Qu'est-ce que le sexe? C'est le seul moment plat ou plein où l'on ne créé pas, sauf finalité de pro-création. Et chez Dawn, c'est aussi un moment de destruction, un moment qui ne s'achève non pas dans la plénitude sensorielle, mais dans un désastre sanglant et mortel. Car Dawn est dotée d'un vagin denté. En réponse aux valeurs morales qu'elle défend au début (abstention sexuelle jusqu'au mariage, invitant même à un tabou du maillot de bain), la belle, si parfaite et lissée, se retrouve agressée par un faux prince charmant qui, bien loin de la désirer chastement comme il le prétend, avoue dans un geste de violence abusive qu'il ne s'est pas masturbé depuis le printemps. Première scène tant attendue du film, ce dépucelage si souvent vu dans le cinéma américain prend un tournant comique efficace, gore, et révèle le 'pouvoir' de Dawn. Et c'est là que, d'abord horrifiée, elle se métamorphose en un monstre. Pas au sens propre bien sûr, mais peu à peu, le personnage devient dangereux, redoutable, tout-puissant puisqu'il domine les points sensibles et naturalise la répulsion que suscite la perte du sexe chez l'homme. Tout à fait à reculons de ses pensées premières, de son attitude hautement puritaine, et bien au-delà de son apparence, Dawn devient une 'sex-killer' aussi charmante à l'extérieur que redoutable à l'intérieur, et dans les deux sens du termes. Si l'on regrettera franchement le manque d'audace dans la mise en image de cette fable sur le pouvoir féminin, on savourera l'exactitude d'un scénario aux saveurs irrémédiablement jouissives. Si le film frôle parfois le graveleux, tout du moins dans une scène à la limite justifiable, ou du moins justifiable à la simple échelle du scénario qui la soutient - l'inceste - , il en résulte tout de même une vision intelligente et sans-gêne du sexe, abordé avec consensualité esthétiquement, mais au message clair et frontal. En verrouillant son film de quelques gros symboles de sécurité (l'arbre, la grotte, et bien sûr dès le premi