Avis sur Rosy la Bourrasque

Entre le réalisateur très talentueux, féroce et tendre en même temps du bijou absolu de la comédie italienne qu'est "Le Pigeon" et celui de ce médiocre "Rosy la bourrasque" il y a un fossé d'un tel écart qu'on ne croirait pas possible... Je ne connais pas très bien la carrière plus tardive de Mario Monicelli et je crois que c'est mieux ainsi si c'est du même acabit. Pas de satire, pas de profondeur véritable dans la description des personnages malgré une tentative pour les rendre insolites, pas de rebondissements, ça bouge dans le vide c'est tout et on s'ennuie... L'acteur russe le plus intéressant depuis Nikolaï Tcherkassov et Serguei Bondartchouk Gérard Depardieu a beau faire tout ce qu'il peut, ça ne fonctionne absolument pas. Une immense déception de la part de Monicelli.

L'histoire d'amour dans le milieu du catch ne captive pas,même si elle signée de Monicelli et de Age et Scarpelli au scénario. Il faut dire qu’ici la satire habituellement présente chez Monicelli est absente,de plus il manque à ces personnages le brin de vie nécessaire qu'il arrive pourtant si bien à insuffler dans ses meilleurs films. On voit bien que le film est écrit sans apporter la moindre expérience de vie,c'est certainement ce qui le rend si plat et quelconque. Les plans et l'image sont eux aussi médiocre,c'est une autre époque et Monicelli tente autre chose.

Il y a l'aspect "folklorique" qui donne un petit attrait au film mais on ne sait pas trop ce que cherchait le réalisateur. Si c'est une comédie elle s'avère rarement drôle, si cela avait plus d'ambition c'est bien trop mal réalisé pour attirer l'attention plus d'une demi heure.

« Les rencontres d’un instant sont les plus difficiles à oublier ! » On se croirait parfois dans l'univers de Marco Ferreri alors que nous sommes en fait dans une comèdie mineure de Mario Monicelli qui a ècrit cette curieuse histoire avec ses èternels complices Incrocci et Scarpelli, dèjà ceux du gènial "I soliti ignoti" en 1958. Et pour donner de l'impact en Europe à son mètrage, Monicelli compose un casting baroque (Gèrard Depardieu en boxeur naïf et Faith Minton dans le rôle de la catcheuse Rosy) auquel il ajoute le catcheur Roland Bock et l'acteur français Jean-Roger Milo que l'on connait surtout pour avoir jouè les loubards de service dans les 80's! Le portrait de cette "Rosy, la bourrasque" est plutôt haut en couleurs! il faut dire que son actrice est attractive avec des mensurations gènèreuses! Nèamoins, disons le franchement, "Temporale Rosy" est une oeuvre fort moyenne dans la carrière èclatante de Monicelli et le schématisme du traitement laisse penser que la fameuse comèdie italienne avait un peu de mal à se renouveler à ce moment là! En tout cas, elle tenait moins compte ici du contexte social qui l'avait rendu si pertinente auparavant! Avec en fond sonore du Piaf ( « Non, je ne regrette rien » ) et dans son final une musique mèlancolique et èvocatrice sur les docks de Rotterdam! Insolite...

Rosy la Bourrasque, c'est cette espèce de mélange bizarre de cinéma italien, d'acteurs français et américains, le tout dans un goût qui veut suprendre, et qui en cela s'apparente à de la fausse importation d'outre-mer. Difficile de l'obtenir autrement qu'en qualité VHS, et encore, c'est sans compter la postsynchronisation absolument affreuse (qui est aussi un doublage, comme on peut s'en douter au vu de l'internationalité du casting).

On ne parle donc pas d'une collaboration bien fructueuse. L'histoire est correcte (une romance sans clichés autour du thème pour le moins original du catch féminin, ça donne forcément lieu à un résultat intéressant) mais n'évolue de façon linéaire dans aucune direction particulière, ce qui rend bien difficile de s'en faire un avis... a fortiori un avis positif. On en sort amusé, diverti, pas choqué ni déçu, mais sans savoir ce qu'on a voulu nous montrer au juste.

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