ce n'est pas un film que je mettrai dans mon top 5 des Almodovar, mais c'est un très bon film, et un bon Almodovar je dirais. Le pitch est assez décevant car assez réducteur. C'est avant tout l'histoire d'une vengeance, celle d'un père qui n'a pas pu protéger sa fille. Le film pose des question essentielles, parfois abordées de manière presque imperceptible, mais pourtant bien là : comment un père peut-il supporter d'être rejeté par sa fille quand celle-ci a développé une phobie de la gente masculine à la suite d'un viol ? Comment gérer son impuissance à la rassurer, à la consoler ? L'aptitude d'Almodovar à nous interroger semble infinie. Il revient encore ici sur la trouble relation soignant/patient, qu'il avait déjà abordée dans "Parle avec elle", pour en développer un nouvel aspect, et poser des questions éthiques sur la recherche, et la transexualité. Et bien évidemment, on retrouve une réflexion sur la famille, et les liens qu'on y développe. Marisa Paredes est parfait dans ce rôle de mère qui a échoué et regarde impuissante ses fils devenir "monstrueux" au sens étymologique. Une vraie tragédie grecque, servie par des acteurs superbes : un Banderas beau comme on ne le croyait pas, troublant et perturbant, Elena Anaya, fascinante par la pureté de ses traits et la perfection de ses courbes.
J'ai tendance à classer ce film, tiré d'un roman, dans "les histoires à dormir debout"...MAIS, il y a la maîtrise d'Almodovar qui nous tient en haleine, par le récit haletant, le mystère insondable des êtres, leurs folies, sa science des retours en arrière, la palette de ses couleurs vives.
Il aborde les thèmes qui lui sont chers et souvent enfouis au fond de nous: folies, identité sexuelle (culturelle ou définie à la naissance? d'actualité!) amour,
La musique d'Iglesias, contribue au décalage, provocation ou romantisme.
Comment dit on "What the f**ck" en espagnol ? Car ce dernier Almodovar a tout de ces films qui laissent un peu pantois. A la fois glauque, kitch, attachant, dégoûtant, il est avant tout passionnant de bout en bout (malgré la parenthèse du "demi frère" un peu trop longue). Outre la prestation remarquable de Elena Anaya, ce fût un grand plaisir de revoir el senor Banderas, charismatique à souhaits.
Dans "La piel que habito" ("La peau que j'habite", mais qui ne m'appartient pas), nous avons droit à un condensé d'obsessions propres au cinéaste ibérique, telles que l'identité (tous les personnages du film ont un problème d'identité et de rapport à l'autre) , le genre sexuel, le lien familial, la dissimulation, la drogue, filmées avec une certaine pudeur, alors qu'avec un tel sujet on pourrait s'attendre à des débordements visuels de perversité dignes d'une série B horrifique. La première partie du récit est intrigante et soulève des questions, alors que la seconde est plus explicative. C'est un scénario tarabiscoté comme je les aime, une sombre histoire de séquestration et de vengeance tordue qui débouche sur une romance glauque et impossible, dans laquelle Almodovar souffle le chaud ( la passion, le feu intérieur, la peau qui brûle, le style coloré habituel) et le froid ( la peau carapace, l'isolement, ou bien l'aspect clinique et la distance émotionnelle, proches de Cronenberg), avec un côté mélo moins appuyé, moins démonstratif et plus subtil. Un bon cru , cet Almodovar 2011.
Une belle réussite. Avec des thèmes réccurents comme les rapports mère/fils et l'identité sexuelle, Pedro Almodovar réussit encore à innover, et avec brio. Un film sombre, dérangeant servi par une interprétation très juste.
