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    Le Jour se lève
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    87 critiques spectateurs

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    maxime ...
    maxime ...

    240 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 juillet 2022
    Le Quai des Brumes et Hôtel du Nord m'ayans sacrément secoué il y'a quelques semaines, je n'en attendais donc pas moins de ce film-ci, Le Jour se Lève que beaucoup considère comme l'un des plus grands longs métrages du Cinéma Français, je le comprend.

    Bien sur, il faut revenir sur le fonctionnement de ce film, qui pour l'époque est d'une véritable innovation, une audace qui perdure à ce jour. Cette conversation dans l'escalier sur la présence ou non d'une armoire dans la chambre de François, et de la manière dont la scène nous est dévoilée est remarquable de par son dialogue, une habitude lorsque l'on se familiarise à Carné et Prévert, mais aussi, surtout dans ce champ contre-champ astucieux et qui appuie sur le ridicule d'une situation pourtant tragique. Alors évidemment, toutes les séquences de bascule entre narration de l'instant et du flashback sont elles faramineuses et d'une lucidité qui fusionne aux maux de ce film, l'un des plus beaux de son cinéaste.

    Le Jour se Lève est dur après séance, il l'est entrecoupé de douceur dans son visionnage, dans l'action et la réception de son dédale d'émotion. J'en reviens à son texte, comme déjà soulignée, une habitude de la confection du bon mot, de sa justesse non pas pour plaire ou déplaire mais bien pour visé juste. Les dialogues touches, l'interprétation des comédien.e.s n'y ajoutent qu'encore plus de délicatesse. Jean Gabin et Arletty sont de suite à émouvoir lors de leur rencontre. " On est de la même famille, puisque l'on a pas de famille. " Cela, prête à sourire, et pourtant ...

    D'autres moments de ce genre sont captés au travers de cette histoire imprégnée par la condition, le sort, l'échec ! Françoise le dit, à sa façon, dans sa comparaison entre sa nouvelle rencontre et son compagnon de toujours, ce petit ours qui en a vue d'autres. " Il a un œil gai et l'autre qui est un peu triste. "

    La scène qui les rassemble et que je " préfère " reste néanmoins lorsque allongés, il et elle se témoigne leurs sentiments, un instant d'une rare contorsion entre l'évidence et son autre pendant, sa fatalité. " J'ai eu les ennuis, les gros, les petits ... "

    Arletty et Jean Gabin sont renversants, leurs partenaires à l'instar de Bernard Blier, Jules Berry et Jacqueline Laurent ont eux aussi des passages étroitement compliqués à sublimés, c'est chose faite. L'étonnante démonstration de mensonge de Valentin sur la personne de François, attendrit sans le montrer par la faconde de ce type, par son discours sur le " remord " qui n'est comme il le dit " Pas une blague mais une faute qui ronge ... " tiens d'une prouesse. Tout de suite confondu par des révélations non surprenante en fin de compte ! Oui, chacun est sa place dans ce récit étiré dont tous son concerné.

    Le Jour se Lève est un film profondément inspiré par les vues de Marcel Carné à identifié et à caractérisé les causes, les trajectoires, à comprendre les personnages qu'il entrevoie et redessine, à sa juste hauteur, pleine d'humanité. Encore un long métrage bouillant de conscience et de poésie, une délivrance qui continue de suriné après coup.
    20centP
    20centP

    15 abonnés 235 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 mars 2021
    Le jour de lève est un film intéressant. Un des premiers films du cinéma français à proposer le flash back. Un film également qui parvient à présenter le quotidien ouvrier. Il reste toutefois que l'intrigue sentimentale est un peu "classique" et n'évite pas quelques clichés. C'est l'occasion de découvrir le trio Gabin / Arlette et Jacqueline Laurent.
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    194 abonnés 2 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 avril 2021
    Le Jour se lève se lève est un film de Marcel Carné assez prenant avec un Jean Gabin au sommet de son art.
    L'acteur est impeccable (dans le rôle d'un personnage sombrant peu à peu dans la colère folle) et porte le film sur ses épaules. Les seconds rôles sont également interprétés par la crème du cinéma français (Bernard Blier ou Arletty). L'usage des flash-backs ici est particulièrement pertinente à l'histoire (on en apprend chaque fois un peu plus sur ce qui a pu pousser le personnage principale à commettre l'irréparable) et novatrice (je ne suis pas sûr que dans les années 30, on utilisait autant cette technique de narration qu'aujourd'hui).
    Je recommande.
    willycopresto
    willycopresto

