La parole au cinéaste : "après un film tourné avec les mineurs de charbon au Pays de Galle, qui ont pris le risque de racheter leur outil de travail pour s'assurer la maîtrise de leur destin; et un autre film sur des travailleurs sociaux dont le métier est d'accueillir et d'aider ceux qui sont privés de travail, j'ai eu le désir de comprendre, entre ces deux extrêmes, la montée du mal-être au travail dans la société actuelle. Comprendre comment, de manière insidieuse, se sont mises en place de nouvelles organisations de travail, avec des conséquences souvent désastreuses sur tous les salariés à tous les niveaux de la hiérarchie. [...] L'absence de travail déleste l'individu et lui retire le sentiment d'utilité de son existence. Qu'est-ce que le travail pour chacun de nous ? Quelle place occupe-t-il dans notre construction identitaire, dans notre participation au monde et que pourrait-il être ? Y'a-t-il autre chose dans le travail de beaucoup plus important sue l'on ne dit pas, que l'on ne se dit pas, ert auquel on ne pense pas tant qu'on le possède ?
Une enquête menée auprès de 6000 personnes a révélé une conclusion étonnante: le travail arriverait en deuxième position comme condition du bonheur, après la santé mais devant la famille, l'argent et l'amour.
En dix années, les troubles musculo-squelettiques sont passés de 1000 à 35 000 par an. En 2005, on a recensé 760 000 accidents du travail en France. Deux personnes par jour meurent d'un accident du travail. Ces accidents, arrêts maladie et décès représentent un coût exhorbitant à la collectivité : 70 milliards d'euros par an, tandis que 10% des dépenses de la Sécurité Sociale sont liées aux maladies professionnelles. Enfin, durant la seule année 2006, les juridictions des Prud'hommes ont traités plus de 250 000 litiges opposant les salariés à leur société.
Jean-Michel Carré a remporté de nombreux prix tout au long de sa carrière. En 1975, il est nominé au César du Meilleur court métrage pour L'Enfant prisonnier. Pour son premier long : Alertez les bebes en 1978, il remporte le prix du Festival du cinéma du réel à Beaubourg, ainsi que le Prix du public au Festival International de Trouville. Pour son documentaire "Prière de se réinsérer", il est nominé aux Emmy Awards en 1992. Plus récemement, il a obtenu en 2000 le Grand Prix du festival International du film de Florence