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    La Piel que Habito
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    Sebi Spilbeurg
    Sebi Spilbeurg

    82 abonnés 1 005 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 mai 2014
    Après En chair et en os, c’est la seconde fois que le cinéaste espagnol Pedro Almodóvar s’inspire d’une œuvre littéraire pour l’un de ses films. Ici, il s’attaque à un roman français, Mygale, de Thierry Jonquet, afin d’en livrer une adaptation. Et délaissant pour ce film ses actrices (Penélope Cruz, Victoria Abril, Lola Dueñas, Carmen Maura, Rossy de Palma…) au profit de son acteur fétiche qu’est Antonio Banderas. Pour un drame nimbé de thriller, ce qui est plutôt une nouveauté chez le réalisateur. Une réussite ?

    Robert Ledgard (Antonio Banderas) est un chirurgien esthétique qui tente de mettre au point une peau synthétique révolutionnaire. Et pour cela, il la teste sur Vera (Elena Anaya), une femme qu’il séquestre depuis quelques temps dans son manoir, et avec qui une relation commence à prendre forme. Mais qui est exactement cette femme ? Quoiqu’il en soit, leur existence va s’en retrouver bouleverser dès l’irruption d’un criminel en fuite, Zeca (Roberto Álamo), qui décide reprendre contact avec sa mère Marilia (Marisa Paredes), qui n’est autre que la fidèle servante du chirurgien.

    Si nous devions décrire La piel que habito, nous dirions que nous avons affaire à un film divisé en deux parties. La première, assez farfelue et saugrenue, nous plante le décor et nous présente les personnages. Loufoque, oui, c’est bien le terme qui correspond pour qualifier la première moitié du film, qui met en scène des personnages hauts en couleurs comme Almodóvar sait si bien les imposer. Notamment en ce qui concerne Zeca, criminel cherchant un abri et qui se pointe à la porte du manoir déguiser en fauve et qui est prêt à ligoter sa propre mère pour violer une innocente. Le problème de cette partie, c’est qu’on ne sait pas où elle veut nous mener. En effet, le réalisateur nous balance l’étrange relation existante entre le chirurgien et son cobaye. En ajoutant ici et là quelques trames secondaires qui n’apportent pas grand-chose. Si ce n’est plus de détails qui ne font que nous embrouiller.

    Mais La piel que habito décolle véritablement dans sa seconde partie. Où, après avoir enfin couché ensemble, nos deux personnages principaux se mettent à rêver. À se souvenir d’un passé qui va tout nous révéler et donner à la première partie tout son sens. Et autant vous prévenir tout de suite : j’ai rarement vu une histoire aussi glauque ! ATTENTION, SPOILERS !!!!!! Le chirurgien avait une fille qui, avant de se suicider, avait subi un traumatisme après une tentative de viol. Pour se venger, il décida de retrouver le coupable et de le torturer. Mais dans sa folie, il va s’en servir comme cobaye à ses opérations, en le transformant… en femme ! Oui, vous l’aurez compris : cette fameuse Vera, que le chirurgien semble chérir et avec qui il va connaître une histoire d’amour avec son lot de relations sexuelles, est en réalité l’homme qui a essayé de violer sa fille par le passé ! Dérangeant à souhait !

    Du n’importe quoi ? En aucun cas ! Car avec une telle histoire, Pedro Almodóvar nous livre une toute nouvelle vision de Frankenstein et de son amour (ici physique et sentimental) envers sa créature. En nous le racontant de manière osée (en commençant son film par la fin au risque de perdre le spectateur, en offrant un côté burlesque qui plus est) sans jamais perdre ce suspense qui fait de La piel que habito un long-métrage diablement captivant et qui tient en haleine jusqu’au bout (même si l’ensemble a du mal à démarrer). Mais aussi, en racontant cette histoire de la sorte, Almodóvar en profite pour mettre en avant quelques uns de ces thèmes de prédilection que sont l’homosexualité, la bissexualité, le travestissement et le transsexualisme. Prouvant ainsi qu’il a su s’approprier l’œuvre originale pour nous livrer un film qui lui est propre.

