MAD MAX : FURY ROAD
Action (à) réaction.
Georges MILLER lâche les chevaux... enfin !
Non pas que les précédents MAD MAX tournaient au diesel, mais comparés à celui-ci...
Laissons un temps l’histoire de côté - elle tiendrait sur un pare-soleil de Twingo - pour nous concentrer sur la matière première du film : l'image... et ses bagages. Boostée par l'action viscérale qui irradie tout le film, elle nous décolle la rétine plus d'une fois [une version noir et blanc sans dialogue, inspirée par Georges lui-même, a existé quelques heures sur le net : Mad Max Black & Chrome*].
OK, les images accélérées c’est dépassé… OK, les 25% d'effets spéciaux numériques se voient comme une nuée de moucherons sur le pare-brise, mais le reste du temps... prend ça dans les dents… et le pare-chocs !
Ajoutons à cela les persos déglingos, les véhicules ad hoc (
big up, entre autre, à l’auto(-)radio d’Immortan Joe et son guitar hero enflammé
), le folklore donc, l'atmosphère - y’a pas à dire j’ai kiffé la direction artistique - et nous obtenons une version punk-rock post-apo’ (et moins pouêt-pouêt aussi) des Fous du volant (Wacky Races) qui, malgré les infimes dérapages du récit (ah bon, je croyais qu'il n'y avait pas d'histoire ?!) et quelques tics dans la mise en scène (grandiose le reste du temps), imprime voire calcine la rétine et la mémoire.
Le titre du film est à 2 vitesses. Autant je confirme la 2ème partie « Fury Road », autant je considère cet épisode comme (déjà) un spin-off de la série. Furiosa (Charlize Theron) est là, et bien là ! Elle ne fait qu'une bouchée du petit Max (Tom Hardy) qui passe presque au second plan, en guest. L’Imperator franchit en tête et largement d’un bras la ligne d’arrivée.
Loin de se perdre dans sa mythologie, le Réalisator triture dans tous les sens son bébé (de 33 ans quand même) et propulse sa caméra, en même temps que le spectateur, au cœur d’une frénésie toujours maitrisée. Une leçon d’histoire racontée par l’image. Du cinéma quoi.
Si l’on peut estimer que M. MILLER ne réinvente pas le film d’action, concédons au moins qu’il le renouvelle de façon magistrale. Franchement, à 70 balais, il en a sous l'pied le Georgio (2 ou 3 sequels/spin-off prévues). Prenez-en de la graine les jeunots, et vivement les suites !
Euh, j'y suis p't'êt' allé un peu fort... Aussi vous risquez un désappointement au visionnage (à survendre le produit et vanter ses qualités, il peut finir par décevoir en n’étant pas à la hauteur des attentes). Alors, donc, bon tempérons à la baisse ma critique dithyrambique en disant qu’en gros, ce film, c'est le contraire d’EX_MACHINA:
C’est une série Z boursouflée qui ne parle de rien (ou presque), qui s'agite dans tous les sens pour essayer de faire exister péniblement son héros, avec quelques scènes d'action plutôt bien réalisées et une technique correcte ;)
N.B. Je n’ai pas parlé du meilleur ami de l’image. J’y reviendrai si possible après une deuxième ou troisième vision du film dans des conditions acoustiques meilleures. Je dirais juste que la furie n’est pas que visuelle et les trouvailles sonores,
tel le klaxon du War Rig (le camion des héros),
donnent vie à toutes ces meutes de ferrailles.
*Cette version – restée dialoguée – a fini par sortir sur support DVD et Blu-Ray