Un an après Persépolis, voici donc un autre dessin animé autobiographique. Pays, contexte et histoire différents, le film du metteur en scène israélien est, à mon avis, d'une plus grande force que celui de son homologue irananienne. Le cheminement du récit sous forme d'enquête pour retrouver la mémoire, devient de plus en plus passionnante au fur et à mesure. Pendant la projection on se pose la question de savoir si le film aurait eu plus ou moins de puissance s'il avait été fait en prise de vues réelles et avec de vrais acteurs. Toujours est-il que le format animé est ici parfait. Le graphisme, les couleurs, le montage, la mise en scène nous font vite oublier que l'on est devant des dessins. D'ailleurs la pureté des images fait souvent penser à de vrais images. Les vraies images arrivent dans les toutes dernières minutes, impossible d'en dire plus tellement elles nous laissent effondrés, cloués au siège sans voix. Les images s'arrêtent, le générique de fin commence et tout le monde reste à sa place sous le choc, le temps de reprendre ses esprits. Inutile donc de préciser que le scénario et le film donc, sont d'une puissance incroyable. Ari Folman, à la fois scénariste, réalisateur et voix, ne pouvait que restituer quelque chose d'aussi fort car c'est tout simplement son histoire. Peu de chose si ce n'est allez le voir. Fort, intense, émouvant, envoûtant, passionnant, fascinant, poétique, dur, insupportable et incompréhensible. Qu'il ne figure pas du tout au palmarès du dernier festival de Cannes !!! Une palme d'or qui aurait été amplement méritée. Enfin pas grave, l'important est que Valse avec Bachir est sans doute l'une des plus belle émotion de l'année.