Les premières minutes surprennent. Un parti pris niais, et une voix off insupportable qui annonce déjà tout ; mais, comme le film est signé Woody Allen, on rit doucement de cet aspect superficiel, le prenant au second degré. Ensuite, il y a tout le film ; il ne surprend plus, car rien ne surprend dans ce film où tout est scandaleusement prévisible et donc complètement dénué d’intérêt, il effraye. Si ce film avait été réalisé par un illustre inconnu, il serait très mauvais. Mais, venant de Woody Allen, le mot déception est faible pour décrire mon sentiment.
Donc, cette voix off. Complètement inutile, elle alourdit un scénario déjà peu subtil. Les personnages se « dévoilent » par elle…mais, au bout de dix minutes, le parti pris manichéen nous permet d’anticiper la suite de tous les évènements.
Ensuite, l’histoire. A mourir de niaiserie, à croire que le public ciblé est féminin, se situe entre les 15-22 ans en attente de prince charmant, et est adepte de séries américaines type Desperate Housewives…ah, oui, j’avais oublié : ce public là ne se préoccupe pas du mot « argent » (car, quoi de plus naturel que d’avoir une superbe villa à Barcelone quand on est poète et que l’on ne publie pas son œuvre, n’est-ce pas ? de prendre l’avion pour faire 100 km ?), et se reconnaît donc dans les problèmes existentiels ici exposés…
La progression du film consiste en un crescendo de clichés. Hop, la voix off omniprésente qui raconte ce qu’on voit à l’image (au cas où on serait aveugle, on ne sait jamais), hop, les personnages bien stéréotypés (une brune espagnole givrée, une blonde un peu naïve, et une riche jeune femme brune et belle qui était sûre d’elle et commence à douter sur le sens de la vie…c’est drôle, ça fait une palette de coloris capillaires, L’OREAL est-il sponsor ?), hop un beau mec et l’histoire semble commencer, hop on parle de Maria Elena et on finit même par la voir, hop ils sont artistes, ça fait tellement bien des artistes, comme personnages, ils créent ce qu’i