Starship Troopers 3 c’est fait laminer par la critique. J’avoue ne pas comprendre. Certes il ne vaut pas le 1, mais enfin on ne peut clairement pas les mettre l’un au regard de l’autre. Ce n’est pas le même budget du tout. Il y a un moment donné où il faut avoir un minimum de respect pour une œuvre, en ne faisant pas des comparaisons d’une bêtise navrante. Certes ce n’est pas un grand film. Mais avec 9 millions, il ne s’en tire pas mal du tout.
L’interprétation est meilleure que celle du 2. Van Dien est de retour, c’est très bien. Son personnage a évolué, et même si lui n’assure pas autant que dans le 1, c’est agréable de voir qu’il y a réellement eu une relecture du personnage. A ses cotés on a de nouveau un casting féminin avec Jolene Blalock et Amanda Donohoe. On sent que c’est là un écho au premier volet. Là encore, même si le niveau n’est pas le même, c’est très passable et les actrices s’investissent dans leurs personnages. Pour le reste Boris Kodjoe est très convaincant. Stephen Hogan n’est pas mauvais non plus, et son rôle est très typé, de sorte qu’il se distingue vraiment. Ensuite il y a du bon et du moins bon, comme dans la plupart des films (Marnette Patterson a vraiment beaucoup de charme au passage).
Le scénario a du bon et du moins bon. Le bon c’est sa manière de reprendre l’esprit du 1. Starship troopers 3 développe l’univers crée par le premier épisode, et le fait avec intelligence. Par ailleurs il reprend l’idée bienvenue des inserts publicitaires dopés à l’humour noir et très réjouissants. Le rythme est là, mais la dernière partie se plante un peu. Autant le début est enthousiasmant, autant la deuxième partie est moyenne. Non seulement la cassure est très nette avec le reste, mais en plus la crédibilité s’effritent, le rythme s’affaisse, et il y a indigestion de mysticisme pseudo-religieux pas terrible. Encore une fois pourquoi pas, mais il ne faut pas que cela se fasse au détriment du reste, hors là, malheureusement c’est le cas. La conclusion est par ailleurs moyennement convaincante.
Sur la forme avec 9 millions, pas besoin d’espérer aussi bien que le 1. Les effets spéciaux sont nettement inférieurs, même si la première attaque du camp est solide et très bien menées. Dans l’ensemble le film est assez généreux et si tout n’est pas parfait, c’est quand même un bon point. Il y a aussi une certaine violence, musclée. Ce n’est pas aussi gore que le métrage de Verhoeven, mais c’est dans le même esprit. La mise en scène de Neumeier est ma foi très correcte, même si on sent qu’il n’a pas une grande expérience de ce point de vue. La fin en est un exemple, avec un travail pas complètement maitrisé. La photographie est solide, bien qu’un peu sombre au début. Les décors sont au point, avec là encore, en dépit d’un budget faiblard, une esthétique qui rappelle bien celle du 1. A noter enfin une bonne bande son qui, sans avoir l’envergure de celle de Poledouris est convenable.
En clair, il ne faut pas chercher là un travail du niveau de celui de Verhoeven. Mais enfin, pour un film de SF à petit budget, il s’avère non seulement très ambitieux sur le fond, et formellement efficace. C’est sur qu’avec 100 millions, effets spéciaux, décors, ampleur des combats, auraient été nettement supérieurs et auraient permis à Neumeier de donner à son scénario plus d’allure, mais ne boudons pas notre plaisir. Il est dommage qu’en même que la seconde partie soit à la peine, mais dans l’ensemble voilà un divertissement plaisant, qui ne mérite, mais alors absolument pas, les critiques massacrantes.