Plusieurs mois avant sa sortie, ce remake de "Ghostbusters" avait affolé la toile, recevant des torrents de haine. Entre quelques critiques misogynes, les gens craignaient surtout de voir un remake paresseux, déguisé en film féministe avec la présence de quatre actrices dans les rôles principaux. Alors, honnête comédie féminine, ou remake opportuniste foireux ? C'est clairement la deuxième option qui ressort ! "Ghostbusters" version 2016 est un blockbuster affreux, se vendant comme une ré-invention du film original, pour ne faire qu'en reprendre la structure et le concept, avec un style peu inspiré. La réalisation est fade et remplie de CGI indigestes. Le scénario est bourré de facilités et d'incohérences, et n'offre absolument aucun enjeu ni aucune tension, avec son méchant en carton et son final où rien ne tient debout. Et que dire de l'humour... Il est bien triste de voir des acteurs (et surtout actrices) talentueux patauger dans des blagues bien lourdes. Alors oui, il y a bien 2/3 vannes qui fonctionnent. Oui il est amusant de voir Chris Hemsworth jouer les beaux gosses avec un pois-chiche dans le cerveau (même si après quelques minutes c'est franchement répétitif). Mais cela ne sauve pas un film, loin de là. Sans compter les caméos forcés des acteurs d'origine, pratiquement tous présents à l'exception de Harold Ramis, déjà décédé, et Rick Moranis, qui a eu le bon goût de refuser de participer à l'ouvrage. Outre les nombreux placements produits assénés à la figure du spectateur avec la finesse d'un boxeur soviétique, outre la BO insipide qui massacre à l'occasion le célèbre thème musical, le film se plante en prime sur le volet féministe. Les femmes scientifiques et à poigne sont très (trop) peu représentées à l'écran, il était intéressant de proposer un groupe de choc. Sauf que l'on a plutôt l'impression de voir une troupe d'hystériques, qui nous martèlent leurs "méthodes scientifiques", consistant principalement à tirer dans le tas. "Ghostbusters" version 2016 est donc un beau ratage, piétinant le film original tout autant que les idées qu'il prétend défendre. Heureusement, le film le paiera cher, avec un échec non négligeable en salles.