Tout commence avec la fameuse rengaine d’introduction (“C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de 50 étages (...) jusqu’ici tout va bien (...) mais l’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage”). Puis on est immédiatement mis dans l’ambiance, sans préambule, on débarque dans une cité, après une nuit d’émeutes au cours de laquelle un jeune de la cité a été passé à tabac et est entre la vie et la mort, un policier a aussi perdu son arme au cours de la nuit. On suit la journée de 3 amis : Vincent, Hubert et Saïd. Chacun survit comme il peut dans la cité, avec ses espoirs et ses illusions. J’avoue avoir mis une vingtaine de minutes à être embarquée avec les protagonistes, car on arrive dans le film brutalement, mais c’est justement ce qui fait sa force au final.
Il y a de l’humour avec Saïd qui collectionne les gaffes et les petites embrouilles. Le personnage d’Hubert est lui, très touchant, il est calme, réfléchi, respecté et aimerait quitter cet endroit pour s’en sortir, mais pour le moment, pour aider sa famille il trempe dans des petits trafics. Et puis, il y a Vincent, le plus souvent agressif, il aimerait devenir quelqu’un, un dur, qu’on respecterait.
En attendant, ils sont tous dans la même galère et partagent, avec la police, cette haine réciproque.
Les images qu’on voit sont parfois très dures, elles traduisent pourtant une réalité, même aujourd’hui encore. 25 ans après, l’histoire est toujours d’actualité. La violence et le quotidien de ces jeunes sont mis en évidence par une façon de filmer brutale, mais malgré tout très esthétique.
C’est un film marquant, touchant, qui fait réfléchir sur la façon dont la haine des uns alimente celle des autres, même pour ceux qui ont la meilleure volonté du monde.