C'est bien connu : pour être efficace, un film d'animation doit d'abord être joli, et, si possible, esthétiquement surprenant. Premier bon point, donc, pour le dernier bébé des studios animation de Sony : il en jette, vraiment, et ce, dès les premières images. Le Château-hôtel éponyme du Comte Dracula, refuge pour monstres persécutés, est de toute beauté, tout comme l'ensemble des décors, des costumes et des personnages.
Les personnages, justement, sont interprétés par une pléiade d'acteurs au taquet (chapeau, le casting) qui leur communiquent une énergie élastique et vraiment communicative, depuis le Comte Dracula himself (Adam Sandler, génial comme à son habitude) jusqu'à sa tendre (et jolie) fille, en passant par tous les monstres de la compagnie : l'oncle Frankenstein, bien sûr, le couple de Loups-Garous, et l'hilarante Momie, qui forment une famille extravagante, drôle et immédiatement attachante.
Tous ces personnages taillés sur mesure nous embarquent très vite dans une histoire au rythme enlevé, où l'on découvre un Dracula étonnant et sympa en père hyper-protecteur qui veut empêcher sa fille chérie de voler de ses propres ailes (de chauve-souris, bien entendu) et d'entrer au contact avec les méchants humains.
Et là, à condition de pardonner le côté forcément téléphoné d'une intrigue pas vraiment originale, le joli conte visuel prend une dimension inattendue : la rencontre de tous ces monstres avec un jeune touriste humain émerveillé et un peu paumé - Johnny- qui s'éprend - évidemment - de la jeune Miss Dracula, donne au film l'occasion d'une variation légère, plaisante, parfois même émouvante, sur la confrontation à la différence et sur la possibilité de son acceptation. Revenant ainsi, finalement, à du Bram Stoker pur jus.
C'est bien connu, c'est dans les vieilles peaux qu'on fait les meilleures soupes. ;)