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    Le Jour se lève
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    Ol M.
    Ol M.

    8 abonnés 60 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2020
    Du grand Gabin, un regard de braise un rôle très sentimental ou l'on peut le voir embrasser une femme à l'écran et c'est très très rare je croyais même qu'il ne l'avait jamais fait. Arletty avec toujours sa gouaille habituelle et son charme prête à aimer Gabin qui lui en aime une autre et qui par amour va faire basculer sa vie dans la tourmente, pour sortir sa chérie des mains d'un pervers narcissique. Film avec des cadrages très futuriste, film avant-gardiste pour sa réalisation car il ne faut pas oublier qu'il date des années 30. A voir pour ses scènes ou Gabin joue de sa posture déjà si jeune et de son charisme.
    Jack G
    Jack G

    5 abonnés 175 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 22 mai 2020
    Après la sortie de son quatrième long-métrage, Hôtel du Nord, en décembre 1938, Marcel Carné cherche un nouveau projet cinématographique pour continuer à exploiter les richesses du réalisme poétique, courant alors en vogue sur les grands écrans.
    Juste avant Hôtel du Nord, Marcel Carné réalise Le Quai des brumes, violemment attaqué par la presse politisée, ainsi que par Jean Renoir, qui qualifie le film de « fasciste » et se brouille définitivement avec son dialoguiste favori, Jacques Prévert. Mais si Le Quai des brumes sépare ces deux hommes, il a le mérite d’en unir trois autres : Carné, Prévert et Gabin. Ce trio, satisfait de son travail dans le film qui suit, Hôtel du Nord, s’engage dans une nouvelle collaboration cinématographique et réfléchit déjà à un nouveau scénario. Jean Gabin propose d’adapter le roman de Pierre-René Wolf intitulé « Martin Roumagnac », mais ses deux collègues ne sont pas emballés et l’idée est rejetée. Prévert propose plutôt d’écrire un scénario original tandis que Carné commence à faire des repérages de décors pour le tournage.
    Le temps passe mais Prévert stagne et avoue que l’inspiration lui échappe. C’est finalement Jacques Viot, écrivain surréaliste méconnu et scénariste débutant, qui fournit un script à Carné, qui le présente ensuite à ses comparses en recevant un accueil satisfaisant. Le Jour se lève est ainsi né.
    Ce drame humain, comme pour la majorité des réalisations françaises de la fin des années 1930, s’apparente au réalisme poétique, courant cinématographique nourri des idées de gauche et porte-voix du Front Populaire, même si cette qualification peut faire l’objet d’un débat. Mais ici, l’esprit est bien loin de celui, plein d’espoir, issu de la victoire de l’union des gauches en 1936, loin du ton jovial et optimiste d’un film comme la Belle Equipe, sorti la même année. Le Jour se lève prend ainsi une atmosphère plus sombre, plus délétère, et fait écho à un Front Populaire sur un net déclin. Cette désillusion se retrouve dans ce long-métrage, tableau animé d’un espoir disparu, à une époque où, de surcroît, la menace d’un nouveau conflit européen semble inévitable. En effet, Le Jour se lève sort au début de l’été 1939, soit trois mois avant la déclaration de guerre commune de la Grande-Bretagne et de la France à l’Allemagne.
    Au même moment, en France, un changement du régime de contrôle du cinéma s’opère. Un Commissariat général à l’information est créé et placé sous la direction de Jean Giraudoux, qui révise les modalités de censure, en supprimant, par exemple, la scène d’Arletty nue sous la douche ou d’autres plans qui sont incriminants pour la police. Ces coupures ne sont pas rétablies lors de la ressortie du film juste après la guerre, et il faut attendre sa restauration de 2018.
