Il s'agit, avec Yella, de la troisième collaboration entre le réalisateur Christian Petzold et de la comédienne Nina Hoss après Wolfburg et Jerichow. Une véritable amitié est née entre eux : " Nina et moi partageons la même conception du travail d'acteur. Travailler, aller au coeur des choses, ne pas se laisser distraire, savourer les impasses et les surmonter. Depuis notre premier film, Nina est devenue plus cohérente et plus forte. Plus radicale. ".
Pour son rôle dans Yella de Christian Petzold, Nina Hoss s'est vu remettre l'ours d'argent de la meilleure interpretation féminine de l'édition 2007 de la berlinale.
Comme dans son précédent film Fantômes (2003), il est de nouveau question de fantômes dans Yella. Les deux films s'averent pourtant très différent. Caractérisé par son atmosphère éthérée Fantômes nous présentait un conflit en huis clos entre les deux protagonistes alors que dans Yella l'héroine semble défier le monde entier à ciel ouvert : " Ce dont parle Yella, c'est d'une personne qui vient d'une ville fantôme comme celle-ci et qui veut entrer dans la vie, mais qui emporte partout avec elle ses fantômes. ".
Egalement scénariste de Yella, le réalisateur Christian Petzold s'est inspiré d'un classique meconnu du cinéma fantastique américain, Carnival of Souls de Herk Harvey sorti en 1962.
Christian Petzold ne cache pas son l'influence du cinéaste français Jean Renoir dans son travail : " Dans mon travail, j'attache beaucoup d'importance à ce que Jean Renoir appelle la " répétition à l'italienne ", méthode qu'il utilise pour préparer un film avec ses acteurs, et qui va au-delà de la méthode américaine de " cold readings ". Vous videz votre esprit. Vous lisez, vous ne jouez pas. Vous réfléchissez, explorez et analysez le texte, mais vous ne jouez pas. "