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    Le Chaos
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    11 critiques spectateurs

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    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    124 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 juillet 2019
    S’il y a bien un problème à regarder les films par thématique, c’est que sous couvert de s’ouvrir à tout, on s’offre aux visions étroites de chaque milieu. Et les problèmes du monde arabe sont supposément bien connus au cinéma. D’ailleurs, la France finance le chaos. Enfin, Le Chaos. Et ça fait du bien, pour une fois, de voir tant de professionalisme misé sur une histoire multi-facettes du côté égyptien.

    Tout commence sur une émeute, une expression populaire de rage que les réalisateurs ont tôt fait de faire converger sur un personnage, Hatem, une sorte de guignol policier insituable qui a toutes les tares. Toute la ville le souffre et profite de ses services payés en dessus-de-table (car il n’est même plus besoin de se cacher). Il danse d’un pied, comique, sur l’autre, dramatique, au point d’en être crispant, et c’est d’autant plus troublant de le voir sous des airs charmeurs ensuite, lui dont le chantage n’avait pas séduit la femme qui est l’objet de ses œillades.

    Et si la conclusion de cette romance unilatérale ne fait aucun doute dès le départ, elle a le mérite de la force et tire son jeu du machiavélisme signé Khaled Saleh. Ce surréalisme d’une méchanceté à la fois horripilante et ridiculisée est un atout mais désempare allègrement. Il faut s’accrocher aux personnages formidablement ancrés dans leur environnement, armés jusqu’aux dents de leur caractère et puissants jusque dans leurs faiblesses.

    Ce n’est pas une Égypte geignarde qui nous est donnée à voir. Elle se plaint d’ailleurs si peu qu’elle n’hésite pas à employer des trucs techniques atroces (que ce soit la moto sur fond défilant qui jure énormément, où les pistolets qui ne sont même pas orientés sur la poche de faux sang au moment de la détonation).

    C’est une Égypte qui parle, qui vit quoique corrompue, et qui hurle dans un chaos doux à qui veut l’entendre que cette affliction n’est pas elle, qu’elle en souffre en fait. Évitant de nous asséner le fait, l’histoire tourne un peu autour du pot, prenant souvent des airs d’énumération avant de trouver ses marques. On ne sait pas dire si on a vu du Dino Risi ultra-méridional ou du cinéma arabe importé en France.

    Entre la parodie de l’état policier et le juste couple formé sans faste, il y a comme une acceptation de la chose pour ce qu’elle est sans enrobage ni résignation. On ne se repose pas sur les lauriers d’un méchant complet, ni sur des interactions vivantes, pas plus que sur un commissariat peut-être un tantinet moins convaincant dans l’inquiétude qui sourdre de ses coins crasseux. Et l’on délivre une fin évidente sans imposer l’émotion forte ; la continuité méritante d’une humeur complexe, parfaitement métaphorisée par la fumée d’encens libérée par une tentative de sortilège : « si ça ne fait rien, ça enlèvera au moins l’odeur de cuisine ! ».

    septiemeartetdemi.com
    velocio
    velocio

    1 321 abonnés 3 153 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 octobre 2010
    J'aime bien les films manichéens, dans lesquels les méchants sont vraiment méchants et punis, les gentils vraiment gentils et récompensés. J'ai été servi. On ne s'ennuie jamais dans ce film !
    Parkko
    Parkko

    162 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 4 septembre 2010
    Au bout de 15 minutes j'en avais déjà marre, c'est dire à quel point les 2h ont été éprouvantes. Oui, éprouvantes, le mot est choisi avec soin, car non seulement c'est inintéressant, mais en plus c'est globalement mal filmé... !
    L'idée de base était pourtant pas mal, mais le tout devient extrêmement caricatural et pénible. Le policier est - du moins je l'espère - un stéréotype animé... La mise en scène ne parvient pas à rattraper le film, au contraire même, tellement certaines scènes sont ratées.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 096 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 août 2010
    Film qui commençait pas trop mal j'ai trouvé avec la rivalité amoureuse, puis Chahine parle de ce qui l'intéresse vraiment, la politique, ouais mais une fois n'est pas coutume l'intrigue politique m'a ennuyé alors que l'histoire amoureuse seule aurait pu donner un film certes classique mais nettement plus intéressant. Après la mise en scène est très inégale, par moment les plans sur les visages (notamment sur les jeunes filles) très simples et épurés sont beaux, mais après le reste c'est assez brouillon, sans réelle idée de mise en scène j'ai l'impression. Le film n'est pas fondamentalement mauvais, il lui manque quelque chose, parce qu'à force de vouloir parler de tout et de rien à la fois et bien on se perd. De plus ça m'a fortement rappelé Gare Centrale, l'autre Chahine que j'avais vu, avec le même genre de personnages, l'intrigue politique en plus. Par contre, c'est pas faute à Chahine, mais les dialogues vont à une vitesse rare du coup pour capter tout ce qui défile dans les sous titres, bon courage (je tiens à le signaler, parce que c'est la première fois que j'ai un problème comme ça).
    stebbins
    stebbins

