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Yannickcinéphile
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2,0
Publiée le 29 novembre 2016
Un film où l’on sent fortement l’influence vecchialienne, en sachant que Vecchiali a contribué au métrage. Franchement, même si ce n’est pas si indigeste que cela, ce n’est pas terrible du tout ! En fait la première partie du film a des aspects encourageants. Ingrid Bourgoin impose un jeu convaincant, on sent qu’elle va porter le film sur ses épaules, et ce n’est pas forcément désagréable, d’autant qu’elle crève l’écran en ouvreuse de cinéma porno au bagout d’enfer ! Elle a du style, bref, elle tire son épingle du jeu. Dans l’ensemble cette première partie tire en longueur et repose sur ses dialogues uniquement (c’est une séquence uniquement dans le vestibule du cinéma dans un style très théatral), mais n’est pas mauvaise. Les dialogues sont bons, il y a quelques séquences assez drôles, bref, sans être super convaincant c n’est pas détestable. Seulement après on espère que ça décolle, et non ! On se retrouve avec deux autres séquences toutes aussi longues, une dans une boîte lesbienne, une dans une voiture. Même type de réalisation : plan fixe ou presque, décors minimalistes, et tout le film s’appuie sur ses dialogues. Seulement le deuxième partie est beaucoup plus lourdingue, la dernière est beaucoup plus classique avec des discussions moins cocasses, et finalement on s’ennuie. On ne sait pas trop où la réalisatrice veut nous conduire avec ces trois parties disparates. Pour tout dire, il n’y a pas franchement d’intrigue, et une fois qu’on a compris le truc avec la scène d’ouverture, et bien il n’y a plus grand-chose à se mettre sous la dent. Il reste une ambiance sympathiquement rétro, quelques dialogues proprement écrits, mais pas grand-chose de plus. Formellement c’est assez inégal. Visiblement sans le sou, il ne faudra pas du tout attendre des décors recherchés, ni une photographie remarquablement travaillée, et la mise en scène est très statique tout de même. Pour autant il y a une certaine volonté dans le rendu de l’ambiance. C’est perceptible dans la première partie avec des bruitages typés, et dans la seconde aussi avec une bande son très particulière. La chanson centrale « Je suis une nana mec » est un grand moment de cocasserie ! Disons que sans être très bien fait, on sent un peu comme chez Vecchiali cet art de la débrouille, et cette volonté de faire quelque chose qui a de la singularité. Pour ma part ce film n’est pas vraiment mauvais, mais c’est un premier film maladroit, où la réalisatrice semble chercher à copier Vecchiali avec un talent discutable, et surtout un propos trop creux. C’est un film auteurisant avec quelques aspects plaisants, mais la singularité ne suffit pas forcément à faire un bon film ! 2
Sans atteindre la grâce de certains films contemporains dont on peut le rapprocher ("Corps à coeur", "Extérieur nuit" ou "Le pont du nord"), ce premier opus de Marie-Claude Treilhou séduit par son atmosphère et sa sincérité. Porté par une jeune comédienne formidable, que l'on ne reverra presque pas, "Simone Barbès" est surtout une plongée dans le Paris des noctambules besogneux, les sans-grade et sans le sou, ceux qui n'avaient aucune chance d'entrer aux Bains-douches. Ces déambulations manquent parfois de l'urgence présente chez Jacques Bral mais cela reste un témoignage troublant sur une époque révolue, celle des cinés pornos et de l'avant-sida.
Ce premier film se décompose en trois parties : la première demi-heure se passe à regarder deux femmes échanger des propos futiles dans le foyer d'un cinoche porno où passent divers clients, ça doit être l'intro ; la deuxième demi-heure se passe à attendre la copine de la fille dans un bar de lesbiennes où passent divers clients échangeant des propos superficiels tandis la barmaid essaie de lui refiler une cuisinière qu'elle a depuis dix ans sur son palier parce qu'elle tient pas dans son part, enfin bref, comme la copine n'est jamais libre, alors la fille finit par se barrer, c'est la deuxième demi-heure. La dernière demi-heure se passe à échanger dans une Volvo des propos oiseux avec un type qu'elle a pris pour un baron parce qu'il a des belles moustaches (elle arrête pas de lui dire) mais qui se révèle être un croupier. On en est à se demander quelle peut être l'histoire de ce film quand arrive le générique de fin. Il aurait mieux fallu le nommer "Simone Barbès ou en attendant Godot dans un ciné porno, puis un bar de lesbiennes et enfin une Volvo", ça donnerait une meilleure idée du film.
Divisé en trois actes distincts qui sont autant de huis-clos – le hall d’un cinéma porno, une boîte lesbienne et une voiture roulant de nuit dans les rues de Paris – ce film relativement creux peut se vivre comme l’intéressant témoignage d’une époque révolue, d’autant que la réalisatrice nous embarque dans des lieux peu montrés sur les écrans. Tourné dans le climat féministe de la fin des années 70, il est centré sur la virée nocturne d’une femme – la Simone Barbès du titre – dont la solitude sera de plus en plus marquée au fur et à mesure de l’évolution du récit. Vaguement intriguant mais assez vain.