Ce court métrage (15 mn) raconte la journée d’un gamin de 7 ans, Ousmane, obligé de mendier pour le compte d’un marabout (l’argent est destiné à payer son pèlerinage à La Mecque). L’enfant finit par écrire une lettre au Père Noël (en payant l’écrivain public grâce à l’argent récolté) afin qu’il exhausse les promesses qu’il a faites à ses donateurs. Poétique sans sombrer dans le misérabilisme ou le brûlot tiers-mondiste. Il a eu le prix spécial du jury à Clermont-Ferrand en 2007.
Projeté au Festival des Trois Continents nantais 2013 sous le titre "Dewenetti" (= bonne année en wolof ?). Joliment filmé par le tandem Dyana Gaye (Franco-Sénégalaise) et Rémi Mazet, chef opérateur-scénariste. Un conte qui invite avant Noël, à se pencher sur ceux qui n'ont rien et se consolent avec les croyances qu'on leur a léguées. La morale de fond s'adresse aux enfants ou aux adultes persuadés que l'éducation religieuse console de tous les maux (une brève réflexion et l'on réalise que les prières d'un jour ne sauraient empêcher la faim au ventre le lendemain de Noël, le surlendemain et les jours d'après)... Heureusement, la petite bouille d'Ousmane, qui n'est pas un enfant-soldat mais un échantillon d'enfants des rues de bien des nationalités possibles, invite à prendre conscience que la charité, valeur d'origine bourgeoise, devient la norme quand le Grand Capital broie les pouvoirs publics, les protections sociales, l'aide à l'enfance, avec la barbarie au bout du processus... Les dialogues, la façon de cadrer Dakar sous tous les angles, la verve de l'issue veulent laisser une impression de légèreté. On n'était encore qu'en 2006... Ce court-métrage remplacerait avantageusement la publicité dans les salles !