Après "American Vertigo",le livre,"American Vertigo",le film.Le travail d'adptation semble simple : des images de l'Amérique d'aujourd'hui,de tous ses états (ou à peu près) et dans tous ses états,sur lesquelles est superposé la voix off de Jean-Pierre Kalfon (dont le texte est directement lié au livre),ainsi qu'une insupportable et fatiguante Bande Originale.Quelques minuscules interviews viennent se rajouter à ce gloubi-boulga ennuyeux d'une Amérique que l'on connaît déjà,et qui n'est ici jamais montrer sous un autre angle.Faisant l'apologie de son intégrité,le blâme de ses systèmes d'incarcération,entre autres,ce voyage,ou plutôt journal de bord,est formellement ininteressant.La construction se dessine sur les bordures de la carte.Chaque état ou ville est donc expliqué entre 30 secondes et 3 minutes,ne laissant jamais le temps au spectateur d'apprécier la saveur de chacune de ces petites parcelles d'Amérique.New York est contourné (on y visite une prison),Miami n'est même pas montré (ce passage n'est simplement qu'une interview de James Ellroy,qui parle de son oeuvre sans établir de rapport vis à vis de l'Amérique)...le principe d'"American Vertigo" est donc parfaitement raté : on ne saisit pas les tenants et aboutissants de ce périple,qui passe d'interviews d'auteurs à des prisons obscures,des plaines ensablées à une scène choquante d'immaturité sur le deuil d'une famille pour leur fils perdu en Irak.Les assemblages,au final,ne dessinnent aucunement le bilan d'une Amérique pleine d'idéaux et de contradictions.On comprend par moment ses qualités,ses défauts,grâce à un texte ultra-subjectif et souvent très bien écrit,mais cela ne pallie que quelques instants l'incohérence globale du métrage : on veut nous parler d'une Amérique et de ses douleurs,de ses miroirs et de sa paranoïa,mais à aucun moment on ne comprend ce que signifie chaque visite dans une ville ou un état,et le film bascule alors rapidement dans le ridicule.Cela n'empèche pas parfois l'effroi que suscit