    130 abonnés 1 352 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 mai 2017
    "Le jour se lève" (1939) Histoire le 14.04.2017

    Il y a bien longtemps que je n'avais vu ce vieux film ! Il m'avait laissé à l'époque l'image d'un machin d'antan aussi dépassé que les Gramophones, réservé aux "vieux" ou nostalgiques des films d'avant-guerre ou encore cinéphiles purs et durs.
    D'autant qu'à cette époque, la télé menaçait d'envoyer le cinéma aux oubliettes ! Dépassant donc mes préjugés d'antan, j'ai revu cette histoire avec l'indulgence qu'on a lorsqu'on regarde de vieilles photos sépias, pleines de charme. C'est exactement ce charme que j'ai ressenti en revoyant ce film. Certes, il a été taillé sur mesure pour Gabin qui peut montrer l'étendue de ses talents de comédien en matière de mauvais garçons, face à un Jules Berry qui lui sert de faire valoir mais qui fait le poids dans un rôle très difficile mais qu'il affectionne. Tout le casting est très réussi même si la plupart des acteurs est inconnue aujourd'hui. Par exemple Jacqueline Laurent dans le rôle de Françoise, la femme dont Gabin est amoureux ! Certes, face à Arletty son jeu est très hésitant mais Jacqueline était à l'époque la maîtresse de Prévert scénariste. Les mauvaises langues diront que son recrutement n'était pas le fruit du hasard . Pour l'actrice, c'était son troisième et meilleur film mais elle a abandonné très tôt le cinéma, à moins que ce ne soit l'inverse !
    Toute cette histoire semble aujourd'hui bien désuette mais dégage une sorte de romantisme suranné, de poésie bienvenus...
    willycopresto
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    133 abonnés 1 624 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 mai 2015
    Derrière une porte d’appartement, on entend une dispute entre deux hommes, un coup de feu. L’un des deux sort toucher par balle et s’écroule mort. Qu’a provoqué cette altercation mortelle entre les deux hommes ? C’est un drame amoureux qui a conduit à ce dénouement ; Carné va remonter dans le passé afin de nous permettre de comprendre. Pour cela il va s’appuyer sur un procédé novateur pour l’époque: trois flash-back. Tellement neuf que dans la version initiale, des panneaux indiquaient le retour en arrière. Carné alterne astucieusement grâce à cela le présent d’un homme cerné, traqué dans sa chambre telle une prison d’où aucune issue ne semble permise et le passé avec la naissance d’une passion amoureuse impossible. Pour porter le rôle du meurtrier terré chez lui comme une bête fauve ; Gabin, occupant l’espace comme Brando bien plus tard ; tranchant avec le Gabin des flash back, amoureux et charmeur. Berry est sublime en salaud manipulateur cruel et diabolique ; le spectateur n’aura aucune compassion sur son sort tout comme dans « Le crime de Monsieur Lange » ; abonné qu’il est aux rôles de véreux. Arletty égale à elle-même avec sa gouaille parisienne et dans un des premiers plans de nu au cinéma ; sa sortie de douche sera même censuré par Vichy et ne réapparaitra même pas dans la version restaurée. Carné aurait dit que la scène avait été filmé à son insu. Trauner aux décors reconstitue de fond en comble une cour, un quartier, une usine de manière magnifique ; un décor hors paire dans lequel la caméra peut virevolter sans cesse. Même la chambre de Gabin possède ses 4 murs contre 3 habituellement dans un décor de ciné et ceci permet bien d’accentuer la sensation d’oppression du condamné à mort dans sa souricière. Et puis Prévert, incontournable dans les chefs d’œuvre d’époque met des mots sur le scénario de Viot comme personne ; hyper poétique, on aurait des difficultés à extraire une seule réplique du film tellement l’écriture est riche.
    Chef d’œuvre du réalisme poétique avec une seule restriction : un scénario au contenu légèrement pauvre et un peu lent.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 8 janvier 2020
    De très beaux dialogues, de grands comédiens, de la délicatesse dans le maniement de l’ellipse, sans doute aussi une forme de modernité pour l’époque (utilisation du flashback et des décors), mais j’avoue m’être légèrement ennuyé, pas passionné par l’histoire, qui souffre en plus de quelques problèmes de rythme. C’est un film dont on garde surtout des fragments: un plan, une réplique, des moments de beauté qui frôlent la poésie ou l’abstraction. Le reste a quand même beaucoup vieilli.
    Tupois Blagueur
    Tupois Blagueur

