Pixar a vraiment réussi un immense tour de force en redonnant vie aux fameux jouets d'Andy plus de dix années après la le retour de Woody au bercail, et ce en offrant un nouveau souffle à la saga Toy Story et en lui donnant une nouvelle dimension.
Les années passent, les gamins grandissent et évoluent et ce qui faisait notre bonheur à 8 ans, ne le fait plus forcément à 18. Toy Story 3 peut se voir comme un passage de témoin, une évolution dans le temps et le fait de savoir passer à autre chose, à évoluer avec son temps, accepter la réalité et savoir quitter des êtres qui nous sont chers. L'ambiance oscille entre mélancolie, charme, naïveté enfantine, dans le bon sens du terme, mais aussi noirceur, avec un vrai savoir-faire derrière la caméra permettant de nous faire vivre ces émotions.
C'est là que l'oeuvre prend une tout autre dimension, à l'image des deux premiers c'est mis en scène avec immense talent, on se retrouve immergé dans l'oeuvre et on vit les mêmes sensations que les personnages, ce qui va du rire aux larmes en passant par la nostalgie ou encore le parfum d'aventure, et ce avec intensité. Le scénario est intelligemment et simplement construit, tout est fait sans lourdeur et pour mieux mettre en avant les émotions et personnages.
Ces derniers sont à nouveau les points forts du film, on a grandi avec et on les (re)découvre quelques années plus tard, alors que l'on est toujours attaché avec eux, tandis que les nouveaux venus sont aussi très bien insérés et l'alchimie est parfaite. Ils sont traités avec justesse et émotion, alors que les auteurs ne tombent jamais dans la facilité ou la caricature. Le rythme est maîtrisé, tout comme l'animation, à nouveau remarquable, et les séquences mémorables sont encore nombreuses, notamment cette fin si touchante alors que la bande-originale est toujours adéquate aux images.
La magie est intacte, la mélancolie et le charme aussi, et on ne se doutait pas de ressentir à nouveau des pincements de cœurs à la vue de ses jouets que l'on a vu grandir en même temps que nous et auxquels Pixar offre une bien remarquable conclusion.