Jeune, pure, mais pas vraiment insouciante, Dawn (Jess Weixler) milite activement, dans son lycée, au sein d’un groupe prônant la châsteté jusqu’au mariage, jusqu’au jour où, sur le point de succomber au plaisir de la chair, elle découvre que son corps est doté d’une anomalie, disons, originale : son vagin est pourvu de dents ! Et des belles, qui plus est, comme le prouve le sort de ce qu’elles mordent. Certains films ayant eu besoin de situations moins cocasses que celle-ci pour partir dans le délire le plus complet, il semblait ne pas pouvoir en être autrement avec “Teeth”, grâce auquel son réalisateur, Mitchell Lichtenstein, déclare vouloir mordre le film d’horreur en même temps que le puritanisme américain. Ce qu’il fait bien de préciser, tant ceci est loin d’être évident, à l’écran : trop sérieux (mise à part la scène chez le gynécologue, au dénouement attendu, mais néanmoins drôle) voire ennuyeux, le long métrage s’englue, en plus, dans un démagogisme des plus agaçants, en faisant passer un “attention jeune fille, tous les hommes sont des salauds !” en guise de message. Seul John Hensley (Matt dans la série “Nip/Tuck”), en demi-frère dépravé de Dawn, apporte une petite touche rock’n roll à ce film aux crocs tellement limés qu’il finit par nous laisser sur les dents.