Le scénario signé de Sean Ellis est un jeu de miroirs qui, au premier abord, ne semblent avoir que peu à refléter, ou alors qui n’ait déjà été exploité. Pourtant Ellis parvient à suffisamment décomplexer son scénario, au moyen notamment de références appuyées aux plus grands maitres du suspense de l’histoire du cinéma (Hitchcock, Amenabar, Kubrick, De Palma, Argento,…), pour réduire au maximum l’impression de déjà-vu et de clichés. Non exempt de lieux communs ou de situations attendues, dans THE BROKEN, Sean Ellis pèche par ambition autant que par admiration pour le cinéma. Cela dit, il serait bien hypocrite de reprocher ses maladresses à quelqu’un qui, tel un ami, nous offre une telle complicité. Au final, son scénario ne fonctionne pas trop mal, il tient bien sur la durée, particulièrement avec une fin ambiguë qui réinvite le spectateur à y regarder de plus près la prochaine fois. C’est sans compter sur son sens plastique impeccable et sans égal, presque magique, avec lequel il nous avait déjà éblouis avec "Cashback", créant cette fois pour THE BROKEN une ambiance frigorifiée, à la photographie d’un sombre éclatant. Du côté des acteurs, dommage que Melvil Poupaud apparaissent comme le simple acteur français exporté lorsqu’il s’agit d’un rôle d’envergure après ses petites parties de plaisir où il n’avait pas à se prendre au sérieux comme "Broken English" ou "Speed Racer". THE BROKEN, sans la réflexion sur les apparences et la perception visuelle, ainsi que la beauté plastique, n’est réduit qu’à un divertissement fantastique sans trop de surprise, tout de même un brin décevant.