Près de vingt ans après Robin des Bois prince des voleurs, une nouvelle adaptation sérieuse des aventures du célèbre héros médiéval voit le jour sous l’objectif de Ridley Scott, qui reprend Russell Crowe dans un rôle principal après des films comme Gladiator, American Gangster et Mensonges d’État. Bien plus axé guerre et plus violent qu’à l’accoutumée, le film commence in medias res alors que l’ici nommé Robin Longstride déserte l’armée anglaise suite à la mort de Richard Cœur de Lion, réalité historique souvent éludée dans les autres adaptations. Ce n’est qu’en récupérant l’épée d’un certain Robert Locksley qu’il emprunte son nom et le remplace purement et simplement aux yeux du père de ce dernier, interprété par Max von Sydow (L’exorciste, Flash Gordon, Shutter Island), en se rendant près de Nottingham. Il devient alors le nouveau mari de sa fille Marianne, jouée par Cate Blanchett (Le Seigneur des Anneaux, Babel, L’étrange histoire de Benjamin Button), afin d’éviter qu’elle ne perde ses possessions.
L’autre partie du scénario se passe à Londres, tandis que Robin ramène la couronne de son fils décédé à Aliénor d’Aquitaine, faisant alors le nouveau roi d’Angleterre en la personne de son autre fils Jean, sous les traits d’Oscar Isaac (Mensonges d’État, Sucker Punch, Drive). Sa jeune femme Isabelle d’Angoulême est jouée par Léa Seydoux, trois ans avant son obtention de la Palme d’Or pour La vie d’Adèle. Si le shérif de Nottingham a un rôle très secondaire et si Guy de Gisbourne est purement et simplement absent, le roi Jean a un nouveau bras droit qui se charge pour lui de prélever le plus de taxes possibles. Dénommé Godefroy et interprété par Mark Strong (Mensonges d’État, Sherlock Holmes, Kick-Ass), il se révèle comme le principal antagoniste du scénario
en tant qu’espion des Français complotant de son côté
.
Si Russel Crowe n’est pas aussi magistral que dans son rôle de Maximus dans Gladiator, il joue un Robin plus cérébral faisant oralement promettre au roi Jean la rédaction d’une charte garantissant davantage de liberté pour ses sujets et une production selon leurs besoins (en référence à la Grand Charte de 1215). Les compagnons de la forêt de Sherwood font quelques apparitions, avec des personnages habituels comme Petit Jean, Frère Tuck et Will l’écarlate. Les scènes d’action sont très classiques mais avec quelques passages marquants, comme le décochement de flèche au ralenti qui vient se glisser dans la gorge de Godefroy en pleine course sur son cheval. Alors que le roi Jean
refuse finalement de signer la charte et déclare Robin hors-la-loi à la toute fin du film
, on comprend alors que Ridley Scott a réalisé un préquel de l’histoire habituelle, et c’est tout à son honneur pour un film qui parvient à tenir en haleine pendant près de 2h30 malgré son classicisme.