    66 abonnés 1 162 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 mai 2015
    Peut-on se fourvoyer en qualifiant "Le jour se lève" de grand film français ? Je crois que non, au vu des immenses qualités que recèle le film. Que ce soit au niveau de l'histoire, dramatique et poignante, de la forme, disposant d'une photographie magnifique, ou des personnages exceptionnels aux dialogues signés Jacques Prévert, ce classique demeure encore aujourd'hui un modèle du genre. Comparé aux standards hollywoodiens et français de l'avant-guerre ou même de ceux qui le suivront, le jeu des comédiens est impressionnant de retenue, de sous-entendus, de non-dits et de regards qui en disent long. Cela a été rendu par le casting de luxe que se paye Marcel Carné : Jean Gabin (magistral il n'y a pas d'autre terme), Jules Berry (ambivalent comme jamais), Arletty (déchirante de sincérité) et Jacqueline Laurent (fragile et douce comme la rosée du matin). Par ailleurs, les éclairages sombres et mélancoliques donnent une dimension presque lyrique à cette tragédie moderne, renforcés par des flashbacks intelligents et bien placés. A ce titre la situation finale reste un cas d'école et conclut de manière grandiose un film qui, pour longtemps, restera dans les mémoires de ceux qui l'on vu. Je pourrai encore parler de ce film pendant un certain temps mais vous avez compris l'essentiel : nous sommes en présence d'un très bon film...
    inspecteur morvandieu
    inspecteur morvandieu

    36 abonnés 2 367 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 décembre 2023
    Assiégé dans sa chambre d'hôtel, tout en haut d'un immeuble, tel que réfugié dans une forteresse, un assassin se remémore les circonstances de son acte et attend le châtiment du petit matin.
    Jean Gabin est le héros maudit de cette tragédie en trois actes (qui coincident avec trois retour en arrière, enserrés entre un prologue et un épilogue), une histoire d'amour vouée à l'échec parce que,la haine aura eu raison de l'amour.
    Ce drame de Carné, au demeurant très simple, se distingue par la qualité des textes de Prévert. Sur fond de réalisme social, il exalte les vertus et les beautés d'une passion naissante par des dialogues très inspirés. Poétiques ou parfois drôles, ils permettent à Gabin, Jules Berry et Arletty une composition mémorable et suscitent entre les trois personnages et comédiens de fameux échanges. Cette histoire d'amour à quatre, parce que Gabin attire l'amour de Jacqueline Laurent, la tendre affection d' Arletty et la jalousie haineuse de Jules Berry, est une des plus réussies démonstrations de la supériorité du cinéma français d'avant-guerre.
    Jo D
    Jo D

    28 abonnés 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 janvier 2013
    Décidément Marcel Carné aime bien terminer ses films brutalement. Un coup de feu et rien d'autre. Comme dans "Hotel du Nord" une année auparavant. Autant dans le film précédent on savait pourquoi Louis Jouvet en faisait les frais, autant là le réalisateur nous laisse un peu le c** entre deux chaises et nous laisse nous faire notre propre interprétation.
    Par ailleurs, ici tout fonctionne : la relation Carné-Prévert, Jean Gabin magistral dans son incarnation d'un homme rongé par la jalousie et par un amour impossible, et Arletty une nouvelle fois remarquable. Je ne parle même pas des dialogues, "Audiardesque" avant l'heure ! Quel bonheur d'entendre toutes ces répliques cinglantes qui fusent dans tous les sens !
    Les flashbacks prennent quasiment la totalité du film et rythment celui-ci avec brio. La mise en scène et le montage, via des fondus enchainés admirables, nous entrainent efficacement dans les arcanes de ce quatuor amoureux, dont Jules Berry tire son épingle du jeu avec un charisme d'une grandeur rare.
    La représentation des années 30, avec notamment la vie du monde ouvrier et toutes les difficultés que ça pouvait impliquer à l'époque apporte une touche de gaieté et de simplicité dès le début du film qui rend le personnage de Jean Gabin attachant, notamment lorsqu'il rencontre pour la 1ère fois sa future muse. Muse qui va lui causer, malgré elle, tant de soucis...
    Un grand classique du cinema français à regarder et à reregarder sans modération.
    TCovert
    TCovert

