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aldelannoy
39 abonnés
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2,0
Publiée le 16 janvier 2019
La distribution n'est pas idéale. Isabelle Huppert ne sait pas jouer la tristesse, c'est un peu dommage, mais il y a pire. Le pire est le rôle de Suzanne, on ne comprend même pas ce que dit l'actrice (la bande son est assez mauvaise, on a notamment des bruits de vague alors que la mer est absolument plate, c'est ridicule), actrice de peu de talent. Enfin le Chinois n'est de toute évidence pas du tout chinois, c'est un Cambodgien, ça ne met pas en relief que la communauté chinoise est une communauté, bien qu'implanée depuis très longtemps, presque aussi étrangère en Indochine que celle des barangs, ou falangs, que sont les colons français.
Ensuite, c'est longuet comme un bouquin de gare de M. Duras. On remarque en particulier que le personnage le plus détestable, égoïste, sans intérêt, du film, est celui de la gourgandine Suzanne. Le résultat est une romance bas de gamme dont le seul intérêt est de présenter de jolis paysages exotiques. Très médiocre en conclusion.
Je suis très mitigé pour ce film... Les décors sont superbes mais à part la rizière et le bar on ne voit pas grand chose. L'histoire est celle du livre donc pas grand chose à y redire (un film ne peut être très fidèle). Les acteurs sont tous parfaits, Isabelle Huppert génaile comme à son habitude, bonne surprise pour un nouveau sensuel et viril Gaspard Ulliel et une nouvelle charmante Astrid Bergès-Frisbey (des seins tombants à 20 ans ça fait peur mais bon c'est juste une parenthèse !). Le vrai point faible du film réside dans l'incapacité de Rithy Pahn à instaurer l'ambiance si spécifique au Viêt-nam, son exotisme si reconnaissable, sa moiteur,... Comme on pu le faire "Trois saisons", "A la verticale de l'été" et même "L'amant". Il manque une âme.
Je ne discuterai pas sur la qualité de l'adaptation du livre de Duras, ne l'ayant pas lu, et me focalisant uniquement sur le film sans à priori littéraire. Du coup ce film me marque avant tout par son ambiance et en particulier sa restitution du climat, des paysages, de la chaleur, de la moiteur de cette région du Siam le long du pacifique. Pour celui qui voyage ou qui a voyagé, on y est, on ressent les odeurs, cette sensation sur la peau et cette relation également aux populations. Il y a également dans ce film une description non didactique de la colonisation de cette époque dans les régions d'Asie du sud est et en l'état de la colonisation française, de ces potentats locaux qui se sont créés et de cette administration française qui décidément arrive à s'imposer où qu'elle soit. Le film, adaptation du livre, se déroule sur un rythme langoureux et ce qui éclate c'est la prestation remarquable d'Astrid Berges Frisbey pleine de sensualité, fraîcheur, naïveté et légèreté de la jeunesse tout en prenant conscience de son pouvoir de séduction. Cette famille composée de la mère et de ses 2 grands enfants est vraiment atypique et Isabelle Huppert campe une femme forte et déterminée, un rien perverse et immorale, n'hésitant pas à se servir de sa fille. Des rapports parfois ambigus et troubles entre ces 3 personnages parfaitement abordés mais sans ostentation. Un beau film, au scénario pas toujours passionnant et une fin finalement assez forte un final en perspective qui donne tout son sens au film.
Très beau récit qui centralise plus l'histoire des personnages que celle d'un pays entier, ce qui donne une ambiance intimiste très bien géré par les comédiens. Les décors sont magnifiques et le rythme en accord avec les musiques et autres échanges humains.
