Personnellement, je n’ai jamais vraiment adhéré au cinéma made in Woody Allen, tout comme à celui de certains réalisateurs. Mais quand même, j’insiste en espérant trouver enfin un film qui enfin me convienne, sans toutefois courir après les œuvres. Cette fois, mon choix s’est porté sur "Vicky Cristina Barcelona", complètement par hasard je dois dire. Le pitch attise la curiosité et le casting est attirant. Entre Scarlett Johansson et Penelope Cruz, il est difficile de résister, autant que la gente masculine (dont je fais partie) soit honnête. Le style particulier de Woody Allen place le réalisateur encore une fois comme un grand philosophe de l’amour. Vicky et Cristina sont diamétralement opposées quant à l’amour, et ce sont pourtant les deux plus grandes amies du monde. La première est sûre de sa vision car elle lui convient parfaitement. La seconde est en mode questionnement perpétuel, et donc à la recherche de nouvelles expériences sexuelles, voire passionnelles. Malgré leurs différences notables, elles partent ensemble pour l’été à Barcelone, où elles vont rencontrer un homme (Juan Antonio, interprété par Javier Bardem) au charme discret mais bien réel, délicieusement provocant. Cet homme va bousculer sans le vouloir bon nombre de certitudes, au gré des découvertes faites au sein de la capitale catalane (Barcelone), mais aussi lors d’une virée à Oviedo proposée de façon cavalière. Dans des décors qui nous font voyager et qui pourraient en faire rêver quelques-uns, la réflexion proposée est intéressante et nous pousse à y réfléchir, d’autant plus que les situations cocasses s’enchaînent et le jeu d’acteurs est bon. Très bon même. Bien que vaste, le sujet aurait pu tomber dans une certaine facilité en étant accompagnée d’une relative vulgarité, mais ce n’est pas le cas. Il a été traité avec une grande application, teintée d’un soupçon d’ironie. Il en ressort une sorte de légèreté mêlée à du sérieux. Personnellement, je regrette le manque d’évolution des personnages (sauf Vicky qui semble être la seule à rester attachée au monde réel, interprétée par Rebecca Hall), puisque la fin conclue sur un sentiment de bonheur connu mais au goût d’inachevé. La réalisation me semble irréprochable, et propose une belle photographie, mais voilà : les questions posées restent sans réponse, et me poussent à dire que le destin de chacun est irrémédiablement tracé. Insuffisant pour moi, même si le propos est pas mal argumenté, que ce soit dans cette narration en voix off enjouée qui m’a laissé un peu perplexe ou dans les dialogues. A l’instar de l’épilogue, "Vicky Cristina Barcelona" a donc pour moi un goût d’inachevé, et n’est donc pas un film qui m’aura marqué plus que ça. Par contre, je vais réfléchir sur la possibilité de passer un peu de vacances à Oviedo à court ou moyen terme. Pour info et pour ceux qui veulent savoir (après vous êtes assez grands pour vous débrouiller), Oviedo se situe dans les Asturies… Qui veut venir ? On pourra parler, boire, et... visiter lol.