La première chose que je me suis dit en lançant la vieille copie VHS de qualité assez déplorable, c'est aïe, c'est un Bresson en couleur, et dieu sait que ça ne me réussi pas trop. J'aime tellement le noir et blanc chez Bresson, ça colle parfaitement avec l'austérité de son cinéma.
Donc ces quatre nuits sont en couleurs, je partais avec un avis négatif, malgré que je ne sache rien du film. Puis j'ai vu cette jeune fille superbement jouée par Isabelle Weingarten, à la fois belle et fragile, et là tous mes doutes se sont envolés.
On accède à ne oeuvre belle et fragile, dans ce qu'il y a de plus beau dans l'art. C'est absolument sublime, le film touche à des sentiments profonds, enlève tout le reste pour ne filmer que ça.
Je suis retombé dans ce qui fait le succès de Mouchette, Au Hasard Balthazar ou le procès de Jeanne D'arc : une fille magnifiquement bien filmée, fragile, douce…
Bresson arrive à filmer son actrice nue, sans que ça soit vulgaire, mais avec une beauté sans pareil, et ceci dans une scène qui mériterait d'être au panthéon du cinéma, parce que simplement elle est d'une richesse rare, Bresson filme l'invisible, filme l'âme de cette fille.
Le personnage masculin n'est pas en reste non plus, il possède une sincérité touchante.
L'histoire est juste sublime, je repense à cette fin d'une beauté absolue, tellement vraie, belle, triste…