"Bien mais..." Après avoir attendu assez longtemps, après avoir lu les critiques des deux bords, eh bien je suis allé le voir, ce film, pour ENFIN me faire une idée PERSONNELLE... Eh bien, je l'avoue, j'ai "aimé". Soit, mes premières impressions furent dévastatrices: oui, c'est parfois très mal filmé (mauvais plans), oui le jeu de Louis Garrel est d'une consternante PLATITUDE (il joue MAL, à mon avis, et ça rappelle "DANS PARIS", dans le genre nombriliste et glacial...), oui le son des voix est parfois péniblement audible, oui le tout fait très "pour bobos parisiens un poil intello et métrosexuels associés"... Malgré tout, en m'efforçant de dépasser mes appréhensions, je suis parvenu à AIMER ce film, et même beaucoup, étant parisien mais ni bobo ni gogo du type du film. Sur les CHANSONS: oui, ok, Alex Beaupain est un ami d'adolescence C. honoré et, sans trop exiger, j'ai pu trouver certaines chansons très justes, bien insérées et délicieusement mélancoliques. Finalement, ce qui compte, dans ce film, c'est une certaine poésie, une atmosphère surrannée de douce désolation. La fin est cynique, triste mais juste. La scène d'amour entre Ismaël et Erwann fait passer l'émotion mais ça reste vraiment trop "fleur bleue". Le caractère du "petit" Erwan est quand même très creux, c'est clair. Le sens du tout est à mon avis à rechercher dans une psychanalyse de C. Honoré. On avance en pataugeant un peu... d'ailleurs le but n'est-il pas justement de nous plonger dans une mélancolie douce-amère? Je n'ai pas pu prendre pour de la "platitude" cet exercice intimiste (qu'il soit prétentieux ou pas, ce n'est qu'une façon de ressentir). Finalement la gêne vient surtout d'un manque sensible "force" (perso ça ne me gêne pas, d'autres si), d'un certain amateurisme (qui veut faire stylé/minimaliste, admissible à la limite) et d'une critique du jeu, en particulier de Louis Garrel, vraiment énervant: plat, pas d'émotion, inexpressif. Honoré, arrête avec Garrel et travaille plus tes histoires!