Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Flavien Poncet
242 abonnés
1 024 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 10 août 2010
Si le festival de Woodstock eût le droit à son documentaire (et quel film !) en 1970 grâce à Michael Wadleigh, il fallait aussi un documentaire pour le plus grand festival de hard-rock : le Wacken Open Air. Premier long-métrage de Cho Sung-Hyng, «Full Metal Village» (Allemagne, 2006) prend le partie de ne pas se composer comme la trace du festival (comme «Woodstock, 3 Days of Peace and Love») mais comme la remise en contexte d’une manifestation musicale à la réputation extrême. Pendant la première heure, la réalisatrice décrit le quotidien du village par l’échantillon de différents habitants : de deux vieilles dames à un ancien organisateur du festival, d’un couple âgé à deux jeunes filles en passant par un vieil agriculteur. La proximité que Cho entretient avec les habitants est partagée avec les spectateurs. La simplicité des rapports, l’authenticité des personnages réunis avec une musique mineure mais efficace forme la franchise majeure de l’œuvre. Les plans frontaux, fréquemment contemplatifs, délivre l’espace de Wacken comme un merveilleux espace vert où survient la noirceur gothique du festival comme un contrepoint vivifiant. C’est lors de la dernière demi-heure que les villageois, devenus coutumiers, s’attèlent au bon déroulement de l’important festival. La transition est parfaitement opérée. Les habitants relient la première intrigue, celle du village Wacken, à la seconde, celle du festival Wacken. Ainsi s’achève «Full Metal Village» sur des concerts bruts, sur des sons explosifs. La docilité usuelle de la première partie se métamorphose en comportement abrupt. Sans aucune sentence moral sur l’impact du festival dans le village, Cho Sung-Hyung se contente avec sobriété et respect de témoigner, non pas seulement du Wacken Open Air mais de son contexte, de ce qu’il y avait avant, là où il naît et de ce qui lui survit. Cette plaine abondante d’humains et de détritus qui ouvre et clos le film en est la belle image.