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Nelly M.
94 abonnés
525 critiques
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4,5
Publiée le 4 juin 2016
"Les Egarés", noir et blanc de Francesco Maselli (1943) avec Jean-Pierre Mocky jeune (superbe !). Aujourd'hui, c'est devenu l'équivalent d'une leçon d'histoire. L'intrigue, les profils ébauchés, tout cela laisse imaginer plusieurs directions si jamais le danger se rapproche, ce qui arrive bien évidemment. Un scénario progressif, habile à démontrer que choisir son camp aux moments décisifs en temps de guerre relève seulement des intérêts d'un moment en particulier (jamais sûr qu'on agisse au mieux pour son matricule !). L'issue est double, à la fois implacable et porteuse d'espoir :-). Beaucoup d'échos possibles dans les temps troublés contemporains !
Quel film magnifique ! Je n'avais jamais vu Jean-Pierre Mocky jeune et c'est un régal. Quelles images et paysages somptueux ! Je me suis senti transporté, manipulé en tant que spectateur. J'ai marché de bout en bout. J'ai été frustré quand le montage interrompait brusquement une scène, comme si suggérer était plus puissant parfois que montrer. Le film est évidemment politiquement engagé. Lucia Bosè est magnifique. Quelle belle idée a eu le Reflet Médicis de le ressortir en salles, bravo à la programmation.
Une peinture acide de l’Italie bourgeoise compromise avec le pouvoir mussolinien pendant la guerre. Un film sensible et sans concession qui radiographie une société moribonde à travers le portrait croisé de jeunes gens imbus d’eux-mêmes, presque tchékhoviens dans leur désenchantement permanent. L’un d’eux (fragile et intense Jean-Pierre Mocky) vacille, séduit par une résistante pauvre. Sa révolte, en restant velléitaire, donne à ce très beau film sa couleur tragique.
Une bonne réalisation même si la première partie du film n'apporte pas grand chose, pas assez d'accroche sur les personnages et on ne voit rien se dessiner, par contre la fin vaut le coup d'oeil.
septiemeartetdemi.com - Un film de guerre italien de 1955. Une œuvre exutoire des traumatismes de la guerre parmi tant d'autres, que rien ne démarque du flot constant de ses semblables pendant cette décennie. Elle est d'ailleurs passée inaperçue, pourtant il faut bien être objectif : elle répondait à un besoin d'époque d'exorciser les horreurs encore trop proches dans les mémoires. L'intérêt de ces films s'est perdu dans le temps.
C'est un premier film pour Francesco Maselli qui va droit à l'essentiel, si bien que les aspects artistiques autres que l'exagérément théâtral sont peu montrés : amour, peines physiques ou morales de la guerre, ce sont autant de facettes négligées qui n'ont pas non plus le temps de leur côté puisque le tout dure soixante-quinze petites minutes. Seule la présence d'un Mocky encore inconnu est notable.
Très beau film avec Jean-Pierre Mocky (naturellement bon dans le rôle d'un lamentable fils à Maman) mais surtout la superbe Lucia Bosè, la plus belle actrice italienne d'après guerre qui n'a pas connu tout le succès qu'elle méritait, en partie à cause de son caractère réservé, mais surtout en raison des grandes stars plus extraverties et populaires de la même génération (G Lolobridgida, Cardinale, S Loren, S Mangano), et la grande vedette ophulsienne Isa Miranda, toujours belle mais violente. Le scénario complexe vaut autant par l'histoire d'amour que son ancrage historique en septembre 43 (l'année de Estate Violente, Zurlini 59). Mais la grande richesse du film est sa prise de vue subtile presque toujours en profondeur de champ et sa photographie noir-et-blanc qui saisit les angoissants brouillards de la plaine du Pô, aussi bien que Antonioni dans Le Cri (chef d'oeuvre avec A Valli 57). Mystère de l'édition : pourquoi ce film de 1955 ne sort-il qu'aujourd'hui en France ?