    78 abonnés 383 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 février 2011
    « Un Homme a tué… enfermé, assiégé dans une chambre, il évoque les circonstances qui ont fait de lui un meurtrier. » Ces par ces mots que commence Le Jour se Lève, il s’agissait à l’époque de faire comprendre aux spectateurs qu’ils allaient assister à des flashbacks, une technique nouvelle en 1939. Un an après Quai des Brumes Marcel Carné fait donc ce film moins marquant mais dans la même veine. En effet le film mélange, comme Quai des Brumes, romance, intrigue policière et réalisme social. Jean Gabin est au top pendant cette époque, ce film ne fait pas exception, le reste des comédiens est bon mais on retiendra surtout le rôle de Jules Berry en baratineur, très convaincant. Jacques Prévert signe à nouveau les dialogues et évidemment la qualité est au rendez-vous. On regrettera peut-être un manque de développement de la psychologie des personnages, notamment celui de Gabin, mais Le Jour se Lève est un film bien sympathique.
    Hervé L
    Hervé L

    73 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 février 2020
    Un très bon film noir d ambiance servi par un Gabin qui joue vraiment sans se parodier et un très bon cadrage au service d une histoire romantique et détruite par la jalousie
    Adrien B.
    Adrien B.

    19 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 octobre 2015
    Malgré une certaine lenteur, ce film reste divertissant grâce à Jean Gabin.
    Guillaume836076
    Guillaume836076

    81 abonnés 126 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 octobre 2012
    A mettre au même niveau que Les Enfants du Paradis. Sommet du réalisme poétique, ce chef d'oeuvre du cinéma mondial n'a absolument pas vieillie. Le scénario de Jacques Viot est superbement écrit et dialogué par Prévert: cette histoire d'amour tragique située dans le milieu ouvrier de l'après Front Populaire pourrait être parfaitement transposable au contexte social actuel.
    Mais l'audace pour l'époque se situe au niveau de la construction en flash back marqué par des transitions en fondu enchaîné pour le montage, voulue par Marcel Carné. Ce qui n'avait jamais été tenté auparavant. Rendons justice à Carné pour cette innovation cinématographique que l'on attribue trop facilement à Orson Welles avec un autre monument Citizen Kane, tourné l'année suivante.
    Ce qui est certainement dû au fait qu'à sa sortie, le film fût fortement attaqué par certains critiques, désarçonnés par la forme et le fond du film et n'a pas rencontré le succès public escompté. C'est après la guerre qu'il commença à être apprécié pour sa juste valeur.

    Les aller retour entre cette chambre d'hôtel où chaque objets le ramène à ses souvenirs, Gabin, traqué comme un animal sauvage par la police prête à donner l'assaut, se remémore chaque étapes de son histoire d'amour , elle-même "responsable" de cette issue qui on s'en doute dès le départ sera fatale, sont d'une force inouïe.
    Pas à pas, le scénario nous mène au "piège" qui se refermera dramatiquement sur ce beau couple d'amoureux joué par Jean Gabin et Jacqueline Laurent.
    Vraie tragédie grecque, c'est surtout une réflexion sur le Destin, sur l'enchainement incontrôlable des événements quand la passion prend le dessus sur la raison et qui pose la question: existe-t'il un amour heureux ?
    Reconstitution en décors extérieurs remarquable d'Alexandre Trauner d'un quartier ouvrier des années 30, où Carné saisit tous les détails de la vie d'un quartier populaire en promenant sa caméra.
    Jean Gabin signe une de ses prestations les plus belles, si ce n'est la meilleure de sa carrière avec Le Chat, tout en émotion, passant de l'humanité généreuse à l'amour passionnel, jaloux et tourmenté qui le ronge de l'intérieur, et révélant une violence qu'il ne soupçonnait pas lui-même. Son tour de force c'est que son jeu nous permet de nous identifier à son personnage et de nous attacher à lui.
    Jules Berry, le dresseur de chien, par qui le pire arrive, figure symbolique du destin, nous livre une prestation également mémorable, évitant de tomber dans la caricature du salop intégral, appuyant sobrement sur le côté ambigüe et manipulateur de son personnage.
    Quand à Arletty, belle et touchante, est celle qui apporte un peu de douceur et d'humanité dans cet océan de noirceur pas si poétique...