    Le film a été globalement très mal accueilli car il se situe dans la tradition d’un cinéma considéré comme délétère. On pense notamment au légionnaire déserteur du Quai des brumes, considéré comme démoralisant. Lucien Rebatet, critique de cinéma et polémiste d’extrême droite, qui adhérait aux thèses du fascisme, dit à propos de ce film : "François (personnage principal du film interprété par Jean Gabin), comme toutes les créatures de monsieur Carné, est un déchet de l’humanité, d’une misérable faiblesse". Maurice Bardèche et Robert Brasillach ajoutent : « imitation des films américains, poncif du populisme, histoire de mauvais garçons ». Quant à Emile Vuillermoz, pour Le Temps, donne un coup de grâce qui attaque directement Carné en personne : « Tout ceci est d’une tristesse affreuse, l’auteur insiste sur les laideurs, les impuissances, les tares de l’humanité. Il se fait le symphoniste du cafard. Tout ce qui est bas, trivial, prosaïque et désenchanté excite son imagination ».
    Depuis, Le Jour se lève a su trouver un accueil bien plus favorable, et même, pour certains, atteindre le Panthéon des plus grandes œuvres du cinéma français. Même si Marcel Carné a su faire preuve d’inventivité dans son style et dans sa technique de narration, il semble néanmoins avancé d’affirmer une telle position. Aujourd’hui, l’intérêt porté à cette œuvre se résume essentiellement à l’utilisation du flash-back.
    Pour beaucoup, Le Jour se lève est le premier film parlant utilisant ce procédé qu’Orson Welles popularise un an plus tard avec Citizen Kane. A l’époque, la narration était fondée sur une linéarité inviolable. Aller à l’encontre de cette règle était synonyme d’incompréhension pour le spectateur et de sacrilège vis-à-vis de la tradition cinématographique, un peu comme l’aurait été l’infraction des règles d’unité, de lieu et de temps dans le théâtre classique. En fait, Le Jour se lève n’est pas le premier film à utiliser le flash-back, d’autres œuvres plus anciennes s’en étant servi de manière ponctuelle, mais il est le premier à reposer son intrigue sur ce procédé scénaristique. Carné remarque que ce procédé a déjà été utilisé en 1933 dans un film américain, Thomas Garner, mais il faut préciser qu’on le retrouve aussi dans plusieurs films muets, comme dans Le Silence (1920) de Louis Delluc. Il semble donc insuffisant de considérer ce film comme un chef d’œuvre uniquement à travers le prisme de cette méthode scénaristique qui, bien qu’étant alors peu utilisée, n’est pas non plus inédite.
    Toutefois, si Marcel Carné n’invente pas un nouveau procédé pour son scénario, il fait quand même preuve d’une créativité que l’on peut constater dans la photographie et les décors. D’abord, l’éclairage et usage de la lumière s’opèrent sous l’égide de Curt Courant, directeur de la photographie allemand qui a notamment travaillé avec Fritz Lang. Il n’est donc pas surprenant de remarquer l’influence de l’expressionnisme à travers l’utilisation minutieuse des ombres et des lumières, ces dernières étant souvent concentrées sur un détail particulier (un regard de Jean Gabin par exemple).
    Ensuite, à la tête des décors, l’austro-hongrois Alexandre Trauner est un habitué des productions de Carné, et ici, place son talent au service du discours scénaristique. François, interprété par Jean Gabin, est un ouvrier d’usine rejeté par une situation qu’il ne maitrise pas et s’isole dans son appartement. Situé au cinquième et dernier étage d’un grand immeuble dressé au milieu d’une place de banlieue, cette spatialisation enrichit la situation d’isolement dans laquelle se trouve le héros. Mais bien plus que cette matérialisation d’un état regrettable, Trauner anticipe ainsi une urbanisation moderne tout en verticalité et sans le moindre charme qui viendra modifier les paysages d’après-guerre et participer au mal de vivre des banlieues.
