurdes), faisaient face à une apparition glauque et morbide si puissante qu'elle semble arbitrairement transcendante, j'ai fini par choisir de voir Rabbits comme une figuration cauchemardesque de l'illusion d'un chez-soi comme rempart aux agressions extérieures. Sur IMDb, une explication très cohérente évoque d'ailleurs l'histoire de lapins tour à tour possédés par des démons. C'est plausible, mais de toute façon, il y a bien longtemps que Rabbits n'avait plus besoin d'une étiquette ou d'un sens de lecture pour terrifier avec le même pouvoir. Franchement, c'est à voir.
"Rabbits" est un court-métrage réalisé par David Lynch juste après "Mulholland Drive", une sorte de mini sitcom glauque mettant en scène trois lapins anthropomorphes dans un petit appartement lugubre. Sous les costumes se cachent d'ailleurs Naomi Watts et Laura Elena Harring, les héroïnes de son précédent film ainsi que Scott Coffey acteur récurrent chez le réalisateur californien.
Après ce premier visionnage il semblerait totalement fou de tenter de l'analyser, car ce qu'il véhicule en premier lieu c'est une ambiance, tout à fait singulière et propre à l'univers lynchein, je me rappelle d'ailleurs qu'il en a découpé une partie pour la coller au début de son long métrage le plus sombre "Inland Empire" en 2007, pour instaurer le bizarre et la rupture avec le présumé "réalisme" de la narration.
Ce court métrage est composé de plusieurs plans séquences misent bout à bout où ces lapins vont communiquer de manière absurde, des dialogues de sourds aux monologue théâtraux, cependant il en découle un sentiment anxiogène et d'étouffement, d'une menace invisible et quasiment indéfinissable. On pourrait l'interpréter de bien des manières, le lapin mâle l'apparente à un homme en costume vert, des chiens rampants, de la pluie ruisselante, des barbelés, je fais peut être complètement fausse route mais j'ai vu cet appartement comme une analogie directe au terrier d'une famille de lapin qui vie dans la peur de la mort face à un chasseur tournant constamment jour après jour, heure après heure, autour de leur cachette, et Lynch y a transposé l'animalité primaire à la condition humaine, on peut donc peut être y voir un rapprochement avec la psychose, l'agoraphobie et la paranoïa.
Ce n'est qu'un point de vue en surface, car en substance ce film garde une part de mystère totale, Lynch est passé depuis un moment maître dans l'art de nous masturber le crâne, beaucoup d'éléments restent tout à fait mystérieux, comme cette gestion de l'éclairage et du son absolument fascinante et hypnotique (Badalamendi dans toute sa splendeur) ou ces parenthèses quasi sataniques. De même que cette intemporalité déstructurée au fil du "récit" qui nous fait volontairement perdre pied, et les rires enregistrés qui nous narguent, on ne peut se rattacher à rien, comme perdu dans un rêve qu'on ne contrôle pas.
"Rabbits" est une expérience tout à fait particulière, je pense qu'il faut tout de même être dépucelé de l'univers Lynch pour y entrer un minimum et se laisser porter et charmer par cette ambiance dark, onirique et terrifiante.
Le travail le plus décalé de David Lynch. Complètement "strange", cette espèce de pièce de théâtre découpée en plusieurs épisodes vous hypnotisera de toute évidence. Avec un casting (celui de "Mulholland Drive") méconnaissable et pour cause, chacun est vêtu d'un déguisement de lapin. Avec peu de dialogues (et en plus décalés), et une ambiance "glauque" (même si ce qualificatif n'est pas assez fort dans ce cas), David Lynch signe l'un des projets les plus barrés de sa carrière, si pas le. Ce "film" fait une apparition furtive sur un poste de télévision dans "Inland empire" (qui fait partie des films les plus compliqués de David Lynch). Il y a quelque chose dans ce court-métrage de terriblement oppressant, quelque chose qui nous intrigue sans savoir quoi, à tel point que j’en ai pris 3 séances (oui je sais, il faut du courage) sans pour autant arriver à percer ce mystère. Lynch a-t-il tout simplement mis en scène la captation par l’inconnue ? Difficile à dire, difficile à cerner, mais ce mystère nous attire, sans jamais avoir la certitude de l'avoir décelé. Peut-être est-ce tout simplement un état d’hypnose, allez savoir. Quel en est le message exact ? Pourquoi des lapins ? Pourquoi cette inertie ? Pourquoi des dialogues dans le désordre ? Pourquoi ce silence glacial ? Décousu, confus, abstrait, voici un véritable film hypnotique.
Lynch aime l'expérimentale on le sait, et lorsque que ce maître du surréalisme contemporain décide de franchir le pas et passer des courts métrages de ces début à ce moyen métrage on est en droit d'attendre une grosse pépite. Le film est tourné en huit clos avec trois protagoniste affubler de tête de lapin "swag Doubt", ambiance théâtre avec parfois de léger rire public "swag sitcom" très ironique. Les 10 premières minutes défile rapidement l’ambiance s’installe le tout nous intrigue, malheureusement le manque de rebondissement plombe le tout qui dévient extrêmement chiant. DECEVANT!
Aussi étrange et flippant que jubilatoire... Dans cette web-série, le génial David Lynch nous entraîne dans un monde onirique infernal et hypnotique. C'est peut-être expérimental et on peut penser que le réalisateur se complaît dans ses propres tics, mais le charme qui s'en dégage est incommensurable. Autre point positif, les acteurs proviennent tous de "Mulholland Drive" établissant une filiation artistique entre les deux œuvres. Si "Mulholland Drive" est un rêve, "Rabbits" pourrait bien être son pendant cauchemardesque.
Rabbits est un court métrage composé de plusieurs séquences qui réunis Naomi Watts, Scott Coffey et Laura Elena Harring déguisés tous 3 en lapin.
Lynch nous hypnotise, comme à son habitude, grâce à des dialogues sans intérêts et décousus, une intrigue absente, un lieu qui mélange la pièce de théâtre aux Sitcom et, une bande son du compositeur Angelo Badalamenti.
Quel message, le spécialiste du 7ème art abstrait et expérimentaliste à chercher à nous faire parvenir ?
Je sais pas quoi dire sur "Rabbits". De l'incompréhension quand le film commence. Des rires niais, d'incompréhensions, toujours. Et puis, c'est l'ambiance qui s'installe. L'absence de visage des personnages, les rires de "sitcom" derriere, les pas, le train. Tout ca font que "Rabbits" est un film que je ne peux dorénavant plus regarder seul.