Avis : Rabbit Hole - Page 4

Réalisateur de l'excellent et débridé Shortbus, John Cameron Mitchell revient avec un film singulier et poignant, un mélodrame sobre mais lumineux sur le deuil d'un enfant. Sujet casse gueule mais en refusant d'en faire trois tones dans le pathos, Cameron Mitchell filme la détresse d'un couple au bord de la crise de nerf. Nicole Kidman n'a pas été aussi bonne actrice depuis Eyes Wide Shut et Portrait de femme, elle est exceptionnelle dans ce rôle de mère meurtrie et sa performance aurait bien pu lui valoir un oscar. Par petites touches, l'émotion apparaît imprégnant l'atmosphère bourgeois du cadre. Comme les dépravés de Shortbus, les parents de Rabbit hole sont des êtres marginaux, incompris qui ne suivent pas les règles établies. Cette nuance dans le traitement des caractères est l'un des points forts du réalisateur qui cherche à capter l'émotion sans la surligner, même s'il reste la présence d'une musique mélancolique, inévitable dans ce genre de film, Rabbit hole a le mérite d'être aussi un grand film sur le couple. Beau et parfois ambigu, Rabbit hole mérite d'être découvert même s'il se situe à mille lieues des délire lubriques de Shortbus. Un autre facette de John Cameron Mitchell.

Rabbit Hole est drame vécu par un couple, huit après la perte leur enfant, fait face à cette terrible épreuve. Ce beau et sobre film où on est constamment surpris, bousculé, ému. Très bon face à face avec Nicole Kidman et Aaron Eckhart qui forme un couple admirable et attachant.

Un thème difficile à traiter et à mettre en scène. Pour ce film, c'est plutôt bon même si je suis déçu par Aaron Eckhart alors que Nicole Kidman est éblouissante. Le scénario manque, je trouve, de violence, de force. Visuellement et musicalement, c'est très beau !!

John Cameron Mitchell s'éloigne de ses fantaisies délurées pour s'attaquer à un sujet difficile. Adapté d'une pièce de théâtre, le scénario ne cède jamais à la facilité: pas de dramaturgie tragique, de crises d'hystérie, de douleur outrancière. C'est une histoire étonnamment lumineuse qui nous est racontée. Ce couple souffre bien sûr, mais tente de redresser la tête, quitte à le faire chacun de son côté. Une étonnante tonalité optimiste où le pardon est possible. Ce qui est plus difficile c'est accepter la fatalité, continuer sa vie avec la douleur sans culpabiliser de vouloir se relever. C'est triste mais sans sombrer dans un sentimentalisme miséreux. C'est émouvant, humain, et subtile. Et Nicole Kidman, Aaron Eckhart et tous les autres acteurs éclairent leur drame avec une émotion pleine d'espoir. Un très beau film.

On ne peut être que touchés par cette histoire et ce couple essayant de survivre tant bien que mal au décès de leur jeune enfant. Il n'y a que les personnes qui ont dû faire face à cela pour comprendre ce que ce film veut vraiment faire comprendre. Mais John Cameron a aussi réussi à toucher les autres, ceux qui n'ont pas vécu une tragédie de la sorte. On ne peut qu'admirer le courage et la droiture de ces deux personnages qui tentent, chacun de leur manière, de faire face à cette perte dramatique. D'émotion en émotion, "Rabbit Hole" nous transporte dans une spirale dramatique qui est loin d'être ennuyeuse et dans laquelle on doit aussi affronter le malheur de ce couple. A noter cependant le décalage entre le jeu d'Aaron Eckhart et celui de Nicole Kidman. L'Australo-américaine a toujours un petit train de retard même s'il faut avouer que dans ce film, elle est assez touchante !

Sur un sujet délicat, le deuil de parents ayant perdu un jeune enfant quelques mois plus tôt, on nous présente ici leur lente et douloureuse reconstruction. C'est traité avec pudeur, ce n'est pas larmoyant, mais l'émotion est bien présente. Les scènes entre la mère, Becca (Nicole Hidman, parfaite), et l'involontaire jeune chauffard repentant, Jason (Miles Teller, excellent), sont très intenses. Tous les autres acteurs sont très bons également. Le film s'achève sur une note positive, une vie davantage tournée vers avenir, mais sans oublier le passé.

17/20: Énorme coup de cœur pour ce film indépendant malheureusement mal distribué à travers le monde et qui va encore passer à la trappe chez nous. Passons... Sur un sujet si épineux (comment faire le deuil de son enfant?) il était quasiment impossible de ne pas tomber dans le mélo nihiliste. Au lieu de cela, John Cameron Mitchell livre une œuvre forte, assez chargée en émotion pour que le spectateur puisse partager la tragédie que vie ce couple mais avec un optimisme et un humour noir assez inattendue pour donner une délivrance à tout cela. Le final est déchirant de réalisme et de sobriété ne tombant ni dans le pathos ni dans le happy end facile. Reste les acteurs qui portent de bout en bout sans aucune fausse note le poids de ce film exigent. Mention à Nicole Kidman, incroyable dans sa prestation.