    Ce film noir est peu bavard, mais il offre tout de même quelques dialogues remarquables. Ainsi, lorsque Clara déclame "des souvenirs, des souvenirs, est-ce que j’ai une gueule à faire l’amour avec des souvenirs", Prévert rivalise avec Jeanson et son célèbre "atmosphère" offert à la même Arletty un an plutôt dans Hôtel du Nord. De plus, dans l’un des dialogues les plus mythiques du film, Jean Gabin exprime un cri de désespoir mémorable à la fenêtre de son appartement, dans un plan en contre-plongée face à une foule, un tribunal populaire réuni sur la place.
    A l’affiche du Jour se lève, Jean Gabin renouvelle sa collaboration avec Marcel Carné et campe le rôle de François, ouvrier sableur dans une usine. Ce personnage sensible se retrouve emporté malgré lui dans une situation qu’il ne contrôle pas, subissant l’influence d’un dompteur de chiens qui rivalise avec lui pour ravir le cœur de Françoise, jeune fleuriste faussement innocente interprétée par Jacqueline Laurent, qui n’a connu qu’une brève carrière.
    Ce rival, c’est Valentin, joué par Jules Berry. A la sortie du film, l’acteur est connu depuis son rôle déjà antipathique dans Le Crime de Monsieur Lange, aux dialogues d’ailleurs écrits par Jules Prévert. Ici, Jules Berry joue un nouveau rôle détestable, manipulateur et méprisant si réussi que trois ans plus tard, Marcel Carné lui offre celui du diable dans Les Visiteurs du soir. Dans toute la carrière de Gabin, rares sont les acteurs qui ont réussi à lui tenir tête sur l’échelle du charisme, voire à le dépasser, et Jules Berry est de ceux-là. Précisons également que lorsque Valentin prétend être le père de Françoise, ce patriarche autoritaire et hostile à l’émancipation de sa fille fait écho au traitement que réserve Marcel Carné aux pères dans la plupart de ses œuvres. Pensons par exemple à Michel Simon dans Le Quai des brumes.
    On retrouve également une autre grande actrice, habituée à travailler avec Carné, Arletty, qui n’a rien perdu de sa gouaille mais qui joue un personnage plus en retenu que celui de la prostituée dans Hôtel du Nord. Sage, mélancolique et douce, l’actrice dévoile encore une fois la force communicative de ses sentiments et de ses émotions.
    Enfin, après avoir également joué dans la précédente réalisation de Carné, Hôtel du Nord, Bernard Blier campe ici le rôle d’un ouvrier et ami de François dans une solidarité ouvrière qui n’a plus d’efficacité. Le film est tourné pendant l’hiver 1939. En novembre 1938, une grève générale est déclenchée par la CGT à la suite de la révocation, par Daladier, de plusieurs acquis du Front Populaire, dont la suppression de la semaine des 40 heures. Mais ce mouvement social se solde par un terrible échec suivi de milliers de licenciements et de jugements. Le Jour se lève porte ainsi la trace de cette défaite collective.
    Mais s’il dispose d’indiscutables qualités techniques et scénaristiques, ce film noir souffre d’un rythme monotone. Si certaines interprétations sont à saluer, comme celles de Jules Berry et d’Arletty, le rôle de la jeune fleuriste est à mourir d’ennui, et sa fausse candeur, son absence de transparence, la rendraient presque aussi détestable que l’homme qui la tient sous son influence. La distribution manque de personnages intéressants et suffisamment exploités, et certains plans sont dépassés, comme lors de l’idylle cachée de François et Françoise sous la serre. Néanmoins, ce film a connu une nouvelle version, sortie en 1947, avec Henry Fonda reprenant le rôle de Jean Gabin.
    brianpatrick
    brianpatrick