    A voir au moins une fois dans sa vie.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 15 octobre 2014
    "Est-ce que j'ai une gueule à faire l'amour à des souvenirs ?". La réplique d'Arletty
    détonne dans ce film au sommet du réalisme poétique, ou comme Marcel Carné l'aurait dit lui même du "fantastique social", et y a , à la fois,toute sa place. Personnage fantastique, elle incarne le réalisme qui cache une tendresse. La tendresse c'est Jean Gabin, qui en ours bien léché, ne peut plus supporter la pression psychologique d'un autre homme qui est incompréhensible pour lui, un orphelin qui se tue au travail, amoureux d'une autre fille de "l'assistance", la jeune Françoise, courtisée par cet autre homme, interprétée par la compagne de Prévert, auteur du scénario. Elle est, au passage, un cran en dessous des autres acteurs.
    Le film fustige en douceur le travail, bourreau des ouvriers, les beaux messieurs qui tuent avec l'ego et le temps, égratigne la police est ses lourdeurs (à tel point qu'une scène avait été coupée par le régime de Vichy) et nous montre la beauté de la loyauté et des amitiés prolétaires. Une histoire au procédé en avance sur son temps car le film se permet des digressions appelées plus tard "flash-backs". Le dernier plan justifie à lui seul de voir le film.
    Matis H.
    Matis H.

    21 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 décembre 2016
    Monument du cinéma français, mis en scène par un autre monument de ce même cinéma français, "Le jour se lève" de Marcel Carné mérite toutes les louanges qu'il lui sont faites.
    Car avec ce récit complexe de carré amoureux (schéma rare au cinéma), Carné développe une oeuvre dense à la beauté envoûtante.

    La narration s'articule autour de deux temporalités, celle de François (magnifique Jean Gabin) barricadé dans sa chambre après avoir abattu un homme, et l'autre nous expliquant ce qui l'a mené à devenir un meurtrier, entre amour et trahison.
    Si les transitions de l'une à l'autre sont souvent hasardeuses et peu compréhensibles, le tout reste habilement construit.

    Les souvenirs de François sont parfois tout autant magnifiques que déchirants.
    En ce qui concerne le "déchirant", je retiendrais cette scène entre François et Clara durant laquelle cette dernière dit "Heureusement que l'on ne s'aime pas", car ils savent autant que nous que c'est faux.
    L'aspect trop binaire des personnages peut toutefois dérouter, surtout que leur relation n'évolue finalement que très peu, bien que l'intention soit compréhensible, celle d'une opposition marquée, jusque dans le comportement des uns et des autres, elle reste problématique.

    Cependant, si les souvenirs sont intéressants, la partie au présent elle, est passionnante.
    Car durant ces instants courts, et à la fois tragiques, Carné fait de François un homme désespéré dont l'unique envie est d'être seul alors que tout le monde s'amasse sous sa fenêtre, avec le désir morbide de voir ce qui va se passer.
    Et là, le cinéaste, en plus de créer nombre d'images stupéfiantes par sa mise en scène élégante, dit quelque chose sur la culpabilité, notre culpabilité, car au final ces gens sous sa fenêtre c'est nous.

    Nous voulons savoir, tout savoir, sur ce qui a poussé cet homme, d'apparence tranquille, à en tuer un autre, et si possible, voir l'issue sordide qui l'attend.
    C'est terrifiant car l'identification est immédiate.
    "Vous lirez ça dans le journal [...] et puis vous le lirez, et puis vous le croirez", les dialogues de Prévert. Immense.
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