Doté d'un quatuor de comédiens éblouissant ( Jean Gabin, Jules Berry, Jacqueline Laurent et Arletty font preuve d'une très grande justesse ), ce très grand film de Marcel Carné à aussi la mérite de posséder un très beau scénario ainsi qu'une réalisation de très grande classe - les séquences de flashback qui concernent l'histoire d'amour entre le personnage de Gabin et de Jacqueline Laurent sont d'une très grande beauté. Au niveau du casting, on peut aussi noter la présence dans un petit rôle d'un certain Bernard Blier qui tournait à cette occasion l'un de ses premiers films. Notons enfin, la photographie en noir et blanc de Curt Courant qui est totalement maîtrisée, ce qui fait que ce long métrage ait bien mieux vieilli que d'autres oeuvres française de la même époque. Une très grosse réussite en tout de point de vue et qui mérite de figurer parmi les classiques du cinéma français.
A la veille de la guerre, Carné réalise un film portant sur le traumatisme et l'évolution psychologique mais outre du fordisme rien n'est dénoncé ici vis à vis de la guerre. Surprenant aux premiers abords... Outre ce fait surprenant, la réalisation est qualitative et le scénario bien écrit. Petit bémol peut être pour la fin un peu trop basique.
« Un Homme a tué… enfermé, assiégé dans une chambre, il évoque les circonstances qui ont fait de lui un meurtrier. » Ces par ces mots que commence Le Jour se Lève, il s’agissait à l’époque de faire comprendre aux spectateurs qu’ils allaient assister à des flashbacks, une technique nouvelle en 1939. Un an après Quai des Brumes Marcel Carné fait donc ce film moins marquant mais dans la même veine. En effet le film mélange, comme Quai des Brumes, romance, intrigue policière et réalisme social. Jean Gabin est au top pendant cette époque, ce film ne fait pas exception, le reste des comédiens est bon mais on retiendra surtout le rôle de Jules Berry en baratineur, très convaincant. Jacques Prévert signe à nouveau les dialogues et évidemment la qualité est au rendez-vous. On regrettera peut-être un manque de développement de la psychologie des personnages, notamment celui de Gabin, mais Le Jour se Lève est un film bien sympathique.
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4,0
Publiée le 16 novembre 2017
Un drame extrêmement poètique où, comme dans les tragèdies antiques, chaque dètail contribue à rendre plus inèluctable le destin des personnages, et à en prècipiter l'issue fatale! L'èvocation commence par la scène finale et se dèroule sous la forme d'une sèrie de souvenirs! A l'èpoque "Le jour se lève" fut un beau bide car le public n'avait pas encore vu beaucoup de "flash-back". Le film a commencè à marcher seulement après la guerre! Carnè a du mal à faire admettre l'originalitè et de l'histoire et de sa façon de la mettre en scène! Sorti quelques semaines avant la dèclaration de la guerre, le film est fort mal accueilli par une presse frileuse; il est difficile de comprendre un tel aveuglement aujourd'hui! il est bien vrai que tous les personnages masculins que Carnè et Prèvert nous prèsentent dans leurs films sont des hommes au sens plein du terme: que ce soit ici le personnage de l'ouvrier incarnè par Gabin, tous ont une prèsence humaine indèniable et qui nous touche jusqu'au fond du coeur! Certes, la vie les dèchire et les meurtrit, et ils connaissent l'èchec, mais c'est toujours dans l'amour qu'ils se reforgent une volontè de lutter ou de sourire, ne serait-ce que quelques minutes encore! Ici, l'amour tient une place considèrable et sans lui ce film manquerait à coup sûr son but, qui est de nous faire pènètrer au coeur même de la difficultè d'être! La beautè des images (notamment les scènes de nuit dans une ruelle ou ailleurs), la qualitè des acteurs, sans oublier ses dialogues et ses dècors superbes, font du "Jour se lève" une oeuvre phare des annèes 30 avec son ambiance dèsenchantèe...
Magnifique, un tout grand film. Mise en scène splendide avec des plans d'orfèvres et des décors beaux. Un scénario habile commence comme un suspense et les flashbacks qui montre le cheminement jusqu'au meurtre. Histoire qui parle aussi de la condition ouvrière et de la vie en banlieue dans les années 30. Gabin est énorme, et les dialogues d'une justesse incroyables.
