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Jean-François S
55 abonnés
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4,0
Publiée le 4 février 2009
Douze ans après "L'état des choses", Wenders improvise cette suite qui au départ ne devait être qu'un documentaire sur la ville de Lisbonne. Mais Wenders le transforme en film en reprenant le personnage du cinéaste de Friedrich Monroe qui cherchait son producteur dans "L'état des choses". Cette fois c'est lui qui est recherché par son ingénieur du son. Ce film est pour Wenders un retour aux sources: il reprend son acteur fétiche de ses début, Rüdiger Vogler, mais il rend aussi hommage aux pioniers du cinéma muet. Le personnage de Friedrich perdu dans un monde moderne où l'image est trucquée à la télévision, dans la publicité et au cinéma, cherche à retrouver l'esprit créatif d'une image sans artifice. Pour ce film Wenders s'amusa a sortir d'antiques caméra à manivelle pour filmer le film de Friedrich. D'ailleurs Wenders s'amuse beaucoup dans ce film qui doit être le plus drôle de sa carrière, Rüdiger Vogler y multiplie les références comiques au cinéma burlesque par des gags visuels qui allègent avec bonheur le film. Enfin impossible de passer sous silence la magnifique musique de Madredeus dont le film sera un tremplin pour une carrière internationale.
Retrouvant Lisbonne, où il avait déjà tourné «L'état des choses» et son comédien fétiche Rüdiger Vogler, Wim Wenders compose une belle variation sur l'errance, la quête de soi et l'avenir du cinéma !
Wenders laisse cette fois le soin de philosopher à ses personnages, passant par le second degré plutôt que de faire une oeuvre qui parle par elle-même. On a de la sorte moins l'impression que c'est le dialoguiste qui parle et que le dialoguiste est Wenders. Il y a là un peu d'humilité, peut-être, mais pourtant ça n'en est pas moins une oeuvre engagée où il se plaint, ouvertement et sans complexe d'être reconnu chez ses protagonistes, de la commercialisation galopante du cinéma. Il déplore que les images ne racontent plus d'histoires, et il évoque ses regrets dans un style quasi-tout public et comique. Presque autant un auto-documentaire qu'une énième tentative de se moquer des langues du monde ou encore qu'un film, mais juste parfait tout de même, parce que l'innocence est le meilleur moyen de convaincre de sa foi en une chose, et la sienne dans le cinéma est frappante.
Il me faudra voir d'autres films de Wim Wenders pour juger le travail de ce cinéaste que l'on m'a décrit comme "un des plus grands réalisateurs contemporains". Si la mise en scène est bonne et que la réflexion sur les images filmées est intéressante, le film s'enlise notamment peut-être au cruel manque d'inspiration scénaristique. L'ensemble s'avère mou et lent. Dommage.
A voir avant un voyage à Lisbonne ou pour les admirateurs de Wim Wenders. Le film mêle réflexions sur la création cinématographique et vues de Lisbonne. A cela s'ajoute un début de romance amoureuse et des preuves d'amitiés. Ok. Mais c'est beaucoup trop lent et ennuyeux.