    83 abonnés 1 611 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 mai 2020
    Marcel Carné c'est vraiment le précurseur du cinéma moderne mais aussi du cinéma en général et par conséquent du cinéma low cost. Il arrive à produire des scènes de confinement qui durent relativement longtemps. Des discutions entre des êtres qui s'allongent à n'en plus finir. Mais pour cela il a le don d'engager des acteurs et des actrices de talent. Il y a la lutte d'égos entre Arletty et Gagin, puis leur relation plus personnel. Arletty, son charisme incroyable et sa voix impressionnante. Gabin la grande classe. Il y a aussi la jeune et timide, mais très douée, Jaqueline Laurent. Paris, ses cabarets et son ambiance. Il y a aussi cette immeuble moderne, posé au milieu de nul part, on dirait une figure de carton pâte.
    Fabien S.
    Fabien S.

    544 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 mai 2020
    Un chef d'œuvre. Un très beau film en noir et blanc avec Jean Gabin. Un classique du cinéma français.
    Hervé L
    Hervé L

    73 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 février 2020
    Un très bon film noir d ambiance servi par un Gabin qui joue vraiment sans se parodier et un très bon cadrage au service d une histoire romantique et détruite par la jalousie
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 8 janvier 2020
    De très beaux dialogues, de grands comédiens, de la délicatesse dans le maniement de l’ellipse, sans doute aussi une forme de modernité pour l’époque (utilisation du flashback et des décors), mais j’avoue m’être légèrement ennuyé, pas passionné par l’histoire, qui souffre en plus de quelques problèmes de rythme. C’est un film dont on garde surtout des fragments: un plan, une réplique, des moments de beauté qui frôlent la poésie ou l’abstraction. Le reste a quand même beaucoup vieilli.
    bobmorane63
    bobmorane63

    189 abonnés 1 964 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 octobre 2019
    Remarquable film dramatique réalisé en 1939 par Marcel Carné sur des dialogues de Jacques Prévert !! "Le jour se lève" commence sur quelques plans d'un hotel de plusieurs étages ou le personnage principal tue un homme de sang froid et dont l'immeuble va ètre en peu de temps encerclé par la police et des habitants curieux, d'ailleurs, plusieurs tentatives d'assauts se succèdent sans réussite mais le plus intéressant, ce long métrage revient sur le passé en flashback du tueur, je ne raconte pas pourquoi, si vous voulez le voir, vous aurez la réponse. Marcel Carné signe une oeuvre poignante avec un scénario constructif et de superbes décors pour l'époque faits en studio. L'histoire est énigmatique, touchante et foudroyante avec Jean Gabin au sommet de son art à la fois romantique et rageur avec, à ses cotés, l'excellente actrice qu'était Arletty et dans un second role la présence de Bernard Blier. Intriguant et passionnant.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 2 décembre 2017
    Quelle surprise que ce film, la façon de filmer est moderne, Jean Gabin est égal à lui-même et l'histoire est vraiment bien ficelée. Quand on pense que ce film a été tournée en 1939...
    Jaba21
    Jaba21

    1 abonné 36 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 janvier 2018
    Film-phare du réalisme poétique d'avant-guerre, le Jour se lève est, clairement, un film qui a sa place au panthéon du cinéma français. Cette réussite est due, en majeure partie, aux dialogues de Jacques Prévert, à la justesse de la mise en scène de Marcel Carné et bien sûr, au jeu des acteurs qui est remarquable. Mention spéciale à Jules Berry pour son interprétation.
    Ici, tout n'est que fluidité. Le ton est juste et les décors d'Alexandre Trauner sont magnifiques.
    Bon, ce n'est peut-être pas mon film préféré de ce metteur en scène mythique mais les qualités sont là, c'est indéniable.
    Djam A
    Djam A

    19 abonnés 66 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 juillet 2017
    j’idolâtre gabin il signe la peux être son meilleur film avec la belle équipe et pépé le moko .
    la collaboration carné Prévert est une fois de plus payante
    le jour se lève est peut être le meilleur film français de tous les temps .
    Le réalisme poétique français a son sommet
    gabin est magistral et Berry excellent ,gabin dira de Berry que c,est l'un des plus grand acteur avec qui l'ai pu joué
    ce film est noir il annonce la guerre pas loin et son lot de faux culs bien représenté dans le film .
    le film fut d'ailleurs interdit sous le régime de vichy .
    les décors de Trauner évoquant une banlieue noire ,triste et même temps si belle
    magnifique film.
    willycopresto
    willycopresto

    130 abonnés 1 352 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 mai 2017
    "Le jour se lève" (1939) Histoire le 14.04.2017

