Démentiel. Mad Max Fury Road est une course-poursuite infernale filmée par un énervé, pour des énervés...et c'est absolument époustouflant ! George Miller a créé sa mythologie avec ses créatures humaines dystopiques, droguées et bernées par des croyances religieuses extrêmes (qui ne servent qu'à soumettre et créer de la chair à canon), ses paysages apocalyptiques divers (la Citadelle, les déserts, les canyons, les marais lugubres...). La musique est incroyable, très lyrique et dynamique à la fois, et s'accorde parfaitement aux accrocs pyrotechniques des véhicules ! Parlons-en, d'ailleurs, de ces cascades... Il y a de quoi ouvrir grand les yeux devant un spectacle hallucinant, entre les explosions, les plans cadrés d'une main de maître (l'arrivée des perchistes est sublime, de même que la première bataille et le final), les ralentis qui nous mettent en apnée, les voitures toutes plus dingues les unes que les autres (le guitariste !!!). Les acteurs sont tous crédibles et ne font pas dans les faux sentiments : "Et si tu ne reviens pas quand les moteurs auront refroidis ?" - "Ben, tu continues." Et c'est peut-être là que le film termine de gagner ses points (le dix de der), dans ses personnages : l'équipe constituée des deux héros badass (Charlize Theron et Tom Hardy, parfaits), des femmes qui s'émancipent (elles ne sont pas que des ventres ! Bravo !), les "amazones" (allez les filles ! Dans un film bourrin, ça change agréablement !), et le coup de coeur pour le personnage albinos de Nicholas Hoult (très touchant dans sa déshumanisation, une dualité qui en fait, pour moi, son meilleur rôle). Le méchant Joe est culte en une seconde, on veut lui régler son compte presque autant que les malheureuses femmes violées et engrossées contre leur gré. Vu en 4DX 3D (les sièges qui bougent et les lunettes), j'en ai pris plein la tronche, et je suis restée scotchée sur mon siège avec les yeux écarquillés. Tout en Fury Road respire le sable brûlant, la sueur et le sang, et les moteurs explosés !