Rithy Panh adapte le roman éponyme et autobiographique de Marguerite Duras (édité en 1950), il s’agit de la seconde adaptation cinématographique, après celle de 1958. Indochine, au début des années 30, une française s’est fait escroquer par l’administration coloniale en lui vendant des terres non cultivables car trop inondées par la mer qui se trouve juste à côté. Sans argent, ni aide, elle décide de convaincre les paysans aux alentours de construire un barrage. Un barrage contre le Pacifique est un drame social qui surprend entre cette mère de famille qui fait face aux bureaucrates corrompus et cette même personne qui incite sa fille à épouser un riche chinois (afin d’obtenir les compensations financières de rigueur). De magnifiques décors et des acteurs parfaits (le charme d’Isabelle Huppert aux côtés de Gaspard Ulliel & Astrid Berges-Frisbey).
Une adaptation académique du roman quasi-autobiographique de Duras, assez exsangue. Le film souffre de son absence de point de vue et donc de puissance dans les sentiments. Aucun des aspects du récit n'est véritablement privilégié, le tout est survolé et suscite un ennui poli. Huppert est à l'image du film : atone. Seule la jeune Astrid Berges-Frisbey s'impose comme une révélation.
Apparemment, la presse n'a pas été très tendre vis-à-vis de ce film, d'après les premières critiques que j'en ai lues. Néanmoins, cela ne m'a nullement empêché de me faire ma propre idée en allant voir cette nouvelle adaptation d'un roman de Marguerite Duras. Et force est de reconnaître qu'après visionnage, je ne comprends vraiment pas (encore une fois) ce qui a poussé les critiques de la presse à s'acharner sur ce petit bijou. En effet, j'ai déjà lu Duras mais je ne me souviens que très peu de son "Barrage contre le Pacifique". C'est donc avec un regard (presque) totalement neutre que j'ai découvert ce film. Bref, le constat est sans appel. L'intrigue se suit sans déplaisir aucun. On souffre, on vit, on rit avec les personnages. Les comédiens, d'ailleurs... Tous en très grande forme (mention spéciale à Gaspard Ulliel que j'ai littéralement redécouvert à l'écran, ainsi qu'à la jeune fille interprétant le rôle de Suzanne), à tel point que l'on comprend leurs moindres faits et gestes, même les plus banals. Les paysages sont bien évidemment époustouflants, et la bande-son tout bonnement lyrique au possible. Cela dit, un petit bémol qui n'entache heureusement en rien le bon plaisir du film: j'aurais pensé que la relation entre Suzanne et M. Jo aurait été un peu plus développée (comme dans l'Amant). Un résumé, "Un barrage contre le Pacifique" est un très bon (et très beau) film, doublé d'une reconstitution historique vraiment méritante.
Comme "Les gens de la rizière" m'avait emballée, j'escomptais une qualité globale. Image, retranscription d'époque, moiteur... Un beau décor pour un retour sur les années Trente dans la campagne saïgonnaise. C'est admirable, lisse, ce trio de Français est plutôt las, sans trop de perspective, avec une rudesse de contact (intéressant sur le plan historique). Femme de fonctionnaire (Isabelle Huppert) quasi-amoureuse de son grand fils musclé et affichant presque le mépris de sa fille, captive par sa détermination de veuve. Mais voilà, en dehors de la soumission des autochtones à l'envahisseur et quelques secondes éblouissantes de résistance, on fait du surplace. D'esthétique, on débouche sur appliqué avec ce retour sur l'environnemental, l'eau dans les cultures également en 2007... L'ensemble reste agréable mais comme inabouti : un bon scandale eût été le bienvenu !
Ma critique ne sera pas longue car j'ai très peu de choses à dire sur ce film mis à part que ce film est d'un ennui mortel! Les dialogues sont mous, les jeux d'acteurs le sont tout autant. En plus on aurait pu espérer voir quelques paysages mais non...