    Il y a bien longtemps que je n'avais vu ce vieux film ! Il m'avait laissé à l'époque l'image d'un machin d'antan aussi dépassé que les Gramophones, réservé aux "vieux" ou nostalgiques des films d'avant-guerre ou encore cinéphiles purs et durs.
    D'autant qu'à cette époque, la télé menaçait d'envoyer le cinéma aux oubliettes ! Dépassant donc mes préjugés d'antan, j'ai revu cette histoire avec l'indulgence qu'on a lorsqu'on regarde de vieilles photos sépias, pleines de charme. C'est exactement ce charme que j'ai ressenti en revoyant ce film. Certes, il a été taillé sur mesure pour Gabin qui peut montrer l'étendue de ses talents de comédien en matière de mauvais garçons, face à un Jules Berry qui lui sert de faire valoir mais qui fait le poids dans un rôle très difficile mais qu'il affectionne. Tout le casting est très réussi même si la plupart des acteurs est inconnue aujourd'hui. Par exemple Jacqueline Laurent dans le rôle de Françoise, la femme dont Gabin est amoureux ! Certes, face à Arletty son jeu est très hésitant mais Jacqueline était à l'époque la maîtresse de Prévert scénariste. Les mauvaises langues diront que son recrutement n'était pas le fruit du hasard . Pour l'actrice, c'était son troisième et meilleur film mais elle a abandonné très tôt le cinéma, à moins que ce ne soit l'inverse !
    Toute cette histoire semble aujourd'hui bien désuette mais dégage une sorte de romantisme suranné, de poésie bienvenus...
    willycopresto
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 397 abonnés 4 438 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 janvier 2017
    Le Jour se lève est un très bon film, qui, à l’instar de beaucoup de métrages anciens, séduit par sa simplicité, sa sobriété. On sent que le coût de la pellicule n’était pas le même, et c’est agréable de voir un métrage débarrassé de séquences inutiles, vaines, alourdissante. Attention, je ne dis pas du tout qu’on tient un chef-d’œuvre, car je sens aussi que le film a fait la dispense de scènes utiles à l’histoire.
    En effet, malgré les qualités d’écriture de cette histoire, aussi simple que prenante, jouant à la fois la carte du film en flash-back et du huis-clos théâtral, on pourra regretter de voir des rôles féminins, surtout celui de Jacqueline Laurent, bien peu exploités. Etonnement au cœur de ce drame, les femmes paraissent continuellement en arrière-plan, et du coup on peut avoir du mal à comprendre certains tenants et aboutissants de l’histoire. Les histoires d’amour, la relation qui se noue entre Gabin et Arletty, et le final, puisque le geste de Gabin paraît finalement peu justifié. En somme, Carné mène très bien son récit, mais en délaissant les personnages féminins, la force des sentiments, et l’amour qui guide cette histoire, ne sont pas aussi marqués qu’ils auraient dû, logiquement. Quelques belles scènes romantiques, notamment entre Gabin et Laurent, mais c’est dans la longueur, l’installation des sentiments et leur rôle qui n’est pas très bien traité.
    Cela étant, le casting est là, solide et bien utilisé. Gabin trouve un rôle à sa mesure, auquel il impose son charisme, sa force, et il convainc largement. Rien à redire, c’est un acteur qui, lorsqu’on lui donne quelque chose à défendre le fait avec une habileté et un naturel déconcertant. Face à lui Jules Berry est plus dans la discrétion, jouant un personnage plein de malignité, et je dois dire qu’il a un jeu très séduisant, très fin. La présence de la truculente Arletty et de la charmante mais assez tiède Jacqueline Laurent sont des atouts, mais il faut avouer que ça fait d’autant plus regretter que les personnages féminins ne jouent pas davantage un rôle de premier plan.
    Sur la forme, Carné offre comme de coutume un film très soigné et réussi. Très bons choix de décors, un noir et blanc contrasté qui donne la part belle aux recherches d’éclairages et de lumière, et puis l’excellence de la mise en scène. Tout est soigné, avec des séquences que l’on sent murement pensées, murement construites, à l’instar de cette superbe fusillade des hauts des toits, de cette insistance sur les regards, et de cette capacité de tourner dans cette chambre sous les toits. Un film aux allures théâtrales n’a de mérite que s’il fait oublier qu’il n’est pas une pièce de théâtre, et Le Jour se lève est de ceux-là.
    En conclusion, voilà un très solide film qui mérite sa réputation, même s’il n’est pas forcément très connu au sein de la filmographie de Marcel Carné. Il est vrai que ce n’est sans doute pas son meilleur film, handicapé par des personnages féminins trop délaissés, sans doute aussi par une fin un peu inférieur à ce que l’on était en droit d’attendre, à la fois dans la justification du geste, et dans le caractère inéluctable de l’épilogue. 4
    Matis H.
    Matis H.

