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Un visiteur
1,0
Publiée le 8 janvier 2007
Ce n'est pas très élégant de profiter du charisme de Cüneyt Arkin et sa connotation nanarde pour monter un effet d'annonce et une affiche alléchante. Eh oui, en salles ça se résume à un space opera à des années turque lumières du nanard, en plein milieu d'un système navet solaire bien connu, d'abord le road movie stellaire suivie d'une histoire mièvrissime d'amour, prétexte au fils caché de Christian Clavier et de Michael Youn pour faire un numéro d'acteur correct (et donc inintéressant compte tenu du numéro interprété par l'oeuvre dont ce film se prétend la suite). La maîtrise, la linéarité et l'absence d'originalité de l'ensemble, auxquels s'ajoute un pauvre message patriotique (de Mehmet II à Galatasaray, c'est clair que l'Empire Ottoman s'est réduit comme peau de chagrin) font de TSW2 une piètre oeuvre, qui non seulement n'a rien à voir avec la folie et la spontanéité de TSW1, mais en plus a complètement misé sur ce dernier pour attirer le chaland en salles, plutôt que de jouer sur des qualités forcément réduites, mais qui auraient pu être authentiques.
Attention au piège ! Ce film n'est en aucun cas comparable au chef d'uvre nanar qu'est Turkish Starwars, premier du nom. La fresque intergalactique fauchée et défiant toutes les lois de la grammaire et du bon goût cinématographiques, hilarante parce que sérieuse comme le pape, fait ici place à une grosse comédie pleine de fric et parfaitement consciente de sa condition. L'homme qui sauva le monde : le retour ne rappelle guère l'héritage de son glorieux aîné que dans le titre, quelques décors en extérieur et, bien évidemment, la présence - hélas anecdotique en durée - de la gigastar Cüneyt Arkin. En outre, alors que l'original s'impose comme une oeuvre universelle (en Turquie, en France comme aux Etats-Unis, l'accueil et la compréhension du film sont les mêmes), sa pseudo-suite pâtit salement des décalages culturels : il y a bien une poignée de gags marrants - notamment sur l'intégration de la Turquie à l'Union européenne, mais la plupart des ressorts comiques se révèlent assez indigestes ou apparaissent comme bien obscurs. On passe donc la majeure partie du film circonspect devant les gesticulations d'un Christian Clavier local, attendant d'un oeil inquiet la prochaine apparition du père Cüneyt qui, s'il a pris son petit coup de vieux, n'en garde pas moins un charisme intact. En fin de compte, le meilleur moment de la séance aura été la bande-annonce du premier Turkish Starwars précédant le film, et laissant fantasmer sur une prochaine sortie en salles. D'un point de vue légal, ça me paraît peu probable, eu égard aux nombreux bras d'honneurs faits au principe même du droit d'auteur, mais on peut toujours rêver.