    Mais ce qui saute aux yeux dans La piel que habito, c’est une mise en scène hautement maîtrisée. Pour nous raconter son histoire, Pedro Almodóvar y instaure une ambiance glaciale à souhait. Avec des décors et jeux de lumière qui mettent mal à l’aise, tout en ayant quelque chose d’hypnotisant qui nous happe aussitôt dans le récit sans que nous arrivions à nous en détacher. Une atmosphère soignée au possible qui doit également sa qualité à la bande originale d’Alberto Iglesias (compositeur attitré d’Almodóvar depuis La fleur de mon secret). Et qui donne à La piel que habito suffisamment de classe pour titiller notre intérêt. Et avec des comédiens qui s’investissent corps et âme (surtout Elena Anaya), nous ne pouvons que plonger dans cette histoire.

    Démarrant tel un film qui n’aurait jamais dépassé son statut de brouillon, Almodóvar nous fait un joli pied de nez dans la seconde partie de son œuvre. Montrant qu’il est un réalisateur qui sait jouer avec nous tout en prouvant une nouvelle fois qu’il n’est pas cinéaste pour rien. Étant capable de maîtriser son film comme bon lui semble, afin d’y traiter ses thématiques avec facilité, sans jamais nous prendre pour des pigeons (avec une telle mise en scène, son film aurait très pu être un essai artistique tape-à-l’œil décevant). L’Espagnol n’a pas démérité sa renommée !
    Skipper Mike
    Skipper Mike

    85 abonnés 650 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 mai 2014
    Pedro Almodóvar signe un film d’une grande force esthétique, empruntant les codes du thriller mais en remplaçant sa noirceur habituelle par une blancheur immaculée, celle des laboratoires, des hôpitaux, des blouses des scientifiques. "La Piel que habito" n’est rien d’autre que qu’une modernisation du mythe du savant fou, avec une approche plus introspective et des thématiques autres que celles du film d’horreur pur. Au départ, il s’agit d’une simple intrigue scientifique dont les seuls enjeux relèvent de l’éthique, avec tout de même une touche de mystère : qui est donc cette prisonnière servant de cobaye ? Puis peu à peu se révèle une histoire familiale lourde en secrets, et le film devient passionnant à partir de ce point-là. On sent les traumatismes, la rancœur, les espoirs brisés mais aussi le manque d’empathie, autant d’éléments qui vont conduire à l’inéluctable lors d’un long flash-back. Tout cela est étouffant de perversité, mais finalement très galvanisant. spoiler: Quelle émotion quand on voit la façon dont Vicente se transforme lentement en Vera, perdant en apparence sa volonté d’en découdre, mais se débarrassant en réalité de son sentiment de culpabilité – il suffit de regarder ses yeux, tour à tour inquiets, tristes ou haineux, mais toujours profonds, pour comprendre l’agitation régnant dans son esprit. Finalement, c’est à la naissance d’un syndrome de Stockholm inversé qu’on assiste, sans qu’on sache au fond qui est le plus coupable des deux amants / ennemis. La relation qui se noue entre eux est ainsi ambiguë mais bouleversante, autant que le sublime dernier plan, prise de conscience des longues années écoulées et de celles à venir pour tout reconstruire.
    "La Piel que habito" est alors un très beau film sur l’amour, celui qui continue à exister bien après la mort, quand bien même il perdrait de sa consistance et inhiberait la vie, n’apportant que l’isolement. La mise en scène, géniale, sert avec brio la représentation de cette solitude qu’on cherche à tromper via les écrans de surveillance ou les souvenirs. Si le long-métrage emprunte beaucoup au film de genre, il parvient sans peine à en transcender les codes, aboutissant à un chef-d’œuvre se jouant des cases dans lesquelles on voudra l’affecter.
    AHEPBURN
    AHEPBURN