    507 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 août 2008
    Le Chaos est une oeuvre passionnante et sensible, riche en lyrisme ( peut-être un peu trop d'ailleurs, mais passons...). Youssef Chahine s'interroge sur la situation de l'Etat égyptien avec intelligence en prenant comme canevas de départ une histoire d'amour contrariée par le contexte politique de son pays. Sous des dehors manichéens, Le Chaos s'avère plus nuancé qu'il n'y paraît ( jusqu'à en devenir extrêmement dérangeant : je fais bien entendu allusion à la scène du viol...). Le personnage d'Hatem, être purement haïssable, n'est en aucun cas excusable. On peut toutefois chercher à comprendre ses méfaits : sa jouissance du pouvoir et son mépris du genre humain ne sont-ils pas influencés par la politique égyptienne ? En cela, le film de Youssef Chahine est tout à fait lucide. Le cinéaste ne ment pas. A mon avis, cette séquence du viol et les choix de mise en scène inhérents à celle-ci n'ont rien de complaisant : Hatem agit comme un monstre, mais c'est un être humain ( un homme peut pourtant devenir détestable en fonction de son vécu : ici, la jalousie et la haine provoquent cette méchanceté ). Bref, Le Chaos est magnifique et bien moins arbitraire qu'il n'y paraît. A voir absolument...
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 11 mars 2008
    Le réalisateur egyptien engagé delivre sa critique du pouvoir en employant les moyens desuets d'un melodrame peu subtilo, dont le côte kitsch est digne des films de Bollywood. D'une candeur deconcertante au début, le film bascule vers une violence radical heritée du cinema sovietique.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 3 février 2008
    Un trés beau film qui vaut essentiellement pour sa peinture sociale d' un quartier du Caire .Le scenario tient la route sans grande surprise ; les relations homme / femme toutes les frustrations liées aux traditions sont magnifiquement rendues . Une realisation qui fait parfois penser à des films de Bollywood .
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 20 juillet 2008
    J'ai ete enchantée par ce film et les 3 personnes qui m'accompagnaient aussi!
    C'est vrai qu'il est dommage qu'il soit si peu diffusé mais c'est un film à ne pas rater.
    Il est rare de trouver dans un film à la fois du duvertissement et à la fois un vrai propos, une vraie prise de risque, une vraie réflexion sur l'état de l'Egypte de nos jours.
    Et puis quel folklore, un grand film populaire!
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    242 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 12 décembre 2007
    La volonté de Youssef Chahine et de Khaled Youssef dans «Heya Fawda» (Egypte-France, 2007) est de faire état de la corruption du système policier égyptien. A l’autonomie des écoles bafouée, à la police violente et corrompue s’opposent une justice droite et une éducation résistante. Or Chahine et Youssef opèrent un curieux alliage entre une esthétique affriolante voire aguicheuse et une violence saillante. Beaux corps, beaux décors, mouvements de grue et travellings qui ne cessent d’esthétiser ce qui est pourtant promis comme un constat vrai de l’Egypte par des extraits d’émeutes en introduction. C’est ainsi tout le long du film, une étrange teneur entre l’envie vivace de dénoncer la corruption et la nécessité commerciale de plaire aux spectateurs. L’idylle prévisible entre les deux protagonistes parfaits finit de confirmer l’assujettissement du film au cinéma commercial. Le respect des codes commerciaux n’est toutefois pas une enfreinte trop grave aux dénonciations virulentes. Ceci ne suffit pas à «Heya Fawda» d’être un film vil. C’est lorsqu’intervient la scène du viol, quand la police malfaisante salie l’éducation naïve, que le film atteint le comble de l’horreur. Haten, policier improbe et soi-disant figure du Mal, suant et larmoyant se repent du viol qu’il vient de commettre face au corps tyrannisé de Nour, la jeune éducatrice et fantasme du policier. Chahine et Youssef décident d’embellir l’instant par un travelling atténuant et une musique délicate en l’occurrence affreuse, de telle manière que le violeur en devient apitoyant. L’invraisemblable choix esthétique des cinéastes, pour l’exemple d’atténuer la violence de la Police, est en total désaccord avec l’ambition du film. Chahine âgé, il n’a pas suffi de Youssef pour rehausser «Heya Fawda» qui est un véritable chaos. La volonté de figurer l’image d’un pays qui ne veut pas se voir évoluer ne subvient pas à la monstrueuse réalisation, visuelle tant que sonore.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 11 décembre 2007
    Très bon film, utilisant les codes du cinéma populaire, pour dénoncer avec efficacité et énergie (l'énergie de la colère?) les tares de la société égyptienne... et d'autres sociétés aussi.
    ferdinand
    ferdinand

    14 abonnés 452 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 décembre 2007
    Ce film de Youssef Chahine (81 ans) mérite plus que l'indiférence des directeurs de salle (3 à Paris) ou des internautes-spectateurs . L'histoire racontée par le film est constamment intéressante, voire surprenante vu le poids de la censure. Un flic véreux et libidineux, un couple d'amoureux, un quartier populaire du Caire, des intégristes, etc. Ce film est plein d'éléments tous dignes d'intérêt, et même si ce n'est sans doute pas le meilleur de son auteur qui, malade, en a partagé la réalisation, ce n'est pas rien et mérite absolument d'être vu !
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