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guifed
65 abonnés
286 critiques
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3,5
Publiée le 26 juillet 2013
Je dois dire qu'après ma première expérience almodovarienne(Les Amants Passagers), désastreuse, j'étais un peu réticent à m'attaquer à un autre pan de son oeuvre. Pourtant cette fois, j'ai été conquis. Premièrement, par le scénario, qui sort de tous les sentiers battus. Un chirurgien procède à plusieurs expériences nouvelles sur un cobaye humain, dans le but de fabriquer la peau parfaite, indestructible. On apprend qu'il a perdu sa femme, carbonisée dans un accident de voiture. Et bizarrement, le cobaye ressemble fort à sa fille, pourtant morte il y a plusieurs années. Plusieurs twists complexifieront encore un peu plus cette trame haletante. Le réalisateur réussit à mettre en lumière la contingence du corps humain, grâce notamment à une fin assez éclairante sur ce qu'a voulu montrer Almodovar avec ce film, et par-là même à rendre caduque l'aspect sexué de la vie humaine. C'est ambitieux. C'est fort. C'est d'une perfection chirurgicale. Peut-être même un peu trop. Il manque un supplément d'âme, une authenticité qui toucherait un peu plus le spectateur.
Très bon film policier avec du suspence et une fin assez surprenante. Comme d'habitude dans les films d'Almodovar les personnages sont complexes et très interressants. J'ai beaucoup aimé aussi la nouvelle égérie d'Almodovar.
Partant d'une vraie fausse idée originale (si tant est que l'union cartésienne de l'âme et du corps dans un film en général, et la mutation de l'identité dans un film d'Almodovar en particulier puissent être qualifiées d' "idées"), La Piel Que Habito se sabote au bout de quelques minutes, et finit par couler corps et biens au moment du premier "événement perturbateur" (le grandiose Zeca le Tigre qui arrive comme un cheveux sur une lamelle de microscope). Almodovar ne nous épargne rien: banalités sordides des dialogues, incohérences scénaristiques, absence totale de suspens et de mystère, fin télécommandée, symbolisme lourdingue, acteurs barbotant dans un grand bain au formol. On finit par s'ennuyer davantage que devant un très mauvais épisode de Nip/Tuck. Le comble du narcissisme masturbatoire est atteint dans les séquences où Robert se plante devant un écran-tableau pour contempler la peau de Vera: étudiants en cinéma, cette tarte à la crème est pour vous! Cependant, un fait incongru et assez fascinant m'a réveillé de ma torpeur à mi-parcours : la division du film en "chapitres". Ici, il convient de reconnaître à Almodovar une troublante virtuosité... dans l'art de charcuter les scénarios: comme dans La Mala Educacion, les flashbacks se succèdent avec des grâces pachydermiques, permettant à Antonio Banderas de montrer toute l'étendue de sa palette expressive: l'air ténébreux, avec et sans lunettes. Pedro, on attend toujours ton grand film sur la question des genres et des identités sexuelles, mais vue ton impuissance manifeste et tragique en la matière, tu pourrais peut-être lâcher l'affaire. Décidément, la greffe ne prend pas: c'est La pelicula que no quiero habitar.
Arrivée en retard pour aller voir Melancholia, je décide d'aller voir le dernier Almodovar: quelle déception! J'ai hésité à sortir au milieu du film et j'aurais dû le faire car il me laisse un goût de vomis ou de merde dans la bouche, une plongée au cœur du glauque et du malsain. In fine, ce film ne m'aura rien apporté de positif; J'avais énormément aimé Volver tant sur le propos du film que sur la manière de la traiter mais là Pedro franchement qu'est-ce qui t'a pris? Pouah, beurk et compagnie.... Mais pourquoi suis-je donc arrivée en retard....
Très différent de ces anciens films, Pedro Almodovar continu tout de même son fantasme du transgenre et transcende le roman « Mygale » de Thierry Jonquet. Il en tire un film magnifiquement horrifique, sensuel, passionnant et troublant. Du grand art !
Machiavélique à souhait! Retrouver la personne disparue en une autre, différente du tout au tout. Pedro Almodovar captivant rend à Antonio Banderas ce qu'il attendait : se venger. C'est juste magnifiquement bien réalisé.
Ce film est d'une intensité tragique quasi ineffable. Par sa réalisation calme, le film nous envoûte littéralement dans cette histoire où tout le monde souffre. Le spectateur éprouve une extraordinaire compassion à l'égard des personnages et ressort de la projection heureux.
Bien mais sans plus. Histoire originale, avec un retour arrière sympa qui nous permet de bien comprendre... C'est plutôt bien joué, mais c'est un peu lent, il faut bien l'avouer !
Je suis désolé mais moi je n'ai pas accroché. La plupart des personnages sont barrés, tout comme l'idée du film, ce qui rend le film peu crédible... Ce qui sauve le film c'est justement la plastique de l'actrice...
