Après un enchainement de bandes annonces qui a causé le génocide de mes slips, « Mad Max : Fury Road » débarque enfin au cinéma alors que le troisième opus « Au delà du dôme de tonnerre » sortait en France il y a trente ans. Un creux de trente ans pendant lequel Mel Gibson se voit remplacé par Tom Hardy, et où le cinéma Hollywoodien se réinvente. Déjà voué à un succès colossal, l’engouement que connaît le film est quasiment dithyrambique. Car loin d’une relecture actuelle et féministe de cet univers au peuple bourrin, le film mélange correctement les ingrédients pour faire du neuf avec du vieux.
Spectaculaire, absolument transcendant visuellement parlant, ce nouvel opus déverse sa furie sur le sable brulant. Cocktail loufoque, nourrie de courses poursuites hallucinantes, divertissement hautement honorable, malsain, tripant, viscéral, à l’univers rock et surtout quel spectacle ! Vivant, maitrisé, jouant sur le premier arrivé, la perte des repères et la folie des hommes dans une tuerie à la fois ludique et bestiale, foisonnant de couleurs et des plans esthétiques sur un sable qui ressemble à un feu reposé. Accompagné d’une gamme de personnages presque irréels, ce joueur de guitare sans visage, ce bad guy intrigant et repoussant à la gueule désabusée et affreuse, ces femmes inattendue qui s’arrosent comme si on était devant du semi érotisme.
Il faut dire que malgré ses soixante-dix balais, George Miller n’a nullement perdu la main. Son univers de tarés, il le connaît, et quand il tire, la balle atteint sa cible. Mélangeant habilement les années 80 au blockbuster super impressionnant, ou la sueur fait des êtres humains des bêtes, à l’image de Nicholas Hoult, ce jeune fourbe dont le seul rêve est de mourir en héro. Sorte de métaphore de la lutte des classes, de la dictature, de ces rêves qui sont presque des réalités inaccessibles pour une Charlize Theron dont la badass attitude n’a rien à envier au peut bavard et étonnant Tom Hardy, qui incarne un Max ambigu et distant.
Entre ciel et terre, Max arrive à cette heure ou le cinéma d’action et le rayon du blockbuster avaient besoin de lui. Dopé à l’adrénaline, le jus de moteur raisonne et enflamme les coins paumés, meurtris par la mort et assoiffés d’action. Cédant cependant à des coups de longueur, cette route furieuse et ahurissante fait son effet. En attendant, l’équipe marketing doit me rembourser mes slips….