Au cœur de cette décennie 2010, la déroute et l’effondrement du genre ''blockbuster'' à Hollywood flambe ! Mais quelques films arrivent encore à lever la main haute dans cette marée artistique infâme. Christopher Nolan est ses récits renversant que cela soit dans l'esprit avec *Inception* ou dans les étoiles avec *Interstellar*, ou encore Denis Villeneuve qui s'est fait une place de choix avec son intimiste *Arrival* et la suite réussite du film culte de Ridley Scott, *Blade Runner 2049*. Mais si l'on devait retenir de ces 10 ans de cinéma, un film d'action, au budget conséquent, qui marche en s'adaptant d'une franchise déjà existante ... et qui est s’avère vraiment très bon : *Mad Max : Fury Road* de George Miller en 2015.
Partons d'un principe simple et claire : prenons le film comme il vient, sans connaitre parfaitement les films Mad Max originels dont il tire l'inspiration. Le scénario s'installe alors et s’avère intriguant dans sa simplicité ! Max ( Tom Hardy ), homme fuyant les morts autant que les vivants au sein d'un monde post-apocalyptique, est capturé par les disciples d'un dictateur fou. Rapidement, il se retrouve au cœur d'un grande course poursuite à travers le désert, pour l'hymne de la liberté.
Rapidité, folie et mécanique. Voila comment pourrait-on catégoriser l'oeuvre de George Miller. C'est dans cette combinaison, avec en décor l’aridité du désert, que la grande course-poursuite de 2 heures commence.
Dans sa forme et sa profondeur, tous va à 100 à l'heure ! La notion de course-poursuite entres engins plus gros et rapides les uns que les autres, entraînent le spectateur à avoir l'objet sous les yeux. Mais comme le lui faire ressentir ? C'est là que la maîtrise de la forme rentre en jeu. Dans sa mise en scène bourrée, mais juste, en accélération, zoom avant, et à la magnifique utilisation des couleurs jaune et rouge, que George Miller nous immergent au cœur cette Fury Road. Bien qu'on pourra toujours regretter un montage bien bien haché, difficile de dire que celui-ci est raté, bien au contraire ! Les images s’enchaînent parfaitement, dans un flot constant d'action sublimé par la folie et la liberté artistique. Un vent décomplexé et innovant souffle sur le visage du spectateur souvent lobotomisé par toujours la même médiocre construction des blockbusters.
Toutes cette gestion de la forme converge vers un même point : faire ressentir la vitesse, et inévitablement tenté de faire comprendre la folie ambiante qui touche ce monde dystopique.
Ici, l'eau est fortement absente et devient une denrée plus que précieuse. Le pétrole qui alimente les machines devient le maître-mot, et les yeux touchés par la poussière sableuse marque les visages. Ces visages, ce sont ceux d'une population pauvres, de femmes esclaves ( sexuelles ou autres ), de prisonnier et de soldats dévoués à un système totalitaire mené par le culte d'un seul homme : Immortan Joe.
*Mad Max : Fury Road* mise toute sa profondeur sur cette révolte. Dans un monde actuel où les révolution contres les pouvoirs corrompus en place se développent, George Miller adapte cette vision dans son récit futuriste. Ici, ce sont avant-tout les femmes qui portent le drapeau, et en particulier celles victimes de la violence des hauts placés ! A leurs têtes, Imperator Furiosa ( Charlize Theron ), rompant son liens à ce gouvernement sordide et désertant son poste ( emmenant avec elle, les ''femmes'' du dictateur ).
Dans cette révolution qui se règle sur la route, prises de conscience et rébellion vont guider les personnage jusqu’à la victoire finale : celle de vaincre un chef morbide, et libérer un peuple opprimé depuis si longtemps.
Dans son ambiance punk totalement folle, George Miller convoque le soleil pour sublimer les imposantes voitures rouillés, au cœur d'une grande course-poursuite immersive de 2 heures. Un crie à la liberté qui résonne de nos jours et maîtrise technique incroyable, *Mad Max : Fury Road* est indéniablement la preuve que l'on peut faire de très bon film à gros budget. **Il suffit simplement de laisser les auteurs prendre le total contrôle sur l'oeuvre. Il n'y a rien de plus simple**