Sortir du documentaire pour faire son entrée dans la fiction n’est pas pratique aisée, ne serait-ce que parce qu’il faut acquérir une discipline du récit. «Un barrage contre le Pacifique» (Cambodge/France, 2008) de Rithy Panh voit un des plus grands documentaristes internationales passer dans les carcans de la fiction. Comme un des plus grands cinéastes français, Alain Resnais, il s’allie, pour passer du documentaire à la fiction, à Marguerite Duras. Mais «Un barrage contre le Pacifique» est loin d’équivaloir «Hiroshima mon amour» ni par son importance historique ni par sa dimension esthétique. Une mère de famille (Isabelle Huppet) ambitionne de préserver la rizière familiale en faisant construire un barrage pour que la crue ne détruise plus les récoltes. Accompagnée d’un fils robuste et rustre (Gaspard Ulliel) et d’une fille charmante et naïve (Astrid Berges-Frisbey), la mère fait reposer la réussite de son entreprise sur la juste exploitation des indochinois. Le regard porté par Panh sur cette société colonialiste est exempte d’amertume. Il ne prend pas partie, préservant la neutralité a priori du documentaire, mais discerne en chaque individu la perversion propagée par la société qu’il bâtit. La relation de la jeune adolescente avec le riche propriétaire indochinois où la première est fautive de racoler ses charmes tandis que le second est coupable de désirer une mineur correspond à la façon dont Panh considère ses protagonistes : des pantins vicieux d’une société perverse. Sans jugement moral, Panh se contente de tenter la fiction et d’esquisser une image de sa vision du colonialisme. Faible tentative, «Un barrage contre le Pacifique» se contente d’être une œuvre honorable, douée d’interprétations animées mais peu inspirées. Entre le documentaire et la fiction, Panh a perdu le brasier d’un regard, s’est délaissé de la délicate vérité qui composait l’essence de ses précédents films.
Un film bien réalisé,on apprécie notamment les paysages, qui a l'intérêt de mettre en avant la dénonciation du colonialisme français en Indochine mais il est vrai que l'histoire n'est pas passionnante. Ce drame n'est pas marquant en raison notamment du peu d'action, de l'absence de romantisme et de la famille qui n'est pas fade mais pas vraiment attachante à cause de son cynisme.
Marguerite Duras est une auteur dure à adapter. La liaison ambigue au centre de son roman "Un barrage contre le pacifique", entre une adolescente française et un riche homme d'affaires dans l'Indochine post-première guerre mondiale, est ici reconstituée avec fadeur, chaque décor sentant la naphtaline à plein nez tandis que la sensualité et l'érotisme suggéré dans le roman est désamorçé par quelques vulgaires séquences soft censées émerveiller tous les mâles. Grâce au cadre de la Thaïlande et de ses magnifiques terres végétales, dont l'exotisme épouse le confort occidental de cette famille installée, le film de Rithy Panh offre quelques beaux plans d'ensemble pour traduire la magie du décor. Pourtant tout ou presque sonne faux ; les figurants dans les tribus ne donnent absolument pas l'impression de voir un film minutieux tant chacun en fait trop et n'est pas dirigé. La mise en scène, figée du début à la fin, endort le récit, par ailleurs déjà très plat, duquel ne ressort aucune émotion et dont toute la force d'évocation a été dépouillée au profit du seul pouvoir du dépaysement. Le film ne reposant sur rien d'autre, l'ennui s'invite rapidement. Et sur ce scénario stagnant et cette réalisation dévidée et creuse, s'ajoutent des acteurs en dehors du contexte (Gaspard Ulliel, décidemment très mauvais, Isabelle Huppert, inintéressante, ce qui est très rare, et le médiocre mais attachant Randal Douc), ou alors endormis eux-même par une direction paresseuse et une musique redondante appuyant naïvement tous les sentiments les plus épais (et épaissement filmés il convient de le dire). Seule Astrid Berges-Frisbey, s'imposant en vraie révélation, marque un point de tenue et de densité. "Un barrage contre le pacifique" est donc, finalement, du gabarit d'un mauvais téléfilm que d'une grande oeuvre cinématographique, dense et émouvante, comme le laissait présager de nombreux facteurs, notamment Rithy Panh à la réalisation, auteur des si merveilleux documentaires "Les artistes du t