C'est un film triste, langoureux, pénible aussi parce qu'il dérange. Même si les psy reconnaissent une certaine attirance morbide que certains peuvent éprouver pour le responsable de la mort d'un proche (sorte de communion dans le pardon), ca reste pénible, n'eut été l'excellent jeu des deux acteurs et la beauté parfaite et sublime de Kidman.
Ce n'est pas un film marrant et donc, si un peu déprimé, préférer voir Jim Carrey.

Gérer un décès , c'est très difficile ...mais quand il s'agit de son propre enfant , je crois que c'est impossible .
Nicole Kidman nous livre ici une interprétation très touchante .
C'est un très beau film .

A priori, ce film annonçait quelque chose de bon rien que dans son synopsis: un couple qui perd tragiquement son fils de 4 ans dans un accident, la femme qui se rapproche du garçon qui en est responsable et le mari qui tente de se reconstruire à part. Oui mais voilà.... le film n'est pas à la hauteur de mes espérances et reste dans le larmoyant caricatural de cette tragédie. Du coup, le scénario nous laisse de marbre et plong petit à petit dans une histoire convenue d'avance qui ne parvient pas franchement à toucher le spectateur.
La seule touche touchante du film est la jolie Nicole Kidman qui nous livre un jeu sincère dans son rôle de mère endeuillée ainsi que son étrange relation avec le jeune homme responsable du décès de son jeune fils. Le reste n'est pas assez creusé, trop surperficiel pour nous faire acrocher à chacun des personnages. Dommage, avec plus de pudeur et d'émotion, ce film aurait pû avoir un véritable attrait à la mélancolie.

Un drame traitant d'un sujet délicat : la perte d'un enfant. Le film est d'une grande sobriété et a le mérite de ne pas sombrer dans le pathos le plus complet. Les acteurs sont excellents surtout Nicole Kidman touchante et toute en retenue. Un film sur la mort, la culpabilité et la reconstruction après la perte d'un être cher. Dommage que le début soit un peu poussif mais dans l'ensemble c'est une réussite.

Le premier sentiment qui prime, c'est l'énervement, et l'envie de gifler Nicole, insupportable. C'est donc que le film fait son effet me direz vous ? Et bien pas forcément, car voyez-vous, le parti pris de son personnage est assez risqué. J'écris ici sans doute la critique la moins objective que vous ayez pu lire de moi. La façon de penser de Kidman dans ce film est à des années lumières de la mienne, du moins dans les 20 premières minutes. Très difficile alors de s'associer aux personnages quand ils provoquent aussi peu d'empathie. Aaron, lui, est plus intéressant, et évolue en sens inverse de Kidman : il apparaît comme un ange au départ et s'assombrit au fur et à mesure. La fin est originale car d'habitude jamais traitée (ce genre de films finit normalement par un drame). Bon point donc pour le scénario. Par contre, niveau mise en scène, on est à des années lumières d'un Noces Rebelles... Et c'est fort dommage, car on s'ennuie parfois et une brillante mise en scène aurait pu faire de cette œuvre un film marquant de l'année.

Un sujet propice à tous les excès mélodramatiques que John Cameron Mitchell aborde avec finesse, intelligence, ainsi qu'une vraie empathie pour ses personnages qu'il parvient à communiquer au spectateur. On est heureux de voir la toujours parfaite Nicole Kidman retrouver un vrai rôle. Aaron Eckhart est également très crédible.

Visuellement le film est plaisant, avec une bonne mise en scène et une jolie photographie. Les acteurs sont très bons (Nicole Kidman est comme toujours resplendissante, elle nous livre une bonne interprétation). Après j'ai malheureusement pas accroché au scénario, ça se laisse facilement regarder, mais il y a pas vraiment de grosse surprise. Le dénouement ne m'a pas emballé ! Mais ça reste à voir pour les acteurs !

Alors que le synopsis de ce film laissait présager un pathos tire-larmes, se fut une agréable surprise de découvrir une splendide réflexion sur le deuil parental. John Cameron Mitchell, qui nous avait habitué avec ses films précédents à son militantisme gay, met en scène avec une sobriété impressionnante le drame de ce couple qui vit différemment la perte de leur jeune fils et nous le fait partager grâce à un subtil jeu de gros plans et aux interprétations exceptionnelles de Aaron Eckhart et de Nicole Kidman, deux acteurs dont les derniers films furent particulièrement décevants. Ce travail sur le deuil est également réussi grâce au travail sur les conséquences et les rapports conflictuels au sein de la famille suite à la tragédie qui nous fait véritablement méditer sur sa réaction dans une telle situation (le rapport au deuil étant réellement différent chez chacun) et c'est là que l'on ne peut retenir ses larmes.