    101 abonnés 513 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 mai 2014
    Comme à son habitude Pedro Almodovar fait dans l'originalité. Il s'agit de l'un de ses meilleurs films. Mystère, la question sur le genre est toujours présente. Banderas dans sa meilleure composition. Je recommande ce film vu à sa sortie et diffusé actuellement sur Arte et Arte 7. Je recommande ce film.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 24 mai 2014
    "La piel que habito" est le genre de film qui ne laisse pas indifférent... On aime ou on ne l'aime pas, tout l'un ou tout l'autre en somme. Pour ma part, cette sorte de thriller fantastique à l'histoire complexe et angoissante est une grande réussite. La mise en scène est toute en sobriété, impeccable. Le scénario, certes original, est bien écrit et parfaitement maîtrisé. Le début est peut-être un peu lent mais c'est vraiment minime comme détail. Ce film comporte des flash-backs qui nous permettent de mieux connaître les protagonistes, leur passé et ce qui les a amené à être ce qu'ils sont désormais. Ils sont utiles, ainsi le spectateur ne perd pas le fil de l'histoire, c'est une façon de rester connecté. La photographie est magnifique, très soignée. Les acteurs sont épatants de justesse, Banderas en tête. La musique de Alberto Iglesias, belle et dramatique à la fois, souligne le climat noir et glacial qui plane sur ce film. Inquiétant et intriguant en même temps, du grand art signé Almodovar.
    S M.
    S M.

    34 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 mai 2014
    Tout a déjà été dit ou presque sur "La piel que habito", chef-d'oeuvre d'Almodovar qui signe le retour d'Antonio Banderas, un de ses acteurs fétiches, près de 20 ans après leur dernière collaboration. Le scénario est complexe et bien travaillé, la mise en scène parfaite de maîtrise, la réalisation en béton, la photographie superbe, les acteurs au top. Le film est captivant, excitant, malsain et ne vous laissera pas de marbre!
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 21 mai 2014
    Niveau thriller chez Amòldovar, je n'avais pas été convaincu. Il y a eu "Étreintes Brisées" qui m'avait vraiment déçu. Celui-ci m'a étonné en bien, car avait une trame intéressante et le sujet ou la problématique principale reprenait des thèmes des autres films du réalisateur: le travestissement. Le thriller a le droit aux rebondissements, aux personnages cachés et du bon jeu d'acteur. Sans compter le côté technique qui est pas mal. Bref, pas exceptionnel mais bon!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 20 mai 2014
    Ce film est encore un chef-d'œuvre d'Almodovar, qui manipule à merveille le scénario, avec l'aide des acteurs ! Un film absolument à voir !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 20 mai 2014
    La piel que habito (la peau que j'habite pour les non-hispanistes) est le second film d'Almdovar que j'ai visionné. Après le brillant et réjouissant Volver (que je consacrerai bientôt une critique), j'ai frissonné devant ce film très sombre et au scénario aux ressorts psychologiquement insoutenables.
    Un médecin tente de créer une peau artificielle capable de résister à la moindre choc. Mais il l'essaye sur une patiente (un cobaye humain donc), qui est assez mystérieuse... On ne sait rien d'elle (du moins dans la première partie du film), ni de la raison où elle est séquestrée chez le médecin en question. Suite à un événement brutal, ils se rapprochent et nouent une relation... qui va réveiller les plus lourds secrets et non dits...
    Je vous préviens d'avance : si ce film n'est pas un film d'horreur (donc, vous ne verrez ni fantôme, ni tueur de slasher et autres monstres qu'on voit dans ce genre), il est capable de s'insinuer à vous d'une manière atroce, digne d'une torture. Car le film est ponctué de moments dramatiques et violents assez horribles spoiler: comme l'attaque du Tigre, déjà dur à supporter où les premiers jours de séquestration de Vicente
    . De plus, l'histoire elle-même devient incroyable et la révélation spoiler: qu'est d'apprendre que Vera était en fait un homme, Vicente, qui a abusé la fille du médecin
    peut vous faire hurler.
    Aussi, plein de thèmes grave sont évoque : la bioéthique, le sexe, le changement de sexe, la culpabilité...
    Ponctué aussi par de belles chansons, la photographie du film est admirable.
    Ce film est à voir mais accrochez-vous le cœur tout de même. On n'en ressort pas indemne...
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 20 mai 2014
    Enorme !!! Un film qui tient sous tension le spectateur du début à la fin. Plusieurs thèmes sont abordés et les conflits intérieurs de chaque personnage bien retranscris. Les acteurs sont superbement mis en valeur et jouent leur rôle à la perfection.
    Un Must...
    ferdinand
    ferdinand

