Après sa trilogie londonienne, Woody Allen revient direction cette fois-ci le soleil, dans une ville espagnole historique marquée par l'art de Gaudi: la précieuse Barcelone! Lorsque Vicky et Christina, toutes deux sorties d'une déception amoureuse, décident d'aller passer leurs vacances estivales à Barcelone, les cœurs peuvent alors s'échauffer!
C'est dans ce contexte paradisiaque, que Woody se paye une seconde jeunesse, racontant l'histoire de ces 2 jeunes femmes amies, que pourtant tout opposent: l'une brune et psychorigide, l'autre blonde et légère, qu'un Don Juan peintre passionnel va prendre dans son lit le temps d'une saison, pour le marquer à jamais! Le gratin d'Hollywood a répondu présent à ces "jeux interdits" hispaniques: il y a Scarlett Johansson qui collabore pour la 3ème fois avec le maître Allen, Javier Bardem- nouvelle icône masculine- après son triomphe aux Oscars 2008 ("No Country For Old Men" des frères Coen), mais aussi l'irrésistible Penelope Cruz, dont on ne peut oublier la chaleur de "Volver" d'Almodovar!
Partant d'une histoire des plus banales, comme à l'habitude , Woody apporte ce qu'il faut de fraicheur, ce qu'il faut de passion, ce qu'il faut de dialogues osés et percutants, pour transformer ces vacances studieuses et reposantes de 2 beautés selon les goûts, en une subtile réflexion sur les sentiments amoureux: leurs confusions, leurs impacts dans les choix d'une vie. Créant un triangle amoureux charnel, ouvrant les portes de l'inspiration (chez le peintre), Woody parle de fantasme, l'habillant d'une couche artistique dont la peinture et la musique, en sont les composants.
Personne n'en sortira indemne: l'un connaîtra la passion avant de la fuir, l'autre l'amour retrouvé avant de le perdre, l'autre l'inspiration avant qu'elle ne s'échappe. L'amour bouleverse l'être et l'été fait perdre la tête. Et quand cette notion est transposée au cinéma avec art et passion, que Penelope Cruz personnifie ici "crevant littérallement l'écran" (elle remportera d'ailleurs l'Oscar féminin du second rôle l'année suivante), alors on comprend dès lors qu'on assiste à un film envoûtant, dans lequel tout le monde se reconnait dans une certaine mesure, souriant fâce cette brûlure au 2ème degré que l'amour passionel nous dépose, tel un plaisir masochiste!
Peignez l'amour en mode Allen: croyez moi cet "été artiste grand écran" sera inoubliable!