Film très intéressant au sens propre du terme. Très bonne interprétation de tous les acteurs. Intrigue qui ne laisse pas indifférent le spectateur et qui tient même en haleine. Je ne mets toutefois "que" 3 étoiles et non pas 4 (ou pourquoi pas 5 ?) car la fin, à mon sens, laisse un petit goût d'inachevé.
Si la résolution de l’histoire est prévisible, sa mise en place et son développement retiennent davantage l’attention dans la complexité narrative qu’ils ne manquent pas de révéler. Parsemé d’indices d’abord incompréhensibles, le film apporte peu à peu les clefs d’une histoire à proprement hallucinante, apte à la vigilance ininterrompue et haletante d’un spectateur à la fois horrifié et fasciné. Loin des mélodrames flamboyants qui firent sa réputation, le cinéaste espagnol se tourne vers le thriller glacial et sophistiqué à la construction alambiquée. L’emploi de la couleur, le choix des comédiennes – Elena Anaya comme nouvelle égérie – le soin accordé aux décors et à la lumière signent de toute évidence l’opus : Almodóvar est bien aux manettes. Certaines scènes tissent des liens ténus avec l’œuvre passée : si en 1989 le mot d’ordre pour Antonio Banderas (peu convaincant ici dans un jeu monochrome) était Attache-moi, l’exhortation est à présent au détachement. Les espionnages par écran interposé rappellent le dispositif d’Étreintes brisées et la mère qui s’occupe seule de son fils Vicente n’est pas sans rappeler Manuela, la mère inconsolable d’Esteban dans Tout sur ma mère. La patte du cinéaste de Volver, reconnaissable entre toutes, est donc omniprésente et il réussit parfaitement à contaminer le roman de Jonquet de ses thématiques habituelles. Néanmoins, à force de maîtrise et de virtuosité, dont la démonstration finit tout de même par lasser, Almodóvar produit un cinéma désincarné, oubliant justement d’adapter sa mise en scène habile, mais lisse, à la perversité démoniaque de la tragédie. De plus, durant la première heure, la musique toujours pompière d’Alberto Iglesias ne faiblit pas un seul instant. Enfin, le film achoppe, me semble t-il, sur un contresens qu’il ne résout jamais ni tente de poser : en quoi le remplacement d’un pénis par un vagin, sans intervention cérébrale, peut-il bien modifier l’orientation sexuelle ? Plutôt que réfléchir plus en avant à sa question fétiche du genre, Almodóvar opte pour le clinquant et l’effet. C’est très réussi et captivant, mais il n’est pas certain que les thuriféraires d’antan de la production du cinéaste y retrouvent leurs marques.
Je craignais un peu ce nouveau Almodovar. Je n'avais pas du tout aimé Etreintes brisées il y a deux ans. De plus les rumeurs de Cannes cette année n'étaient pas encourageantes et pas de prix pour le film. La surprise est donc de taille. Je suis rentré dans l'histoire dès le début et suis resté scotché jusqu'au générique de fin. Le metteur en scène espagnol n'omet aucun de ses thèmes de prédilection mais pour une fois nous accommode tout cela à une sauce thriller fantastique passionnante. On reste fasciné par un scénario minutieux, malgré quelques flash-backs légèrement trop explicatifs, réservant un coup de théâtre savoureux et pour le moins surprenant. Ce qui fait la force de l'ensemble malgré la totale invraisemblance de l'histoire c'est que cela fonctionne et qu'on y croit. C'est à la fois glauque, romantique, sensuel, chaud et glacial. La vie, la mort, l'amour, l'espoir, la vengeance, on trouve de tout ici. La mise en scène est tout aussi forte et précise que le scénario. Techniquement tout est parfait. Les décors sont froids et un peu déshumanisés, bien à l'image de l'ambiance générale. La musique de Alberto Iglesias est magnifique. Quant à l'interprétation elle est, bien sûr, de haute volée. Vingt ans après Antonio Banderas retrouve le réalisateur qui l'a lancé. Il est très bien, très loin des (quelques) idioties hollywoodiennes qu'il a tourné entre temps. Le rôle de Vera devait être tenu par Penelope Cruz mais elle a préféré aller se noyer dans les Caraibes avec les pirates. Nous retrouvons donc en lieu et place la charmante Elena Anaya. Nous ne perdons pas au change car non contente d'être très belle, elle est aussi très bonne actrice. Encore peu connue, elle tourne aussi bien en France qu'aux États-unis ou qu'en Espagne donc. On retrouve aussi la grande Marisa Paredes, une habituée du metteur en scène. D"aucuns pourraient reprocher au film une trop grande froideur, trop grande distance, des longueurs et un manque d'émotion mais, bien au contraire, je trouve que cet état de fait colle très bien au propos. Bref une réussite sur toute la ligne. Pour ma part j'ai passé un très beau moment de cinéma. Tour à tour intriguant, fascinant et au final passionnant. Après un film en demi-teinte le grand Pedro a su rebondir et se renouveler. Un grand Almodovar ! Pour ma part l'un de ses meilleurs avec Volver. A voir absolument.