    14 abonnés 452 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 20 mai 2014
    Histoire sans queue ni tête (oh la fine plaisanterie), bien filmée, mais qui ne provoque que l'ennui, et la question -faut-il rester jusqu'au bout? !- Certains évoquent "Vertigo" ou "les yeux sans visage"!!! Autant comparer Botero et Rodin. Affligeant.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 20 mai 2014
    Excellent film, avec un scénario bien ficelé, qui donne la part belle au transgenre.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 20 mai 2014
    Entre deuil et fantasme, transgénique et transgenre, thérapie et chirurgie, l'idée de "passage" revient sans cesse. Le récit se déploie avec l'agilité d'un fil d'Ariane dans ce dédale complexe mais jamais confus mis en place par Pedro Almodovar.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 21 mai 2014
    quand on dit : Almodovar , tous les brillants critiqueurs se ruent pour applaudir .......une m.....!. Almodovar rate son film, scènes inutiles, longs plans ennuyeux, flash back foireux, personnages plongés dans un coma communicatif. une fin dégoulinante. bref aucun relief ne ressort de ce grand Almodovar. seul banderas joue le jeu .....et encore.
    ghyom
    ghyom

    84 abonnés 150 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mai 2014
    Pedro Almodovar mélange ici Frankenstein et Pygmalion pour nous livrer un thriller quasi horrifique. Encore une fois avec Almodovar il est question de l'identité sexuelle, du rapport à la mère, de l'image qu'on a de soi et de celle qu'on renvoi.

    Tout ce questionnement est ici porté par une histoire de vengeance sombre et funeste remarquablement montée. Tout d'abord, c'est l'identité de Vera que l'on cherche et son histoire. Comment cette femme devint prisonnière, presque à son gré semble-t-il, de cet étrange médecin ? Pourquoi cette histoire de peau et de transgenèse ? Puis survient le premier évènement, avec l'arrivé de ce "tigre" violent et malsain. C'est la première violence physique du film et la première vengeance. C'est l'occasion alors d'un retour en arrière pour apprendre l'histoire de ce médecin et comprendre son comportement. Qui est-il ? Quelles sont ses motivations ? Jusqu'où est-il prêt à aller ? Habilement monté, le film nous fait soupçonner successivement plusieurs identités possibles pour Vera (dont l'une est particulièrement troublante et vous fait vous demander si vous n'êtes pas tordu pour en venir à soupçonner une telle histoire) et nous éclaire un peu plus sur ce créateur fou, ce Dr Frankenstein mut autant par l'amour que par la haine et le désespoir. Une fois la véritable identité de Vera dévoilée, ce n'est plus le créateur que l'on scrute mais la créature. Comment se sent-elle dans ce corps ? Se l'approprie-t-elle complètement ? Quels sentiments a-t-elle pour son créateur ?

    Soutenu par une très belle photographie et une musique aussi belle qu'asphyxiante et oppressante. Dirigeant un excellent trio d'acteurs (Banderas, Paredes, Anaya), Almodovar nous livre un thriller glaçant redoutablement efficace. Même si l'histoire est peu crédible, cela devient secondaire tellement l'intelligence du montage maintient l'intérêt du spectateur de bout en bout.

    Un grand Almodovar.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    395 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mai 2014
    Dans "La Piel que Habito" on retrouve tout ce qui est bon chez Almodovar, le thriller passionnel et la sensualité transpirante, dans ce film il va encore plus loin dans l'exploitation thématique. Le scénario est audacieux et bien amené avec cette transformation physique par le biais d'un procédé chirurgical révolutionnaire, où au premier abord on ne se doute pas de qui se cache derrière ce cobaye, tout est savamment construit et étudié. La réalisation est excellente, avec quelques ingéniosités, la mise en scène reste sans faute avec un Antonio Banderas des plus glaçant, ainsi qu'une très bonne prestation de Elena Anaya qui démontre un talent indéniable. Le seul défaut que je peux trouver à "La Piel que Habito" c'est son rythme au début du film, il a vraiment un peu de mal à commencer, heureusement l'intensité monte finalement d'un coup et nous permet d'apprécier cette intrigue sous fond de désir, souffrance et complexité sentimentale. "La Piel que Habito" reste un très bon Almodovar, intense, fascinant et très intéressant de par sa maîtrise stylistique.
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