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Un visiteur
4,0
Publiée le 19 novembre 2014
J'en reviens toujours pas, après avoir vu ce film et même pendant, je me suis levé pour danser et chanter en même temps avec Chadwick Boseman. Le film est bien fait même si il y a eu un ou deux flashbacks que je n'ai pas compris, mais l'énergie qu'il dégage, l'engagement avec lequel Chadwick Boseman joue est juste un réel plaisir. J'ai adoré chanter te danser avec lui. James Brown lui-même peut-être fier de ce biopic!!
Affublé d’une prothèse buccale proéminente, Chadwick Boseman se livre à une performance de mimétisme nerveuse qui donne réellement l’impression de voir ressusciter sous nos yeux le parrain de la soul. Le parcours de James Brown est un prétexte parfait pour permettre à Tate Taylor de poursuivre la thématique de l’intégration des afro-américains dans les années 60 déjà au centre de son très édulcoré La couleur des sentiments. A l’instar du précédent film, Get on up passe complétement à côté du délicat aspect social du problème pour se focaliser sur une histoire guillerette politiquement correcte. L’implication de James Brown aux cotés des branches les plus radicales de la lutte pour les droits civiques et ses problèmes d’addiction à la drogue ne sont ainsi que vaguement évoqués, tandis que la dureté de sa relation dominatrice vis-à-vis de Bobby Byrd n’est réduit qu’à une amitié vacharde. De la même façon, la révolution culturelle qu’a représenté l’ouverture qu’a permis James Brown du marché de la funk au public blanc est complètement occultée. Le film est tout de même loin d’être une hagiographie idiote puisque le nombrilisme outrancier de "Mister Dynamite" en fait, par moments, un personnage antipathique même si son talent, sa détermination, son charisme ou encore son sens des affaires ne sont à aucun moment remis en question dans le film. S’il est, sur le fond très académique et tempéré, sur la forme, Get on up se démarque des biopics classiques par un abandon de toute linéarité dans sa construction, un processus qui peut, par moment, rendre difficile de se retrouver dans la chronologie de plusieurs événements mais apporte un bon rythme au récit et une cohérence certaine à la compréhension de ce personnage complexe. L’usage à plusieurs reprises de cet effet de mise en scène à la mode qu’est de s’adresser face caméra apparait, quant à lui, comme une facilité narrative évidente. Grâce à la qualité des reconstitutions des différentes époques, à son casting, visiblement très impliqué dans l’hommage qu’a voulu rendre Mick Jagger à son ancien ami (la scène de leur première rencontre est d’ailleurs un des meilleurs moments du film), mais surtout grâce à la bande originale qui reprend les meilleurs morceaux de son héros, les 2h20 de cette biographie passent finalement assez vite.