Je n’avais jusqu’ici jamais été époustouflé par un film d’animation, en images de synthèse, au point de lui décerner la note maximale. Puis vint Toy Story 3. L’ultime volet de ce qui s’apparente à la meilleure trilogie du genre, une véritable pépite délivrée par les studios Pixar, déjà forte de deux excellents films, cultes à souhait. Et que dire si ce n’est que l’équipe de Lee Unkrich, déjà présent sur les précédents opus, s’est ici illustrée de la plus belle des manières en donnant à l’univers de Toy Story une conclusion proprement sublime… parachevant une trame intelligente comme pas deux, et un traitement émouvant à souhait du devenir de ces fameux jouets. L’approfondissement relevé dans le précédent film s’en trouve donc renforcé ici, bien des années séparant les deux intrigues, l’entrée d’Andy à l’université confrontant alors la bande à Woody à un destin des plus troubles : poubelle, grenier… l’abandon est-il une fatalité ? Toy Story 3 repose donc sur un propos fort, très travaillé, mais pas que ; il y a d’abord une séquence d’introduction graphiquement jouissive, et qui donne le ton concernant les prétentions visuelles du long-métrage… à cette ouverture lui succède une réalité des plus nostalgiques, le film nous prenant aux tripes d’entrée de jeu d’une bien belle manière. Bref, passé seulement cinq minutes de visionnage, l’on sait déjà que Toy Story 3 est un tour de force phénoménal, et que le meilleur reste à venir : univers étendu, rebondissements en cascade et références subtiles, tout concourt à compenser un humour en berne, symbole d’une teneur dramatique bel et bien de la partie. A la démonstration visuelle s’ajoute donc une pléiade de péripéties palpitantes, ainsi qu’un antagoniste très bien trouvé pour le coup ; on est donc sous le charme, tandis que l’avenir incertain de ces si attachants jouets nous captive et pas qu’un peu... au bon rythme se couple donc un suspense foutrement efficace, qui va sans discontinuer au gré de scènes (pour ainsi dire) dantesques nous remuer comme il se doit. Puis vint le dénouement final. A trilogie fantastique, conclusion grandiose, et c’est ici parfaitement le cas : s’en est presque bouleversant tant c’est merveilleux, poignant même, on ne pouvait pas espérer meilleure fin pour de tels protagonistes, figures que l’on n’est pas près d’oublier… Woody et Buzz, têtes de file d’un groupe de jouets inoubliables, auront donc marqué comme il se doit bien des générations d’enfants comme de cinéphiles, et gageons que cela n’est pas près de s’arrêter ! Une œuvre d’animation triomphale.