Un joyau français à déguster sans perdre de temps, l'histoire est peut être un peu simpliste mais les dialogues de Prévert sont géniaux, on se noie dedans, et côté acteur, on s'émeveille devant Gabin et Arletty sans oublier le fou Jules Berry. Encore une belle oeuvre du tandem Carné/Prévert. A voir.
Un des plus beaux films français avec des acteurs flamboyants (le trio arletty -berry-gabin) et des seconds roles attachants notamment la breve apparition de Bernard Blier. Les dialogues de Jacques Prévert sont une merveille , on ne s'ennuie pas durant ces 1h20 à suivre ce qui a conduit le drame que l'on sait; à voir pour tous les gens qui aiment le vrai cinéma, celui que l'on ne fait plus ou ne sait plus faire... 4 étoiles bien méritées.
Un film saississant qui un un peu perdu de sa superbe avec le temps mais reste toujours remarquable. Jean Gabin signe ici une prestation incroyable. Le réalisateur retrouve 3 ans après le mythique "Quaie des brumes" son acteur qui tenait aussi le premier rôle. Michel Carné filme avec une puissance l'histoire de cet homme qui se tue par amour et tue également par amour. On suit l'histoire dans une france ouvrière de l'aube des année 40. le film est donc aussi un enrichissement dans un plan historique et culturel. Le plaisir du noir et blanc et de cet image qu'on retrouve uniquement dans les anciens films rajoute une consistance au film. Un film interessant et saissisant !
Jean Gabin a bien été le grand interprète du prolo français dans les années 30, avec toute la mouise et la désillusion qui vont avec. Voir les décors de Trauner reconstituant une banlieue industrielle et ouvrière de l’époque est fascinant quand on a vécu près de Saint-Ouen en 9-3. Peu de films ont osé aller aussi loin dans la désespérance sans concession. Après « Pépé le moko », c’est le deuxième film où je vois Gabin jouer un suicide. Grand film cafardeux, avec une construction en flash-back, où les objets servent de base à remémorations, de liens hyper-scènes en quelque sorte, à la suite de la madeleine de Proust.
Pas emballé par ce film. Une histoire d'amour contrariée, comme d'hab j'ai envie de dire. Les flashbacks sont mal mis en évidence, mais comme nous ne sommes pas de gros neuneux on s'y retrouve quand même assez vite. Gabin éclabousse le film de sa classe, comme toujours, mais cela ne suffit pas à sauver le film. Du moins en ce qui me concerne, car j'ai bien conscience qu'en mettant zéro étoile je vais à contre-courant de l'orthodoxie cinéphilesque, et que je prête le flanc à la critique. "Le jour se lève" n'en reste pas moins un monument incontournable du cinéma français, à voir au moins une fois dans a vie.
L'ouvrier François tombe amoureux d’une midinette fleuriste, mais celle-ci est sous la coupe de Valentin, un dresseur de chiens mythomane qui va rompre avec Clara, sa partenaire de scène. Troisième collaboration entre Carné et Prévert et second mélodrame. On retrouve les mêmes qualités et les mêmes défauts que dans « le quai des brumes » : De bonnes scènes (entre Arletty et Gabin, et entre Gabin et Jules Berry), des scènes sur jouées, des scènes d’une naïveté touchante (le don de la broche), des scènes ridicules. Le scénario est benêt avec toutefois quelques bonnes idées, les dialogues souvent intéressants, mais parfois ampoulés. Le film tient grâce aux acteurs : Berry qui campe un étonnant personnage de raté pervers adepte de l’autocritique, Arletty en femme désabusée, meurtrie par la vie et les hommes, et Gabin, à l’aise dans son personnage d’ouvrier généreux et naïf. Le choix d’une production en séquences de flash-back successives était risqué, en ce qu’il désamorce le suspens et contraint à des transitions difficiles ; il est assez réussi. A voir comme un témoignage d’un réalisme poétique qui ne tournait les films qu’en studio, mais par moment savait émouvoir et charmer.
Certes ce film n'est pas exempt de défauts : Gabin en fait parfois trop, l'histoire est classique, certains dialogues finalement décevants. Mais le film prend bien cependant, grâce aux jeux de lumière (un très beau noir et blanc), à Arletty, à Gabin quand il ne surjoue pas, et à Jules Berry vraiment très impressionnant (il est également le seul à avoir des répliques dignes de ce nom). On aurait aimé voir ces personnages évoluer dans un scénario un peu plus fouillé, mais ce film est à voir comme une leçon de réalisation... même si je conseillerai plutôt drôle de drame.