J'aimerais faire une critique construite est détaillée pour qu'elle vous soit utile pour vous faire un avis sur ce film mais cela me parait difficile. Personnellement, j'y suis allé un peu par hasard et j'ai vraiment trouvé le film vraiment très glauque (vu en VOST). Je ne dévoilerai pas l'intrigue évidemment, cette dernière est bien ficelée car on découvre petit à petit des éléments sur l'histoire. Aussi, je ne me suis pas ennuyé pendant les 2h que dure le film. Le seul point rédibitoire pour moi, c'est vraiment la nature malsaine du film. Je me suis senti mal à l'aise pendant le film et même après. Tous les spectateurs de la petite salle où j'étais ont repris cet adjectif de glauque. Tout le monde était surpris sur ce point et ne s'attendait pas à ce que cela soit aussi sombre. Bref, pour moi, à réserver aux amateurs de Dexter.
Ce n'est pas le meilleur Almodovar. L'idée de départ est intéressante, mais la réalisation n'est pas à la hauteur. Scénario parfois un peu confus, on se perd un peu entre les personnages.
Depuis que sa femme a été victime de brûlures, le docteur Ledgard, se consacre à la création d'une nouvelle peau, outre les années de recherche, il faut aussi à Robert une femme cobaye...
Adaptation d'un roman français, réussite d'un film noir. L'expérimentation clinique jalonnée aux normes du genre joui un fracas invraisemblable, scande un mélodrame machiavélique aiguisé.
Pedro Almodóvar, impatiemment attendu, cinéaste des mille et une robes habille avec audace ses obsessions et ses désires au métrage accompli et confus somme de la transgression, l'exaltation des genres ou la passion des tissus humains.
Un abracadabrant récit transgenres froid, peu commun de péripéties lisses, et au dépourvu de distantes émotions il adule un style sentimental soigné selon une extravagante folie du bistouri plastique.
La piel que habito illustre un plaisir stylisé d'auteur au prémisse de moderniser le mythe de Frankenstein. Il mérite amplement le détour.
Depuis la perte de sa femme suite à de graves brûlures, le brillant chirurgien Robert Ledgard consacre la plupart de son temps à la recherche d'une peau douce et ferme, une peau qui aurait put sauver sa femme. Pour trouver cette peau parfaite Robert utilise comme cobaye Vera une mystérieuse jeune femme sans cesse enfermée chez lui. Il suffit de lire le synopsis de ce "La Piel que Habito" pour savoir que nous sommes bien chez Almodovar avec toutes les choses tordues qui vont avec, et ce n'est pas en sortant du cinéma que nous dirons le contraire. D'ailleurs on pourrait se demander si Pedro Almodovar ne se serait pas lâché sur ce film tant nous assistons à un feu d'artifices de rebondissements. Rebondissements mis en évidence par les nombreux flash back illustrant le passé de Robert. Robert certainement le personnage le plus torturé jamais mis en scène par Almodovar dans le film le plus noir jamais réalisé par ce dernier. Une noirceur qui est dut en grande partie à la prestation d'Antonio Banderas exceptionnelle en homme dépourvut de scrupules. Une prestation qui en plus de nous retourner le ventre aurait au moins dut lui coûter un petit prix à Cannes, à se demander si le festival ne bouderait pas ce génie de Pedro. Qu'importe, le génie suffira à installer ce fou dans la prospérité, alors longue vie au fou.
scotché! Embarqué dans l'histoire qui ne peut être que du "Almodovar", acteurs brillants, intrigue surprenante jusqu'au bout, de grand moments monstrueux et gores (sinon ce serait pas de lui), un trouble sordide et permanent posé les images sublimes de cette actrice. un cinéma unique.
C'est un film que je recommande chaudement à tous les amateurs de films subtils qui traitent de sujets compliqué et violent avec douceur. Un très bon film qu'on ne voit pas forcément venir !
passé les toutes premières minutes de flottement on est très vite pris par ce scénario complexe dans le bon sens du terme, derrière chaque énigme que l'on pense avoir résolue il y en a une autre plus profonde, de fait on est complètement happé et la beauté esthétique y est aussi pour beaucoup, que du bon