    21 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 décembre 2016
    Monument du cinéma français, mis en scène par un autre monument de ce même cinéma français, "Le jour se lève" de Marcel Carné mérite toutes les louanges qu'il lui sont faites.
    Car avec ce récit complexe de carré amoureux (schéma rare au cinéma), Carné développe une oeuvre dense à la beauté envoûtante.

    La narration s'articule autour de deux temporalités, celle de François (magnifique Jean Gabin) barricadé dans sa chambre après avoir abattu un homme, et l'autre nous expliquant ce qui l'a mené à devenir un meurtrier, entre amour et trahison.
    Si les transitions de l'une à l'autre sont souvent hasardeuses et peu compréhensibles, le tout reste habilement construit.

    Les souvenirs de François sont parfois tout autant magnifiques que déchirants.
    En ce qui concerne le "déchirant", je retiendrais cette scène entre François et Clara durant laquelle cette dernière dit "Heureusement que l'on ne s'aime pas", car ils savent autant que nous que c'est faux.
    L'aspect trop binaire des personnages peut toutefois dérouter, surtout que leur relation n'évolue finalement que très peu, bien que l'intention soit compréhensible, celle d'une opposition marquée, jusque dans le comportement des uns et des autres, elle reste problématique.

    Cependant, si les souvenirs sont intéressants, la partie au présent elle, est passionnante.
    Car durant ces instants courts, et à la fois tragiques, Carné fait de François un homme désespéré dont l'unique envie est d'être seul alors que tout le monde s'amasse sous sa fenêtre, avec le désir morbide de voir ce qui va se passer.
    Et là, le cinéaste, en plus de créer nombre d'images stupéfiantes par sa mise en scène élégante, dit quelque chose sur la culpabilité, notre culpabilité, car au final ces gens sous sa fenêtre c'est nous.

    Nous voulons savoir, tout savoir, sur ce qui a poussé cet homme, d'apparence tranquille, à en tuer un autre, et si possible, voir l'issue sordide qui l'attend.
    C'est terrifiant car l'identification est immédiate.
    "Vous lirez ça dans le journal [...] et puis vous le lirez, et puis vous le croirez", les dialogues de Prévert. Immense.
    pierrre s.
    pierrre s.

    426 abonnés 3 304 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 27 avril 2016
    Marcel Carné filme Jean Gabin est en fait un héros prolétaire, assassin malgré lui. Ce que j'imaginai être un film noir est en réalité un drame, traversé comme bien souvent par une histoire d'amour. Gabin reste convaincant dans son rôle d'ouvrier robuste mais amoureux, néanmoins, il manque un petit plus pour en faire une œuvre inoubliable, en tous cas en ce qui me concerne.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    121 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 janvier 2016
    On pourrait presque dire que c'est dommage que le film n'ait pas fait le choix de sortir des sentiers battus du cinéma français de l'époque, car il a deux facettes qui le rendent unique : d'une part le long flash-back qui n'est pas du tout typique de l'époque et dont la mise en oeuvre étonne, avec son annonce textuelle en début de l'oeuvre. Et d'autre part les dialogues de Prévert, pas plus impressionnants que ça mais qui donnent tout de même un aspect vivant à la chose. Dans tout ça, Gabin est lui-même, et son charme en est réduit mais le mettent en valeur en même temps ; bref, suffisamment original pour être attrayant.
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