Nouvelle adaptation de Lucky Luke en film, après celle de Terence Hill qui commençait à dater. Et bien si la version Hill était certes très audacieuse mais au bout du compte assez intéressante par sa manière d’envisager le personnage, cette version est visuellement plus proche, mais ça s’arrête là !
Perso James Huth je n’en doute pas est sympathique quand il s’attaque à Brice de Nice (encore que), mais confronter son univers à celui de Lucky Luke c’était le massacre quasi-assuré.
Je commencerai par les bons points, car oui, tout n’est pas haïssable comme dans les Daltons. Déjà je note la présence de quelques bons acteurs qui surnagent. Daniel Prévost garde son honneur en antagoniste principal. Sylvie Testud surprend plutôt agréablement en Calamity Jane, rôle dans lequel on ne l’attendait pas, et qu’elle porte assez bien.
Autre bon point, les quelques références intéressantes à la Bd, en ayant conservé des proximités avec celle-ci, tant dans les incontournables (duel avec l’ombre) que dans les aspects plus subtils (et peut-être que le fait que Testud et Prévost s’en sorte le mieux c’est peut-être aussi que leurs personnages correspondent le mieux à l’écriture de la Bd).
Je garderai quelques décors (pour le final par exemple), qui n’évitent cependant pas toujours le tape-à-l’œil, et parfois à l’inverse, l’impression fauché.
Voilà, pour le reste c’est globalement mauvais. Dujardin se loupe plus que certainement dans la peau du héros. Il nous campe un OSS 117 ici, pas un Lucky Luke pour lequel il n’a pas su créer un vrai personnage crédible. Du point de vue du costume ça va, mais après c’est malheureusement pas bon. A part ceux que j’ai mentionné en ouverture, les autres interprètes ne sont pas en reste dans le n’importe quoi, et bien sûr Michael Youn, qui, comme souvent, cabotine de façon outrancière.
Deuxième mauvais point, l’humour. Le film distille un humour très lourd (à l’inverse d’ailleurs de la Bd qui joue pas tellement sur les gros gags), qui se disperse totalement. Le coup de « l’apatche » par exemple, ça sent le bon mot inventer sur le tournage et glissé dans le film en se disant que c’est un bon anachronisme mais qui tombe comme un cheveu sur la soupe. Pareil pour l’ouverture du film à la tonalité sérieuse pas du tout raccord avec le reste du film. Bref, il y a un souci dans l’humour, qui révèle plus simplement un souci dans l’histoire, laquelle propose un scénario prétexte très agaçant.
Visuellement comme pour les Daltons on se retrouve avec un film criard, tonitruant, gesticulant, mais pas du tout plaisant. Ça ressemble à un produit de grande consommation sans âme, à l’instar d’énormément de comédies similaires. Ça déferle, c’est ultra-nerveux (comme James Huth affectionne ses films d’ailleurs), mais ça sent trop l’esbroufe. On ne sent pas le soin des plans, l’attention portée à la mise en scène des gags, et ça sent presque toujours la facilité, le détournement qu’on voit venir à des kilomètres à la ronde.
Quant à la musique la chanson principale est d’un désagréable rare !
En clair Lucky Luke c’est comme les Daltons, en moins pire ! Mais c’est très proche. Le métrage distille la même impression de grosse machine bruyante, rapide, mais mince comme du papier zig-zag quand on gratte le vernis tapageur. Dommage, et surtout dommage que le film n’est pas même pu compter sur un Dujardin en forme. 1.5.